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L’austérité ne peut être justifiée si les plus riches sont autorisés à se soustraire à l’impôt : les « Panama Papers » mettent en lumière cette hypocrisie

07 Avril 2016
Les masques tombent. Les « Panama Papers » dévoilent au monde entier la face cachée d’un système fiscal défaillant. Les gouvernements ne sont plus crédibles lorsqu’ils tentent de justifier l’austérité alors qu’ils laissent les plus riches éluder leur juste part de l’impôt. A partir de maintenant, le grand public compte bien faire savoir au gouvernement qu’il ne s’agit que de la première étape vers un système fiscal international plus transparent et plus juste.

Les « Panama Papers » font toute la lumière sur le monde opaque de l’évasion fiscale personnelle et professionnelle à travers les paradis fiscaux. En cette période d’austérité et de coupes drastiques dans les dépenses publiques, ces pratiques constituent un transfert obscène des richesses de la poche des plus pauvres aux mains des méga riches. Cet argent s’avère plus que jamais nécessaire pour financer les services publics essentiels dont les populations du monde entier ont le plus besoin.

Si l’OCDE a enfin reconnu l’ampleur de l’évasion fiscale dans le monde, par le biais de son récent projet de lutte contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS), cette nouvelle divulgation révèle que des efforts bien plus grands devront être accomplis par les gouvernements et par la communauté internationale pour combattre ce fléau.

La mise en place d’un système fiscal international juste permettrait d’affecter les 30 billions de dollars actuellement détenus sur des comptes offshore au financement des services publics. Il s’agirait d’une alternative claire à la privatisation et à l’austérité.

« Les Panama Papers nous révèlent que l’argent destiné à financer nos écoles, nos hôpitaux, nos services publics existe bel et bien, mais qu’il a été volé au peuple et dissimulé dans les paradis fiscaux, dans l’unique intérêt des grandes entreprises et du 1 % des plus riches », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP.

« Les victimes de l’évasion fiscale ont un visage humain : celui de ces enfants assis sur les bancs d’une école qui se détériore à petit feu, celui de ces personnes âgées qui voient le coût des soins de santé grimper en flèche », a ajouté Rosa Pavanelli.

Le dirigeant du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a mis en lumière ce fléau en expliquant de quelle façon les paradis fiscaux « aspiraient les recettes fiscales en dehors de notre propre pays et de nombreux autres, creusant ainsi les inégalités et nuisant à nos services publics et à nos populations. »

Aux côtés de ses partenaires de coalition, l’ISP s’est mobilisée en faveur de la mise en place d’un système fiscal international, ainsi que de l’élaboration de rapports publics pays par pays des mouvements fiscaux des entreprises.

« Il est grotesque qu’une fuite d’informations telle que celle-ci constitue le seul moyen pour le grand public de s’apercevoir à quel point il est escroqué par les fraudeurs », a affirmé Rosa Pavanelli. « Il s’agit d’une question par laquelle le grand public se sent vivement concerné et les gouvernements doivent prendre des mesures fermes pour instaurer une plus grande transparence. »

Le président français, François Hollande, a souligné « que ces révélations démontraient qu’il était possible de lutter contre l’évasion fiscale. (...) Ces lanceurs d’alerte font un travail utile pour la communauté internationale. »

Les « Panama Papers » jettent une lumière crue sur le monde opaque des paradis fiscaux à l’échelle mondiale. Aux quatre coins du monde, les populations attendront de leurs gouvernements qu’ils veillent à examiner et à rendre publiques toutes les informations relatives aux activités fiscales illicites ou immorales, et qu’ils prennent des mesures pour que les riches s’acquittent désormais de leur juste part de l’impôt.

Regardez notre vidéo sur l’affaire « Panama Papers »

L’ISP et ses partenaires dénoncent depuis longtemps la façon dont les grandes entreprises et le 1 % des plus riches tentent de se soustraire à leur juste part de l’impôt.

Pour en savoir plus :

 

 

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