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C’est la deuxième fois en un mois seulement que les travailleurs/euses des hôpitaux, des écoles et des universités publics, les agents du secteur social et des soins aux personnes âgées ainsi qu’aux personnes handicapées, le personnel technique et administratif de l’administration locale, et le personnel des transports publics et des aéroports se mobilisent pour rejeter les projets législatifs du Conseil d’Etat, qui prévoient de réduire fortement les ressources et les effectifs de ces services publics essentiels. Cette action a été lancée à l’initiative du Cartel intersyndical, une organisation regroupant toutes les associations syndicales locales de la fonction publique. Le SSP-VPOD, un affilié de l’ISP, se trouve en première ligne de cette lutte.
Principalement appuyées par les branches conservatrices du Conseil d’Etat de Genève, ces coupes visent à réduire de 44 millions de francs suisses (38 millions d’euros) le budget du secteur public sur quatre ans, en plus des 470 millions de francs (404 millions d’euros) déjà soustraits au cours des quatre dernières années. Ces réductions se traduiraient par une diminution unilatérale du salaire des travailleurs/euses de la fonction publique et une différentiation de la rémunération des travailleurs/euses en fonction de leur statut (projet de loi « Score »), une augmentation des cotisations sociales couplée à la baisse des retraites, ainsi que l’externalisation et la privatisation de nombreux services publics essentiels, au mépris de la convention collective.
Parallèlement, le Conseil d’Etat de Genève prépare le « Projet Fiscal 17 », une réforme qui accorderait une réduction d’impôts de 500 millions de francs suisses aux entreprises et grosses fortunes, alors que leur taux d’imposition n’a cessé de baisser ces 13 dernières années. En outre, les conseillers/ères d’Etat se sont octroyé une augmentation de salaire de 2 000 francs suisses par mois.
« Le gouvernement a organisé un vaste transfert de richesses », a déclaré Albert Anor, Président du SSP-VPOD pour la région de Genève. « Des milliards de francs ont été retirés de la sphère publique pour être acheminés vers le privé. On a coupé dans l’Etat social, dans les emplois nécessaires à des secteurs vitaux pour la population (santé, social, éducation, etc.). Tout cela pour satisfaire les actionnaires, au lieu d’offrir des services de qualité accessibles et de créer des emplois décents. »
Les coupes réduiront le ratio soignant(e)s/patient(e)s dans les hôpitaux, compromettront la capacité des services d’urgence vitaux et entraîneront un déclin de la qualité des services. La sécurité des transports publics et des aéroports sera également menacée, à l’heure où les services genevois sont saturés par la croissance et le vieillissement de la population et où le trafic aérien accru nécessite plus (et pas moins) d’investissements au niveau des travailleurs/euses et des infrastructures.
Les citoyen(ne)s et les utilisateurs/trices des services devront payer plus de leur poche. Les travailleurs/euses du secteur public assumeront une charge de travail plus lourde avec une rémunération moindre et connaîtront davantage de stress ainsi que de risques de troubles psychologiques et de surmenage. Il s’agit là d’une situation urgente que les syndicats dénoncent de vive voix.
Les organisations syndicales appellent à un retrait immédiat des dispositions régressives et exigent que le Conseil d’Etat respecte les droits fondamentaux à la non-discrimination et à un salaire égal pour un travail égal, observe la convention collective et entame des négociations sans attendre. Les organisations syndicales ont formulé des propositions concrètes pour un nouveau budget viable prévoyant la création de nombreux emplois dans le secteur public local, qui se révèlent cruellement nécessaires au vu de la croissance et du vieillissement de la population, ainsi que des investissements dans les habitats sociaux pour garantir à toutes et tous l’accès au logement dans une ville où les loyers faramineux contribuent dans une large mesure aux inégalités et à l’exclusion sociale.
Une délégation de l’ISP a participé à cette action, en soutien aux travailleurs/euses du secteur public de Genève.