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Pour la neuvième fois, la République démocratique du Congo est frappée par la maladie à virus Ebola.
Par le passé, Ebola sévissait dans des villages isolés, ayant ainsi peu de chances de se propager, mais, cette fois, la maladie est survenue à Bikoro, dans un village proche du fleuve Congo, dont les capacités commerciales et de transports sont bien supérieures. La maladie s’est ensuite manifestée à Mbandaka, un centre d’intérêt économique majeur du pays, dont la population est estimée à 1,2 million d’habitants. Au vu des flux commerciaux entrants et sortants de la ville, le risque de propagation à Kinshasa et dans les pays voisins est élevé.
L’OMS a mis en garde contre le risque d’une épidémie et a réuni un comité d’urgence qui décidera de déclarer ou non une situation d’urgence de santé publique internationale, ce qui favoriserait une plus grande participation internationale et mobiliserait les efforts de recherche et les ressources.
Des épidémiologistes travaillent actuellement sur le terrain en vue d’identifier les personnes qui auraient été en contact avec des cas suspects. On estime que plus de 300 personnes ont pu être en contact direct ou indirect avec des individus contaminés par le virus Ebola dans la ville Mbandaka, que la population, prise de panique, tente de quitter.
Au 25 mai 2018, la situation épidémiologique était la suivante ;
Le Ministre congolais de la santé a mis en place un comité, sous sa présidence, dans le but de contenir l’épidémie. Il collabore avec des partenaires techniques et financiers du Ministère, ainsi qu’avec des partenaires internationaux sur le terrain. Cette coordination supervise diverses commissions travaillant en lien avec la riposte à l’épidémie : logistique, appui à la communication, laboratoire, eau et hygiène, etc.
Un vaccin récemment développé est en première ligne de la lutte contre la maladie. Une première série de plus de 4 000 injections a été envoyée par l’OMS à Kinshasa, ce qui a permis de commencer la vaccination du personnel de santé et des personnes suspectées être en contact avec la maladie. Cependant, le vaccin doit être stocké à des températures de -60 °C à -80 °C, ce qui est compliqué dans un pays où l’alimentation en électricité est imprévisible.
En outre, la riposte à la maladie nécessite de réserver 55 lits pour l’isolement et le traitement des victimes, et de construire deux centres de traitement d’une capacité de 20 lits chacun. Cinquante tonnes de matériel et d’équipements ont été mises à disposition.
SOLSICO, le syndicat infirmier congolais et membre de l’ISP, a pris part aux réunions techniques organisées par le Ministre de la santé dans le but de planifier la riposte. Il a dénoncé l’absence d’indemnisation des travailleurs de santé confrontés à Ebola et s’est assuré que ces derniers reçoivent suffisamment d’informations sur la qualité et les risques du vaccin expérimental qui devrait leur être administré. En vue de préparer sa participation et ses interventions, SOLSICO a mis en place un comité syndical Ebola qui analyse les informations du gouvernement ainsi que celles de la représentation provinciale du syndicat à Mbandaka.
Toutefois, SOLSICO prévoit également des interventions actives afin d’aider à réduire le risque de la maladie en informant activement ses membres sur les procédures de protection, en particulier l’hygiène et l’eau, ainsi que d’autres techniques professionnelles. Les formateurs seront préparés à élargir la portée de leur campagne de sensibilisation. Une visite sur le terrain à Mbandaka et Bikoro permettra également d’apporter un soutien moral et de réduire le sentiment de panique des professionnels de santé. SOLSICO tente de communiquer ces informations par la radio et la télévision afin que l’ensemble de la population sache comment éviter une infection de la maladie à virus Ebola.