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Atelier: l'autonomisation des femmes

23 Avril 2013
Cet atelier de la PSI a étudié de quelle manière les syndicats du monde entier soutiennent l’autonomisation des femmes et accentuent la visibilité et l’efficacité du combat contre les discriminations de genre et pour la position des femmes dans leurs organisions et dans la société. Les politiques en matière d’équité salariale et les actions visant à mettre un terme à la violence contre les femmes ont bénéficié d’une attention particulière.

Les meilleures pratiques de la région MOAN et d’autres régions dans ce domaine ont été présentées par Anan Qadri (HSU-PGFTU) (photo, à g.), Anne Demelenne (FGTB) (photo, à dr.), Touriya Lachrech (CDT), Juneia Batista (CUT), Mercedes Landolfi  (CGIL), Jean Pierre Kimbuya (COSSEP/UFF), Rand Khaldi (Travailleurs de la santé, Jordanie), Sahar Dessouki  (Travailleurs de la santé, Égypte), Virginia Setshedi (ISP) (photo, au centre) ainsi que d’autres intervenants.

Anne Demelenne, Secrétaire générale de la FGTB (Belgique) a évoqué la discrimination de genre dans la langue, en renvoyant à la dénomination « femme de ménage » pour désigner une femme agent d’entretien, alors qu’un homme à ce même poste sera plus volontiers qualifié de « responsable du nettoyage ». De la même manière, l’homme est directeur d’un service tandis que la femme occupant cette même fonction est qualifiée de coordinatrice. » En Belgique, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est encore de 22 %. La FGBT lutte pour l’inclusion des femmes dans les conseils d’administration, et pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de façon à permettre aux femmes de contenter les besoins de leur famille. Parallèlement, le syndicat lutte contre les mesures d’austérité générant des coupes dans les services publics qui emploient et soutiennent les femmes.

Juneia Batista, CUT, a fait remarquer que le chef d’État brésilien actuel était une femme, qui plus est ancienne guerrillera. « Les femmes souhaitent travailler dans la fonction publique, et ce travail doit s’opérer dans des conditions décentes et procurer un salaire décent. Les femmes pauvres ont droit au logement, de même qu’à l’électricité et aux subventions agricoles, et elles doivent bénéficier d’un accès à l’enseignement post-secondaire. Le Brésil a introduit une nouvelle loi autorisant à accuser un homme de violence conjugale, sans que sa femme n’ait à le dénoncer. »  

Mercedes Landolfi, de FILLEA CGIL (Italie), a déclaré : « J’ai voyagé aux quatre coins du globe et je me suis entretenue avec bon nombre de femmes ; j’en conclus que nous sommes concernées par les mêmes problèmes. Nous devons mener une coopération interculturelle pour lutter contre la discrimination à l’égard des femmes. Chacun et chacune a le droit de mener une existence paisible dans son propre pays, d’avoir sa propre religion et sa propre culture, mais aucune religion ni aucune culture ne saurait priver les femmes de leurs droits économiques et sociaux. »

Mme Kabaso, du Zambia Social Forum, a pris la parole au nom du mouvement des femmes de Zambie. « Nous nous heurtons à de nombreux défis liés à la représentation insuffisante des femmes dans les sphères législatives et au sein des parlements. Les femmes en milieu rural sont confrontées à de multiples problèmes, tels que l’accès insuffisant à l’eau potable et aux services sociaux de base. La plupart des familles privilégient l’éducation des garçons, car l’homme est destiné à occuper une fonction dirigeante. Bien souvent, les filles sont forcées à se marier. Nous avons contraint le gouvernement à adopter une loi sur la violence fondée sur le genre, mais la loi en question n’est pas pleinement mise en œuvre. Nous voulons une constitution qui intègre les droits des femmes à la Déclaration des droits de l’homme. Nous voulons que cette constitution soit adoptée par référendum. La semaine dernière, une femme a été élue pour la première fois à la tête d’une tribu, et elle défend très bien les droits de la femme. Auparavant, les filles qui avaient eu des enfants ne pouvaient pas retourner à l’école ; cette pratique est aujourd’hui révolue. »

Jean-Pierre Kimbuya, Secrétaire général du COSSEP (Congo/RDC) a déclaré : « Il est essentiel que les femmes jouissent pleinement de leurs droits sociaux et économiques et qu’elles puissent participer totalement aux processus démocratiques. Les femmes travaillent désormais dans la fonction publique et elles jouissent d’un meilleur accès à l’éducation, mais la violence à leur égard a connu une progression spectaculaire sous l’effet des viols et de la guerre. L’essentiel des emplois formels réels sont attribués aux hommes, alors que les femmes sont employées dans le secteur et les marchés informels, parfois même jusqu’à une situation dégradante où la condition des femmes pauvres est celle d’une bête de somme. Il y a peu de temps encore, les femmes ne pouvaient pas obtenir d’emploi sans la permission de leur époux. Aux côtés de syndicats canadiens, notre syndicat élabore des politiques fortes visant à accroître l’éducation des femmes et leur participation au marché du travail. Aujourd’hui, les femmes représentent 28 % de notre effectif. Nous devons œuvrer côte à côte sur la question de l’égalité. »

Yamina Maghraoui, du syndicat indépendant SNAPAP (Algérie) a indiqué : « Grâce au travail de notre syndicat, le SNAPAP, 30 000 femmes jouissent désormais d’un emploi permanent dans l’enseignement. En 2011, des femmes se jetaient sous les roues des bus de la police pour empêcher les policiers d’emmener des manifestants pacifiques en pleine nuit. Les femmes qui occupent des emplois précaires n’ont aucun moyen de se protéger. »

 

 

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