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Tchad : les travailleurs/euses des services publics entament une grève générale contre l’austérité

05 février 2018
Au Tchad, les travailleurs/euses des services publics ont entamé une grève générale afin de protester contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement.

Les enseignant(e)s, les infirmiers/ères et les membres des administrations publiques ont rejoint le mouvement de grève, après les coupes salariales réalisées unilatéralement par le gouvernement tchadien. L’an dernier, de nombreux/euses travailleurs/euses des services publics avaient déjà travaillé sans recevoir le moindre salaire pendant plusieurs mois. Seule une campagne de longue haleine menée par les syndicats avait permis de résoudre ce problème.

Les syndicats ont confirmé qu’un service minimum serait assuré dans les secteurs essentiels, notamment les secteurs des transports publics et des soins de santé.

Lors d’une réunion au siège de l’Union des Syndicats du Tchad, les enseignant(e)s se sont mis(es) à chanter pour exprimer leurs frustrations :


 

« Nous [les enseignant(e)s] avons tout donné, jusqu’au dernier grain de notre savoir, nous avons tout donné ! Le Président Deby – il est le fruit des enseignant(e)s, le Ministre Saber – il est le fruit des enseignant(e)s. »


Plus de 100 personnes ont été arrêtées après l’arrivée des agents antiémeutes, alors que les travailleurs/euses et les étudiant(e)s étaient descendu(e)s dans les rues.

« D’après les informations que nous avons reçues, de nombreux/euses citoyen(ne)s des quatre coins du pays ont rejoint le mouvement de grève », a déclaré le Président de l’UST, Barka Michel.

La hausse des prix du pétrole et des produits de première nécessité, de même que l’adoption de mesures d’austérité drastiques se sont traduites par une vague de manifestations contre le Président Idriss Deby, à la tête du pays depuis 1990.

Lors d’une assemblée exceptionnelle, l’Ordre des avocats du Tchad a dénoncé certaines mesures prises par le régime, notamment « la hausse injustifiée et brutale du prix du carburant, les réductions salariales unilatérales et suicidaires, ainsi que l’interdiction et la répression systématiques des manifestations pacifiques ».

En 2017, l’ISP a envoyé une lettre au Président, dénonçant les coupes budgétaires dans les services de soins de santé et appelant à la reconnaissance du rôle clé que jouent les travailleurs/euses dans le développement du pays.

« L’ISP soutient ses camarades tchadien(ne)s et encourage leur lutte pour un meilleur accès universel à des services publics de qualité en matière de santé et pour une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. »

Les syndicats Tchadien ont mis l’accent sur les autres solutions s’offrant au gouvernement outre les politiques d’austérité, si ce dernier prenait une position plus ferme contre la corruption, qui nuit depuis des années aux ressources financières du pays.

Un processus de réforme, qui, d’après le gouvernement, entendait réviser la constitution et revoir l’organisation des institutions publiques, a été catégoriquement rejeté par la société civile et par les syndicats, qui estiment que le régime de M. Deby garde la mainmise sur le processus et ne respecte pas le dialogue social.

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