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Privatisation de l’enseignement et droits humains

13 février 2017
Children at a slum school in Nairobi, Kenya
Everline Aketch, membre du National Union of Educational Institutions (NUEI) d’Ouganda et du Comité de coordination des personnels auxiliaires du secteur de l’éducation et de la culture, représentait l’Internationale des Services Publics lors de la réunion internationale sur la privatisation de l’enseignement et les droits humains, qui s’est tenue à Nairobi, au Kenya, du 5 au 11 septembre 2016.

Les autres participants représentaient des organisations syndicales et de la société civile impliquées dans les droits humains, notamment dans l’accès à une éducation de base. On observe l’émergence rapide d’écoles privées à bas coûts dans divers pays d’Afrique, bien que ces établissements proposent un enseignement de qualité inférieure tout en cherchant à obtenir un maximum de bénéfices.

La rapporteuse spéciale de l’ONU sur le Droit à l’éducation souligne l’écart existant en matière d’enseignement, au niveau primaire et au premier cycle de l’enseignement secondaire, malgré les dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui précisent les droits des enfants, particulièrement en matière d’accès à une éducation de base gratuite (Articles 28 et 29). Elle s’engage à soutenir l’initiative des organisations de la société civile (OSC) pour l’accès à une éducation de base gratuite et de qualité.

En visitant une école dans un bidonville, les participants ont pu observer les conditions dans lesquelles les enfants des quartiers les plus pauvres se rendent à l’école et étudient. Tous les élèves, de la première à la huitième année, étaient réunis dans une seule et même classe. Les groupes y étaient séparés par des sacs. Un enseignant pouvait travailler simultanément avec quatre classes. L’école de ce bidonville est une école à bas coûts fonctionnant sur le modèle des Bridge International Academies ; elle emploie des enseignants non qualifiés.

La majorité des écoles primaires visitées étaient des écoles non officielles. Pourtant, les élèves qui atteignaient la huitième année entraient dans des écoles officielles et passaient les examens nationaux. L’une des écoles visitées appartenait aux Bridge International Academies. D’après les conclusions de cette visite, les écoles Bridge ne devraient pas avoir le droit d’exercer. Elles proposent en effet une éducation de qualité inférieure, à un prix trop élevé pour la plupart des familles. Bien que ces écoles se disent « low cost », les familles doivent payer l’uniforme en plus des frais de scolarité. Les participants ont également décidé de demander au gouvernement kényan de construire plus d’écoles publiques. En effet, la gestion des écoles non officielles de qualité inférieure entraîne un manque d’écoles publiques dans les quartiers les plus pauvres, où vivent plus de 500 000 habitants.

Les participants à la réunion ont débattu des principes directeurs et sont convenus de l’importance d’inciter les gouvernements à investir dans la création d’écoles publiques et à limiter l’utilisation de l’argent public pour les partenariats public-privé (PPP). Ils ont recommandé un retrait progressif du soutien gouvernemental aux PPP. Ils ont conclu que les organismes mondiaux devaient contrer la promotion des PPP, qui représentent une menace à la fourniture de services publics de qualité. Les principes directeurs devraient être finalisés d’ici un an.

Plusieurs secteurs prioritaires doivent être défendus et nécessitent la mise en place d’une collaboration, notamment pour la diminution du nombre d’acteurs privés dans l’éducation fondamentale et la mise en place d’un enseignement de qualité. La prochaine réunion devrait avoir lieu dans la région Asie-Pacifique en 2017.

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