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Un mouvement mondial des syndicats condamne les stages non rémunérés et appelle l’ONU à modifier sa politique en la matière

25 Août 2016
L’ISP se joint aux ONG et aux syndicats du monde entier pour appeler à la suppression des stages non rémunérés. La résistance croissante au recours aux stagiaires non rémunérés a ouvert la voie à la formation d’un certain nombre d’organisations en faveur des droits des stagiaires, telles que la Fair Internship Initiative à Genève et New York, ou encore la coalition « We Pay Our Interns » (Nous rémunérons nos stagiaires), association basée à Genève et qui regroupe des ONG qui s’engagent à respecter une charte des droits des stagiaires et encouragent les autres autres employeurs à faire de même.

Le Conseil des Global Unions (CGU), dont les membres représentent plus de 200 millions de travailleurs dans le monde et dont fait partie l’ISP, a appelé les Nations Unies à mettre un terme à l’exploitation et aux pratiques d’exclusion des stagiaires non rémunérés au sein de l’organisation. Les syndicats ont exhorté le secrétariat des Nations Unies à intégrer le sujet des stages à l’ordre du jour du Cinquième Comité, organe de l’ONU qui décide des questions budgétaires et qui se réunira à New York à l’automne 2016. Une telle avancée représenterait une étape clé et garantirait une bourse pour des milliers de stagiaires non rémunérés.
 
Les stagiaires sous-payés ou non rémunérés constituent une tendance négative de l’emploi dans tous les secteurs de l’économie. Dans les années 80, seuls 3 % des étudiants effectuaient un stage. Aujourd’hui ce chiffre atteint des sommets avec 5 % de stagiaires, changement également observé dans d’autres régions du monde. Les syndicats s’inquiètent plus particulièrement des stages précaires qui remplacent des postes de débutants, à l’heure où les jeunes dans le monde sont confrontés au chômage galopant.

« Comment pouvons-nous espérer commencer à régler la question de la précarité du travail dans d’autres secteurs quand les Nations Unies, berceau même des Droits de l’Homme, exploitent ou excluent des milliers de jeunes chaque année par le biais de stages non rémunérés ? » déclare Rosa Pavanelli, Secrétaire Générale de l’Internationale des Services Publics. « Je m’inquiète à l’idée que l’ONU ne soit pas capable de vivre selon ses propres valeurs. Les générations futures vont perdre confiance en son avenir en tant qu’organisation, » a-t-elle ajouté.

Ces appels ont été relayés par un certain nombre de groupes pour les droits des stagiaires, par les journalistes et bon nombre d’employés de l’ONU. Alfred de Zayas, expert spécialisé auprès du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, a récemment critiqué la politique de non-rémunération, indiquant qu’il y avait « une profonde hypocrisie à ce que l’organisation ne soit pas la première à mettre en pratique ses propres règles. »
 
Certains groupes de stagiaires ont dénoncé la politique actuelle qui implique que seuls les jeunes privilégiés et bénéficiant d’un réseau intéressant peuvent prétendre aux opportunités de stages. Un rapport récent du Corps Commun d’Inspection des Nations Unies indique que si les citoyens des pays développés représentent seulement 15 % de la population mondiale, ils occupent 59 % des postes de stagiaires de l’ONU.

« L’ONU doit changer ses consignes administratives en matière de rémunération des stagiaires et s’assurer qu’une allocation est accordée à chaque stagiaire. Elle doit également revoir sa politique de l’emploi de sorte que tous puissent échapper à la précarité, » conclut Rosa Pavanelli.

Pour en savoir plus : We Pay Our Interns

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