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Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, fin 2014, près de 60 millions de personnes – fuyant les persécutions, les conflits, la violence et les violations des droits humains – avaient été déplacées sur la planète. Près de 20 millions d’entre eux/elles sont des réfugié(e)s, dont plus de la moitié sont des enfants. Ces personnes fuient leur pays car elles craignent pour leur vie, ce qui les amène à courir des risques encore plus grands, voire à trouver la mort, en franchissant la mer ou les frontières de certains pays. D’après l’Organisation internationale pour les migrations, en 2015, 3 771 migrant(e)s ont péri en tentant de traverser la mer Méditerranée. En 2015, plus d’un million de personnes sont arrivées en Europe par la mer, soit cinq fois plus qu’en 2014. Ces importants afflux de migrant(e)s et de réfugié(e)s ne cesseront pas tant que la guerre en Syrie, les conflits en Afghanistan et en Irak, et l’instabilité en Libye comme dans de nombreuses régions d’Afrique continueront de faire rage.
« Ces personnes fuient pour leur vie et cherchent à être protégé(e)s. Cependant, les Etats – et notamment les économies développées – ne respectent pas les obligations que leur imposent le droit humanitaire international et les droits humains de protéger ces populations. Ici, en Europe, les gouvernements européens ne sont même pas parvenus à se mettre d’accord pour se répartir équitablement le million de réfugié(e)s en quête de protection. Ont-ils oublié que les pays les plus pauvres accueillent déjà 86 % des 20 millions de réfugié(e)s à travers le monde ? », a lancé Rosa Pavanelli. « Il est grand temps que chaque pays, et tout particulièrement les pays les plus riches, prennent leur part de responsabilité. Il nous incombe à tous de protéger les réfugié(e)s, de respecter les droits humains et de préserver l’humanité », a-t-elle déclaré.
« Le récent accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie sur les réfugié(e)s est tout simplement inacceptable et doit être condamné », a-t-elle ajouté.
A travers cet accord « un dedans, un dehors » conclu avec l’UE, Ankara s’engage à reprendre tous les migrant(e)s qui débarquent illégalement en Grèce, après avoir transité par la Turquie. Cela signifie que pour chaque Syrien(ne) qui sera renvoyé(e) en Turquie depuis la Grèce, l’UE s’engage à accueillir sur le territoire européen un(e) autre réfugié(e) syrien(ne) qui se trouve déjà en Turquie.
« L’UE ‘‘sous-traite’’ honteusement à d’autres pays ses obligations imposées par le droit humanitaire et les droits humains. L’ISP condamne ce type d’accords. Ils sont immoraux et violent les droits humains et le droit humanitaire, en tolérant une expulsion massive – contraire au droit à l’autodétermination – et en traitant les réfugié(e)s comme des marchandises », a-t-elle poursuivi.
Dans la perspective de la future réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants, qui aura lieu le 19 septembre 2016, l’ISP appelle ses affiliés à faire pression sur leur gouvernement en faveur de politiques fondées sur les droits, afin de veiller à ce que tou(te)s les migrant(e)s et les réfugié(e)s bénéficient d’un accès aux services publics, à la protection sociale, ainsi qu’à un travail décent sur le marché du travail.
« De lourds facteurs, tels que l’extrême pauvreté, les régimes de répression, les asymétries de développement, les catastrophes climatiques et les conflits résultant de la lutte pour les ressources, viendront exacerber les déplacements de populations au cours des prochaines années. Il est temps d’agir, maintenant ! »
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Route de la Honte à Genève, Suisse le 3 juin 2016