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La CCF61 touche à sa fin

31 Mars 2017
UNCSW61
Les conclusions de la 61e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies reconnaissent des objectifs importants de l’agenda politique de l’ISP, mais ne tiennent pas compte de certains aspects que les syndicats mondiaux continueront de défendre sans relâche.

« Après un processus de négociation compliqué, de longues nuits de discussions et l’apparition de tensions avec les organisations de femmes, qui sont arrivées aux Nations Unies galvanisées par les mobilisations du 8 mars dernier, l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en mutation a été incluse dans les accords gouvernementaux, de nombreux acquis des travailleurs/euses ont été défendus, et les participant(e)s ont pu se pencher sur les progrès réalisés au regard de certains thèmes qui n’avaient jamais été abordés au niveau international », a indiqué Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP.

La reconnaissance de la Déclaration sur les principes et droits fondamentaux au travail, du travail décent et des normes internationales du travail promouvant l’égalité des genres en tant que bases fondamentales pour le développement des travailleuses figurent au nombre des principales victoires de cette session, à l’instar de l’importance de reconnaître pour la première fois les limites imposées par la division sexuelle du travail, et de la nécessité de prendre des mesures afin de surmonter la ségrégation horizontale et verticale du genre. La décision de promouvoir la redistribution du travail de soin en vue d’élever sa valeur sociale fait partie des principales autres réalisations de la session.

La reconnaissance des syndicats en tant qu’interlocuteurs légitimes, la négociation collective et le dialogue social ont été mis en lumière, contrairement à l’invisibilisation du rôle fondamental que joue l’Organisation internationale du Travail (OIT) – l’unique instance tripartite du système des Nations Unies spécialisée en droit du travail, qui se voit toutefois supplanter dans le paragraphe 59 par la multitude d’institutions existant au sein du système des Nations Unies – dans le suivi et la mise en œuvre des accords.

Pour Rosa Pavanelli, les conclusions concertées reconnaissent des objectifs importants de l’agenda politique de l’ISP, tels que ceux présentés ci-dessous, mais ne tiennent pas compte de certains aspects que les syndicats mondiaux continueront de défendre sans relâche :

  • La suppression de l’écart salarial entre les hommes et les femmes et la poursuite de l’égalité salariale pour un travail de même valeur ;
  • La défense des services publics en tant que bases fondamentales de l’exercice des droits des femmes. Aux yeux de l’ISP, outre les thèmes abordés explicitement dans le texte tels que l’eau et l’assainissement, l’énergie et les transports publics, il est primordial de reconnaître le caractère public de l’éducation, de la santé, des soins et de la protection sociale. Les services publics doivent être universels, de qualité et sensibles au genre ;
  • Les mesures que les États doivent prendre en vue d’accroître les investissements publics permettant d’accélérer l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en mutation, en fonction de l’amélioration du recouvrement fiscal et de la mise en place de systèmes d’impôts équitables et progressifs. Les négociations n’ont pas abordé le fait que la lutte contre les paradis fiscaux pouvait contribuer à la lutte contre l’évasion fiscale ;
  • L’importance des investissements permettant de générer des emplois décents dans les secteurs de la santé et du social, qui emploient principalement une main-d’œuvre féminine, ainsi que l’amélioration de la valeur sociale de ces emplois et la consolidation de la formation professionnelle ;
  • L’adoption de politiques migratoires sensibles au genre et la reconnaissance des droits ainsi que du travail décent pour les travailleuses migrantes ;
  • La reconnaissance du caractère intersectionnel des discriminations dont sont également victimes les travailleuses d’ascendance africaine, indigènes et en situation de handicap.

Rosa Pavanelli a fait remarquer que cette session de la CCF coïncidait avec l’entrée en fonction d’Antonio Guterres en tant que nouveau Secrétaire général des Nations Unies. Ce dernier s’est engagé publiquement devant les organisations de la société civile présentes à participer aux efforts visant à atteindre l’égalité des genres, dans lesquels les hommes sont également impliqués et engagés.

« Nous continuerons à plaider en faveur du droit humain à la santé et à l’éducation des femmes et des filles, et en particulier de leur droit à bénéficier de soins de santé et d’une éducation publiques de qualité. Nous défendrons en outre l’OIT et le rôle fondamental qu’elle joue dans le monde du travail, et consoliderons notre unité d’action avec la Confédération Syndicale Internationale (CSI), les syndicats mondiaux et le mouvement des femmes au niveau mondial, en vue de parvenir à une justice de genre », conclut la Secrétaire générale de l’ISP.

Rosa Pavanelli a déjà le regard braqué sur la 62e session de la CCF, qui s’articulera principalement autour des « défis et opportunités pour parvenir à l’autonomisation des femmes et des filles du secteur rural ». Ces défis mettront une fois de plus à l’épreuve la capacité de l’ISP à défendre les services publics pour les femmes, en démontrant l’échec des partenariats public-privé et en soutenant avec détermination les avantages du réinvestissement public des partenariats public-public et public-communautaire.

Les conclusions concertées ont nécessité une énorme quantité de travail de proposition, de stratégie politique et d’unité du mouvement syndical international et du mouvement des femmes, à la fois durant la session – organisée pendant quinze jours à New York – et la période de préparation, qui a débuté le 7 octobre 2016, date de la Journée mondiale pour le travail décent, pour l’Internationale des Services Publics (ISP).

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