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Le prix d’excellence est décerné après une phase de recherches approfondies sur les échecs de la privatisation et les avantages de la prestation publique.
Quelques heures à peine avant la cérémonie, le Transnational Institute, l’ISP ainsi qu’une large coalition de partenaires ont publié une nouvelle étude détaillée – A la reconquête des services publics – qui présente la remunicipalisation des services d’eau de Paris comme une étude de cas clé de la lutte des communautés locales pour regagner des biens publics.
Comme l’explique la publication:
« Notre étude montre qu’il y a eu ces dernières années au moins 835 cas de (re)municipalisation de services publics dans le monde depuis l’an 2000, impliquant plus de 1 600 villes dans 45 pays... Les initiatives de (re)municipalisation sont motivées par de multiples raisons: un objectif visant à mettre fin aux abus ou aux violations des droits des travailleurs/euses du secteur privé; un désir de reprendre le contrôle de l’économie et des ressources locales; un souhait d’offrir aux habitants des services abordables; ou encore une intention de mettre en œuvre des stratégies environnementales ambitieuses. »
La décision et les processus mis en œuvre pour créer un seul et unique opérateur public assurant l’ensemble du service de l’eau à Paris pour trois millions d’utilisateurs ont été délibérés, participatifs et transparents. Les raisons étaient à la fois pragmatiques et politiques, en ce sens que l’opérateur public devait contrôler le cycle complet de l’eau afin d’assurer un meilleur service et d’honorer les engagements politiques visant à mettre en œuvre le droit humain à l’eau pour tou(te)s les Parisien(ne)s.
Célia Blauel, présidente d’Eau de Paris et adjointe à la Maire de Paris a déclaré:
« Mettre les services publics locaux sous contrôle public constitue un enjeu démocratique fondamental, notamment pour les services essentiels tels que l’énergie ou l’eau. Cela signifie une plus grande transparence et une meilleure supervision citoyenne. Dans le contexte du changement climatique, cela peut aider les villes à accroître leur efficacité énergétique, à développer les énergies renouvelables ainsi qu’à améliorer la préservation de nos ressources naturelles et le droit à l’eau. »
Le processus de décision s’est fait à partir de nombreuses consultations publiques, et a été validé par deux élections de la mairie de Paris. Trop souvent, ces éléments du processus (vision, consultation et validation) sont oubliés lorsqu’il s’agit de prendre une décision importante. L’absence de ces éléments démocratiques mène fréquemment à des propositions non viables et à des institutions démocratiques trop fragiles pour mettre en œuvre les décisions qui ont été prises.
Le mérite du processus de Paris s’est poursuivi bien après la remunicipalisation. La nouvelle structure – Eau de Paris – est dirigée par un Conseil d’administration constitué de différentes parties prenantes, ce qui permet de prendre systématiquement des décisions éclairées par différents points de vue. L’intégration des différentes composantes de l’approvisionnement en eau permet de dégager tout un éventail de solutions techniques/financières qui n’étaient pas possibles dans les structures précédentes. La remunicipalisation des services d’eau de Paris s’est notamment démarquée par les programmes en faveur des habitants pauvres des zones urbaines et des groupes les plus défavorisés, ainsi que par l’attention portée aux acteurs en amont et en aval afin de protéger l’environnement.
Le prix d’excellence et la nouvelle publication permettent tous deux de confirmer les échecs de la privatisation et les avantages de la prestation publique, en fournissant des éléments de preuve supplémentaires.