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Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants , nous attirons l’attention sur le sort tragique des enfants confrontés à des conflits ou des catastrophes et qui se trouvent particulièrement exposés au risque de travail des enfants.
En cas de conflit ou de catastrophe, les habitations, les écoles et les moyens de subsistance sont souvent détruits, et il arrive fréquemment que les structures familiales et les systèmes de protection sociale volent en éclats: le risque de travail des enfants – et de traite des personnes – augmente. Les enfants réfugiés et migrants, en particulier ceux qui sont «en mouvement» et se retrouvent séparés de leurs familles, sont particulièrement vulnérables.
Le sont également ceux qui ne partent pas – ou qui sont laissés pour compte alors qu’ils luttent pour leur survie, y compris en extrayant ou récupérant des métaux ou des minéraux dans les zones dévastées par la guerre, en déblayant des gravats ou en travaillant dans les rues. Certains sont enrôlés comme soldats pour faire des guerres d’adultes, sont exploités et maltraités comme espions, auxiliaires ou porteurs et sont souvent victimes d’exploitation sexuelle et de mauvais traitements.
Nous ne pouvons ignorer cette triste réalité. Tous les enfants ont le droit d’être protégés du travail des enfants. Mais dans le monde entier, ils sont encore 168 millions contraints à travailler, dont 85 millions à effectuer des travaux dangereux.
Au titre de la cible 8.7 des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, tous les pays se sont engagés à éliminer le travail des enfants sous toutes ses formes d’ici à 2025. Cela veut dire qu’aucun enfant ne doit être laissé pour compte – aussi difficiles et éprouvantes que soient les circonstances.
Face à la plus grande crise des réfugiés qui se soit produite depuis des décennies, la responsabilité et la solidarité partagées sont indispensables pour protéger les enfants du monde, leur assurer l’éducation nécessaire, leur redonner espoir et leur permettre d’entrevoir un avenir meilleur.
La convention (n° 138) sur l’âge minimum, 1973 , et la convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999 , de l’OIT ont à ce jour été ratifiées respectivement par 169 et 180 Etats Membres de l’Organisation. La ratification de ces conventions par l’Inde, dont l’instrument sera bientôt déposé auprès de l’OIT, marque un nouveau jalon – presque tous les enfants du monde seront couverts par la convention no 182; et 80 pour cent d’entre eux, en comparaison de 60 pour cent auparavant, seront couverts par l’application de la convention no 138, ce qui représente une avancée considérable. Conjuguée à la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, cette ratification envoie un message très clair au sujet de notre cause commune – et de nos normes communes qui protègent les droits fondamentaux des enfants.
Mais la ratification doit être étayée par l’action. En septembre 2016, l’OIT, avec ses partenaires, a lancé l’Alliance 8.7 , un partenariat mondial visant à éliminer le travail des enfants, le travail forcé, l’esclavage moderne et la traite des êtres humains dans l’optique de la réalisation de la cible 8.7 du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Nous poursuivons notre collaboration avec les gouvernements, les organisations d’employeurs et de travailleurs et nos autres partenaires à l’appui de cet objectif.
Nous nous félicitons aussi de contribuer aux préparatifs de la IVe Conférence mondiale sur l’élimination durable du travail des enfants , que l’Argentine accueillera en novembre prochain et qui, nous l’espérons, donnera des résultats qui renforceront l’action visant à protéger les enfants du travail des enfants et du travail forcé et à assurer aux parents un travail décent.
Célébrons tous ensemble cette Journée mondiale contre le travail des enfants ! Il n’y a pas de temps à perdre. C’est le moment de concrétiser notre volonté d’agir.
Source: cet article a été publié à l'origine sur le site Web de l'OIT