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Un « ensemble inexpliqué de problèmes de santé » qui a tué 13 personnes en l'espace de quelques jours, a été rapporté à Greenville City, dans le comté de Sinoe, quelques heures après une cérémonie funéraire.
Le phénomène a débuté par l'admission à l'hôpital J.F. Grant d'une fille de 11 ans, le 23 avril 2017. Elle présentait des symptômes tels que des maux de tête, des vomissements, des douleurs abdominales, la diarrhée, un état de faiblesse et une confusion mentale. Quelques heures plus tard, la patiente était morte. Le nombre de cas est passé à 26, dont 13 morts, le 30 avril, soit un taux de mortalité de 50 % d'après un rapport de la situation établi par le Ministère de la santé.
Le seul résultat de laboratoire médical disponible en date du 25 avril pour cette crise a révélé que l'analyse était négative à la maladie à virus Ébola. Certains échantillons ont été envoyés pour des analyses technologiques avec l'aide du Centre de contrôle des Maladies (CDC).
La maladie s'est diffusée dans 11 communautés de Greenville City et 2 autres comtés au Libéria. D'après le rapport du Ministère de la santé, 10 décès ont eu lieu au Sinoe pour 12 survivants, deux décès à Montserrado County sans survivant, et un décès dans le comté de Grand Bassa pour une personne encore en vie. Le point commun à tous ces cas est qu'ils semblent avoir assisté aux mêmes funérailles (veillée, enterrement, réception) à Greenville, dans le comté de Sinoe, le 22 avril 2017 et qu'ils présentaient les mêmes symptômes.
Cet épisode a attiré l'attention des Libériens puisqu'en 2014, une étrange série de décès avait déjà eu lieu à Dolo Town dans le comté de Margibi après des funérailles, tuant de nombreuses personnes. Il a été établi plus tard qu'il s'agissait d'Ébola. On comprendra donc que les autorités ont été promptes à annoncer qu'il ne s'agissait pas d'Ébola.
Dans l'ensemble, le gouvernement et ses partenaires ont bien fait les choses en mettant en place un mécanisme de réaction favorisant l'engagement de la communauté : identification des contacts, Contrôle et prévention des infections (IPC), équipes de porte-à-porte et surveillance, mesures on ne peut plus opportunes alors que des échantillons étaient régulièrement collectés pour des analyses en laboratoire.
Il est décevant de constater qu'il a fallu près de deux semaines au Ministère de la santé pour diagnostiquer cet épisode de méningite.
Le diagnostic n'a été posé qu'au moment où il n'y avait plus de nouveaux cas et où les patients étaient soit morts, soit survivants et dans un état stable.
C'est l'exemple typique de la CONFIGURATION RÉSILIENTE dans laquelle travaillent les agents de santé au Libéria. Traiter les patients sans connaitre le diagnostic en raison d'un manque d'équipement médical de base et de réactifs de laboratoires et autres fournitures n'est pas une nouveauté dans ce pays. Une simple méningite n'a même pas pu être diagnostiquée.
Il est regrettable à notre époque de constater que le Libéria traite encore les symptômes par ses propres moyens alors que le reste du monde traite la cause des maladies en partant du diagnostic, obtenu sur la base d'analyse en laboratoire. Cette méthode thérapeutique qui consiste à tâtonner est inacceptable et ne devrait pas pouvoir continuer. Combien de victimes auraient survécu si les agents de santé avaient été en mesure d'obtenir le bon diagnostic en 24 à 48 heures ?
La NAHWAL salue le travail des travailleurs de santé dans le comté de Sinoe et son équipe soignante. Nous sommes reconnaissants au CDC et à l'OMS pour l'aide qu'ils ont apportée au Ministère de la santé dans cette crise. Parallèlement, la NAHWAL en appelle au législateur national pour envisager d'augmenter le budget alloué au Ministère de la santé afin de développer les infrastructures et les ressources humaines et s'assurer que l'argent est utilisé aux fins prévues, c'est-à-dire à l'amélioration des services de santé libériens.