Join us at publicservices.international - for all the latest news, resources and struggles from around the world.
We are no longer updating world-psi.org and it will be progressively phased out: all content will be migrated to the new site and old links will redirect eventually.
Il y a quelques mois, deux jeunes femmes travaillant dans le domaine de la santé ont été exécutées par une faction de Boko Haram au Nigéria. Saifura Hussaini Ahmed Khorsa, âgée de 25 ans, et Hauwa Mohammed Liman, 24 ans, étaient toutes deux sages-femmes pour le Comité International de la Croix Rouge (CICR) dans l'état de Borno. Elles avaient été enlevées en mars, aux côtés d'Alice Loksha, infirmière pour l'UNICEF qui, elle, est toujours en vie.
Au moment de leur enlèvement, toutes trois prodiguaient des soins prénataux essentiels aux communautés de Rann, une petite ville dont la population a plus que doublé depuis qu'elle abrite un camp de plus de 45 000 personnes déplacées dans le pays. Pour son père, Saifura « était au service de l'humanité ».
La mort de Saifura et Hauwa est le dernier exemple tragique des dangers auxquels sont confronté-e-s les travailleurs et travailleuses qui fournissent des services publics. Toutefois la violence au travail ne survient pas uniquement dans les conditions extrêmes des zones de conflit, bien que le secteur de la santé, principalement constitué de femmes, soit particulièrement concerné.
A tel point que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a calculé que la violence dans ce domaine professionnel concerne 25 % de tous les incidents signalés sur le lieu de travail.
« La violence n'est pas seulement perpétrée par ceux directement impliqués dans les relations de travail, comme les responsables ou les collègues. Elle est également opérée par les patients, leurs familles et les visiteurs », indique Irene Khumalo, nouvelle présidente du Comité Mondial des Femmes de l'ISP et membre du syndicat SDNU (Swaziland Democratic Nurses Union, ou syndicat démocratique des infirmiers/ères du Swaziland).
Irene Khumalo souligne le rôle aggravant des guerres, des conflits internes et des crises économiques.
C'est dans ce contexte et dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes que l'ISP réaffirme son engagement dans la discussion et pour l'adoption d'une Convention et de Recommandations visant à éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) en 2019.
Nous pensons que cette convention devrait être considérée comme le résultat du long combat des femmes dans le mouvement syndical international pour un organe qui traite la violence sexiste comme une question systémique et multisectorielle dans le monde du travail.
Les femmes mènent ce combat depuis longtemps déjà, bien avant que les instances dirigeantes de l'OIT ne décident d'intégrer, en 2015, la discussion autour de l'organe de traitement à l'ordre du jour de la Conférence Internationale du Travail (CIT) de 2018. L'objectif initial concernait les violences sexistes, mais l'OIT a choisi d'élargir la portée, la forme et le contenu de la discussion pour y intégrer l'univers du travail et ainsi couvrir les nombreuses formes de violence.
L'ISP soutient que des ressources suffisantes doivent être allouées aux services de base comme les soins de santé pour disposer des fondements matériels nécessaires pour fonctionner sans risque de violence à l'égard des travailleurs ou des usagers des services. Elle appelle également à la rédaction de polices publiques capables de fournir des services publics favorisant l'égalité des genres.
Sur ce sujet, la secrétaire générale de l'ISP, Rosa Pavanelli insiste :
« L'ISP fait partie du mouvement global pour la justice fiscale qui recommande aux États de rétablir les ressources dérobées par l'évasion fiscale et nécessaires aux investissements dans la qualité des services publics. »
Des groupes marginalisés
Clare Middlemas, représentante de la jeunesse au Conseil exécutif mondial de l'ISP et membre du syndicat SPSF en Australie, indique qu'il est également essentiel
« de poursuivre le travail d'intégration totale des jeunes travailleurs, des migrants, des populations indigènes, des populations africaines et des travailleurs LGBTI, dans la liste des groupes reconnus comme particulièrement exposés à la violence. »
Pour en savoir plus consulter :