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L’OMS tient sa 140e réunion du Conseil exécutif à Genève

26 Janvier 2017
A partir d’aujourd’hui (23 janvier) et jusqu’au 1er février, les Etats membres se réuniront autour d’un grand nombre de sujets. L’ISP sera présente dans le cadre du Global Health Watch ; elle supervisera les séances publiques et interviendra sur des questions techniques. Le Global Health Watch est un forum destiné aux organisations de la société civile du monde entier, qui vise à débattre de l’influence du néolibéralisme sur la santé et les politiques mondiales en matière de santé.

Au cours des jours suivants, les Etats membres aborderont toute une série de problématiques. Parmi ces dernières, notons l’élaboration d’un programme et la définition de priorités, la gouvernance et les réformes de gestion. En outre, le Conseil exécutif proposera une liste de candidats au poste de Directeur général. Les participants se pencheront en outre sur la préparation, la surveillance et les interventions, mais également sur les systèmes de santé, les maladies transmissibles et non transmissibles, ainsi que la promotion de la santé à toutes les étapes de la vie. Enfin, le Conseil exécutif se verra remettre un rapport rédigé par son Comité du programme, du budget et de l’administration.

Des organisations de la société civile, dont l’Internationale des Services Publics en sa qualité de fédération syndicale internationale, seront présentes dans le cadre du Global Health Watch. Elles superviseront notamment les séances publiques de la réunion et interviendront sur des questions techniques suscitant des préoccupations. Le Global Health Watch, une initiative lancée par le People’s Health Movement (Mouvement populaire pour la santé), est un forum destiné aux organisations de la société civile du monde entier, qui vise à débattre de l’influence du néolibéralisme sur la santé et les politiques mondiales en matière de santé.

Dans un contexte de crise économique mondiale, l’OMS a fait l’objet d’un sous-financement considérable au cours des dix dernières années. Une poignée d’Etats membres riches et puissants n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités en matière de financement, dans la mesure où ils ont restreint le fonds de contributions volontaires (non dédiées) destiné à financer les dépenses opérationnelles de l’OMS. Pourtant, ils se sont empressés de dénoncer les lacunes, réelles ou supposées, du travail mené par l’organisation. Comme l’a fait remarquer Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l’ISP :

« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage : voilà comment nous pourrions résumer la situation à laquelle nous avons assisté. Les pays puissants qui ont réduit leurs financements pourtant indispensables à la viabilité de l’OMS sont très enclins à proposer des solutions fondées sur le recours au secteur privé, et à son appât du gain, dans le système de santé international. Si l’on s’intéresse de plus près à chacun de ces pays, on peut constater qu’ils continuent tous à mettre en œuvre les mesures d’austérité, à travers lesquelles ils opèrent des coupes dans le financement public de la santé ou institutionnalisent des services de santé gérés par le secteur privé – avec l’augmentation des coûts et les lacunes flagrantes qu’on leur connaît.

L’ISP s’oppose fermement à ces pratiques, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Nous l’affirmons haut et fort : l’intérêt du peuple passe avant le profit. Afin de réformer l’OMS, il convient notamment d’augmenter le financement public de la part des Etats membres. »

Cadre de collaboration avec les acteurs non étatiques

Le défi du financement pourrait laisser la porte ouverte à une influence de plus en plus forte des intérêts privés sur la coordination et l’orientation de la santé à l’échelle mondiale. Le cadre de collaboration avec les acteurs non étatiques de l’OMS a été adopté en mai dernier, lors de la 69e Assemblée mondiale de la Santé. A première vue, il a contribué à faciliter l’engagement de l’OMS aux côtés d’un certain nombre d’acteurs non étatiques avec lesquels il noue des partenariats en vue de garantir de meilleurs résultats sur le plan de la santé tant à l’échelle nationale que mondiale.

Le cadre de collaboration avec les acteurs non étatiques remplace les Principes régissant les relations entre l’Organisation mondiale de la Santé et les organisations non gouvernementales et les Principes directeurs concernant les relations avec les entreprises commerciales. L’OMS doit avant tout rester une organisation dédiée à la fourniture de soins de santé publics. Le fait d’intégrer le secteur privé, et notamment le monde philanthropique, dans les mécanismes de gouvernance de l’OMS va à l’encontre des principes fondateurs de l’Organisation, dont l’objectif est de garantir à tout être humain « la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre ».

Si certaines fondations – à l’instar de la Fondation Bill & Melinda Gates – sont juridiquement distinctes des entités commerciales appartenant à leurs fondateurs, il serait illusoire de croire que la frontière entre les affaires et la philanthropie est hermétique.

L’ancrage stratégique des intérêts privés ne constitue que l’une des importantes contradictions auxquelles doit faire face l’OMS. L’essentiel des décisions prises par ses instances dirigeantes sont en majeure partie des recommandations à caractère volontaire, plutôt que des instruments contraignants. C’est précisément ce qui met à mal toute l’efficacité de l’OMS.

En outre, le rôle opérationnel grandissant que joue l’OMS dans les situations humanitaires et d’urgence peut se révéler être une arme à double tranchant. S’il contribue de façon positive à endiguer les urgences sanitaires dans certains cas, comme ce fut le cas de la réponse à la crise Ebola, cela se fait parfois aux dépens du rôle fondamental de l’OMS, qui entend constituer l’agence mondiale normative qui fixe les règles en matière de santé.

Ces questions revêtent une importance particulière que les candidats au poste de Directeur général de l’OMS doivent prendre en compte dans leur programme. Durant la réunion du Conseil exécutif, et même après, l’ISP collaborera avec d’autres organisations de la société civile afin de porter haut les couleurs d’une Organisation mondiale de la Santé qui contribue à renforcer l’offre de services de santé publique aux quatre coins du monde.

Nous poursuivrons le combat pour un système universel de soins de santé publics, et nous nous engagerons aux côtés des candidats nominés par le Conseil exécutif sur cette base.

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