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Dans leur déclaration, plus de 140 chefs d’Etat ont insisté sur l’urgence d’agir en faveur du climat. Les décisions qu’ils prendront, avec leurs délégué(e)s, au cours des deux prochaines semaines, pourraient bien sceller le sort de centaines de millions d’êtres humains pour les générations à venir, tout comme celui de nombreuses autres espèces. Notre planète Terre survivra au changement climatique. Mais quelles espèces vivantes pourront également s’en sortir ? Et qu’implique la « survie » pour l’humanité et les autres espèces ?
« Aux quatre coins du monde, nos syndicats déplorent les attaques terroristes qui ont récemment frappé Paris, Beyrouth, Tunis, ou encore Ankara », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP. « Mais ce n’est pas en intensifiant les frappes aériennes que l’on parviendra à ramener la paix. Nous avons besoin d’une nouvelle approche pour contrer la terreur, tout comme nous avons besoin d’une nouvelle approche au regard du climat. L’ISP est convaincue que, pour ce faire, les gouvernements doivent prêter une oreille attentive aux populations, et pas uniquement aux grandes entreprises ou au complexe militaro-industriel. Cette nouvelle approche doit reposer sur le cadre des droits humains adopté par tous les Etats membres des Nations Unies, et passer par un accès universel à des services publics de qualité, de façon à ce que chaque habitant(e) de cette planète puisse jouir des mêmes chances. »
L’ISP organise divers groupes de discussion et elle participera aux débats menés durant ces deux semaines à Paris. Il est nécessaire que le point de vue des salariés de la fonction publique soit entendu. L’ISP collabore aux côtés de certains affiliés, de la CSI et de la FSESP, ainsi qu’avec les initiatives Trade Unions for Energy Democracy et Global Climate Jobs.
Votre point de vue nous intéresse ; nous veillerons à ce que vos messages puissent être transmis. Faites nous savoir si vous prévoyez d’intervenir, ou tout du moins si vous le souhaitez, à l’occasion de l’un des événements programmés dans ce contexte.
Le 29 novembre prochain, des travailleurs, des syndicats et des organisations de la société civile organisent des manifestations aux quatre coins du globe, et ainsi feront savoir à nos élus qu’il est temps d’agir en faveur du climat et que nous attendons d’eux un leadership audacieux et visionnaire. Les gouvernements doivent écouter leur peuple, et pas uniquement les lobbies des entreprises
L’humanité a besoin d’une transformation socioéconomique profonde
Le cadre politique et économique requis pour apporter une réponse à la crise climatique devra notamment mettre l’accent sur l’infrastructure publique et les services publics, de même que sur la mobilisation de ressources suffisantes pour appuyer une Juste Transition des travailleurs/euses et des communautés. Une telle démarche favorisera la création de nombreux emplois et la protection de la planète, tout en s’attaquant au problème de l’injustice sociale. Le rôle des gouvernements dans la résolution de la crise climatique est fondamental, dès lors que la contribution des entreprises à ce problème est avérée, celles-ci étant incapables d’apporter les solutions dont le monde a besoin puisque le marché ne répond pas à l’intérêt général.
Les solutions au défi climatique requièrent une profonde transformation du paradigme actuel en matière de développement socioéconomique, y compris les mutations industrielles. Il ne s’agit pas simplement d’apporter quelques modifications techniques aux systèmes de production énergétique ou de transport. Et il ne s’agit pas non plus de se contenter d’adapter les moteurs diesel afin qu’ils soient moins polluants et de passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables. Nous revendiquons une redéfinition du modèle de production et de consommation prédominant. Nous devons redonner à l’État et aux services publics leur rôle d’appui aux collectivités et faire en sorte que les travailleurs/euses et les syndicats aient les moyens de participer pleinement à toutes les étapes de ce processus.
L’ISP appuie les revendications de la CSI en faveur du climat
À Paris, nos gouvernements devraient signer un accord sur la réduction des émissions de carbone applicable, universel, ambitieux et contraignant, pour 2020 et au-delà ; il reconnaîtra la capacité et les engagements des pays riches et des pays pauvres, qu’il saura différencier équitablement ; et il inclura des mesures efficaces de suivi et de révision afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à 2 °C. La fonction publique et les fonds publics seront des ingrédients essentiels dans ce dosage de politiques, dès lors que des fonds spécifiques sont requis tant pour aider les pays en développement que pour appuyer les mesures de Juste Transition. Les travailleurs/euses et les syndicats insistent sur les mécanismes de Juste Transition, qui soutiennent les travailleurs/euses directement affecté(e)s par le passage vers des économies plus sobres en carbone, voire sans empreinte carbone, à travers la reconversion professionnelle, la création de nouveaux emplois et l’aide à la rémunération. Les mécanismes de Juste Transition imposeront en fait une consultation et une participation systématiques des travailleurs/euses et des syndicats, à la fois sur le lieu de travail et dans le cadre des grandes orientations stratégiques.
Des attentes modestes à Paris – Cap sur l’action nationale après COP 21
Si nous savons avec certitude qu’un accord conclu à Paris, quel qu’il soit, restera insuffisant, certains éléments nouveaux suscitent néanmoins des attentes. La première nouveauté réside dans les engagements nationaux que prennent les pays quant au volume de réduction d’émissions qu’ils souhaitent atteindre ces prochaines années. Tous les États Membres des NU sont censés communiquer ces contributions prévues déterminées au niveau national (INDC),[1] qui seront ensuite comptabilisées et pourront être intégrées aux négociations et aux engagements de Paris.
Jusqu’à présent, 120 pays ont soumis leurs INDC, soit quelque 86 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre. À l’appui de ces données, l’objectif de 2°C est encore loin d’être atteint. Le processus d’INDC constitue toutefois une innovation qui permettra aux négociations sur le climat de mettre un terme à l’impasse qui les paralyse depuis trop longtemps. Il est à espérer que les pays, lorsqu’ils auront sérieusement mis en œuvre leurs engagements, pourront constater que les changements s’avèrent finalement moins complexes et coûteux qu’ils ne l’attendaient. Ce faisant, après Paris, le mouvement syndical aura beaucoup à faire pour garantir l’implication des gouvernements dans le cadre de la planification et de la mise en œuvre des engagements nationaux, qui incluent les mécanismes de Juste Transition.
Une autre nouveauté réside dans les intenses négociations entre la Chine et les États-Unis. Ces deux pays sont responsables de près de 40 % de l’ensemble des émissions de dioxyde de carbone.[2] La Chine est le premier émetteur de CO2 dans le monde, mais les États-Unis sont le premier pays en termes d’émissions par habitant. En 2014 puis à nouveau au mois de septembre 2015, les deux pays ont convenu de nouvelles mesures significatives destinées à réduire les émissions de carbone. Si les accords ainsi trouvés restent en-deçà de l’objectif de 2°C, leur action conjointe contribuera néanmoins à inciter de nombreux autres pays dans cette direction.
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