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Les services publics sont essentiels à la croissance économique

13 février 2015
GUF meeting with IMF
Les modèles économiques qui promeuvent la flexibilité du marché du travail et la privatisation sont voués à l'échec. Tel était le message principal aux réunions de haut niveau entre les Fédérations syndicales internationales, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui se sont déroulées le 11 février dernier, à Washington.

ISP, 12 février 2015 – « Si les services publics sont essentiels à la croissance économique, c'est pour de nombreuses raisons. En effet, les autres modèles promouvant la réduction des dépenses publiques et privilégiant l'intérêt privé ont inévitablement tendance à échouer ».
 
Tels furent les propos de Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'Internationale des Services Publics (ISP), lorsqu'elle prit la parole au sujet de la « modélisation de la croissance économique du G20 » lors des réunions de haut niveau entre les Fédérations syndicales internationales, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui se sont déroulées le 11 février dernier, à Washington. 

« En ces temps de récession et de sous-emploi, les dépenses du secteur public ont un effet manifestement stimulant », a-t-elle déclaré. 

« Nous connaissons cette situation depuis de nombreuses années et ceux qui ont été témoins des mesures d'austérité et de leur impact en Europe, peuvent le confirmer aujourd'hui. Même le FMI a fini par reconnaître l'importance des dépenses publiques et leur effet d'entraînement. » 

« Les services publics contribuent non seulement à la productivité du travail, à la baisse des inégalités, à la stabilité macro-économique nécessaire à la croissance, mais constituent en outre une protection toute particulière contre les chocs. La crise Ebola illustre bien l'impact de l'absence d'investissement dans les services de soins de santé universels et publics, sur l'économie en général. »

La Secrétaire générale de l'ISP a également souligné que les IFI promeuvent encore et toujours des modèles de croissance économique qui visent à favoriser les intérêts privés plutôt qu'à défendre l'intérêt général et le bien commun. Les réformes du travail, qui restreignent les droits des travailleurs/euses et menacent la stabilité des emplois, de même que les incitations fiscales qui légalisent l'évasion fiscale pour les investisseurs étrangers, notamment les multinationales, ont aggravé la situation au lieu de relancer l'économie. Parmi ces modèles, également préconisés par la Banque mondiale, le G20, l'OCDE ainsi que par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable des Nations Unies, on retrouve les partenariats public-privé (PPP).

« Force est de constater que les PPP sont plus onéreux et beaucoup moins efficaces. De plus, ils sont souvent source de corruption, nuisent gravement à l'économie et aux contribuables, sans oublier qu'ils ne permettent souvent pas de protéger l'environnement et ne garantissent pas un accès universel à des services publics de qualité », ajouta Rosa Pavanelli.

Besoin de croissance, d'emplois et de salaires plus élevés

A la table des négociations, Olivier Blanchard, Conseiller économique du FMI, a présenté les dernières Perspectives de l'économie mondiale, en soulignant que malgré la diminution du prix du pétrole et l'inflation, le Fonds avait de nouveau revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2015, notamment sur les marchés émergents.

« Ces révisions auront des répercussions sur l'emploi et permettront d'améliorer les marchés du travail, et ce, même si les salaires demeurent bas et que de nombreux emplois restent encore à créer », a expliqué M. Blanchard.

Selon William Spriggs, Chef Economiste de l'AFL-CIO, le faible taux de participation au marché du travail et la baisse des salaires – qui se répercutent lourdement sur les inégalités – constituent une source d'inquiétude majeure aux Etats-Unis.

John Evans, Secrétaire général de la Commission Syndicale Consultative auprès de l'OCDE (TUAC), a également souligné l'urgence d'intervenir en matière d'emploi et de salaires : « la véritable question est non seulement de savoir comment promouvoir davantage d'investissements dans les infrastructures publiques, et ainsi stimuler la croissance, mais également comment ces mesures peuvent contribuer à la redistribution des richesses. A cet égard, on ne peut considérer la négociation collective que comme une ressource et un facteur positif. »
 
Hilma Mote, de la CSI-Afrique, a souligné la nécessité pour le FMI d'encourager l'investissement dans les infrastructures de développement, notamment dans le domaine du transport, de l'énergie et des TIC, afin de diversifier l'économie et d'accroître la productivité.

« Je soutiens l'appel du FMI à entreprendre des réformes structurelles, pour autant qu'il s'agisse de réformes qui répondent aux besoins et aux aspirations du peuple africain », a déclaré Hilma Mote.

« L'Afrique doit cesser d'alimenter la croissance des autres pays à ses propres frais. »

 

 

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