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L'énergie et le développement au Forum social mondial

15 Avril 2013
WSF Tunis
La délégation de la PSI sur les services de distribution incluait des membres issus des pays suivants : Tunisie, Nigeria, Kenya, Ghana, Rwanda, Sénégal, Palestine, Algérie, Afrique du Sud. De nombreux autres syndicats ont participé au FSM sous l’égide de leurs délégations nationales. Nos affilié(e)s de l’UGTT ont pris les dispositions nécessaires pour que la PSI dispose d’une tente dans le village syndical ; nous avons présenté un grand nombre de documents et d’affiches qui ont d’ailleurs reçu un bon accueil. Les bannières de la PSI et l’UGTT sur le droit à l’eau et à l’énergie ornaient l’entrée principale du Forum social mondial.

La PSI a organisé dans le cadre du FSM une réunion portant sur trois thèmes essentiels :

  • le projet Desertec de 400 milliards d’euros, qui vise à générer de l’électricité solaire au Maghreb, destinée à être exportée vers l’Europe
  • la fracturation hydraulique du gaz de schiste (aka fracking)
  • les politiques relatives à l’énergie et au développement.

Le contenu des discussions était relativement technique compte tenu de la présence de syndicalistes du secteur et de professeurs d’université, ainsi que de quelques ONG œuvrant pour la protection de l’environnement.  Personne dans ce groupe ne s’oppose au projet Desertec mais il convient d’adopter une approche distincte à cet égard, de favoriser une inclusion sociale accrue, d’intensifier les débats avant que les lois ne soient adoptées.  Tous les membres du groupe sont opposés à la fracturation en raison des volumes conséquents requis en eau, des risques de pollution et de l’instabilité sismique causée par l’exploration.  Il a été convenu de coordonner un groupe de travail tunisien sur le projet Desertec et un autre sur la fracturation.

Des syndicats nigérians, ghanéens et rwandais ont évoqué la grande difficulté à accroître l’accès à l’électricité, en ce compris la corruption, la privatisation par l’actionnariat extérieur et le manque de fonds. La société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) peut se prévaloir d’une longue expérience dans le domaine du renforcement de capacités et de l’assistance mutuelle avec d’autres services publics africains.  Elle travaille actuellement sur un projet conduit au Rwanda, et notre affilié rwandais a fait savoir que ce projet avait été accueilli favorablement.  Notre collègue de l’UGTT glanera auprès de la direction de plus amples informations au sujet de ces pratiques, qui pourraient s’inscrire dans le cadre du modèle de partenariat public-public.

Une seconde réunion, fréquentée par un certain nombre de délégué(e)s de la PSI, avait été organisée par Germanwatch, une ONG allemande.  Si le but premier de cette réunion semblait être de réunir des groupes critiques à l’égard du projet Desertec, elle a finalement assuré la promotion de ce dernier au travers des interventions de représentants de Dii (Desertec industrial initiative) et de la Fondation Desertec.  Un membre de la section de la section développement et aide de la GIZ (Agence de Coopération Allemande au Développement) était présent parmi le public.  Mansour Cherni, de la Fédération générale de l’électricité et du gaz relevant de l’UGTT, a évoqué le mode opératoire adopté par la Dii et la Fondation Desertec en Tunisie, excluant toute réponse aux demandes d’engagement soumises par le syndicat.  Le reste de l’assemblée s’est également montré très critique quant à l’arrogance témoignée dans le cadre de l’exécution des projets.  À l’issue de la réunion, les délégué(e)s se sont entretenu(e)s avec Mansour dans la perspective d’une prochaine réunion.

Évaluation de la participation au Forum social mondial de la délégation de la PSI sur les services de distribution
Une telle évaluation est assez difficile à entreprendre en général, compte tenu de la nature amorphe de l’établissement de réseaux et du renforcement des alliances et du mouvement.  Eu égard à l’eau, les avantages de cette réunion sont plus aisément perceptibles compte tenu de la présence de nombreux alliés avec lesquels nous collaborons depuis des années, et ce type d’événement nous permet d’approfondir les liens entre le mouvement syndical et la société civile.  

Dans le domaine de l’énergie, les syndicats comme la société civile sont partagés entre diverses approches, comme le soutien ou l’opposition à certaines questions : le charbon, le pétrole et le gaz, le nucléaire, les grands barrages, les projets d’infrastructure de grande envergure, l’énergie éolienne et solaire, la biomasse, etc. À Tunis, nous avons témoigné notre engagement sur deux questions extrêmement pertinentes pour nos hôtes : le vaste projet solaire Desertec et la fracturation hydraulique du gaz de schiste.

Le FSM est toujours l’occasion de découvrir d’autres horizons, d’ouvrir une réflexion sur d’autres questions, d’entrer en contact avec d’autres mouvements et d’exposer les syndicats aux mouvements sociaux les plus divers à travers le globe.  La PSI est largement considérée comme une fédération syndicale à vocation sociale.  Les affiliés participant sont généralement ravis de la nouvelle exposition dont ils bénéficient et ils appliquent souvent les enseignements tirés dès leur retour.

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