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Rosa Pavanelli : une nouvelle direction, une nouvelle vision pour PSI

18 Mars 2013
Rosa Pavanelli
Rosa Pavanelli a consacré sa vie à œuvrer sans relâche dans l’espoir d’un monde meilleur, que nous pouvons façonner ensemble, dans la solidarité.

Élue au poste de Secrétaire générale avec une écrasante majorité (72 % des voix) lors du Congrès mondial de l’Internationale des Services Publics tenu en novembre 2012, Rosa a déjà occupé de nombreuses fonctions de direction au sein du mouvement syndical aux niveaux local, national et international.

Elle milite pour le mouvement syndical depuis son plus jeune âge.

« Le syndicalisme, c’est dans mes gènes, » déclare Rosa en esquissant un sourire et en ajoutant que son père était un dirigeant syndical de renom de la Confédération syndicale italienne (CGIL).

Si le syndicalisme est dans ses gènes, il ne fait aucun doute qu’il est aussi dans son cœur.

À l’université, elle était membre active du mouvement estudiantin, qui collaborait étroitement avec les syndicats.

Rosa était âgée de 18 ans lorsque des syndicats de sa ville natale ont appelé à une grève générale le 28 mai 1974 afin de protester contre les agressions fascistes commises à l’encontre d’étudiants et de dirigeants syndicaux.

« 50 000 manifestants étaient réunis sur la grand-place de la ville. Une bombe a explosé. Douze personnes ont trouvé la mort, parmi lesquelles tous les dirigeants locaux de la division Éducation de la CGIL ainsi qu’un de mes professeurs. 150 personnes ont été blessées. »

« Assister à un tel drame a été un véritable choc. C’est un moment que je ne pourrai jamais oublier. Mais c’est aussi une expérience dont il faut tirer enseignement, » précise Rosa.

Plutôt que de se lancer à la recherche des coupables, la police a interrogé l’ensemble des membres du parti communiste.

« Avec plusieurs dizaines d’années de recul, nous savons aujourd’hui que les poseurs de bombe étaient des membres fascistes des services secrets. Bon nombre d’assassins sont encore en liberté et vivent à l’étranger. »

Rosa a porté le deuil d’amis et d’associés, mais ce drame ne l’a jamais dissuadée de poursuivre la lutte en faveur des droits syndicaux.  

Après avoir occupé plusieurs emplois précaires, Rosa a finalement été embauchée dans le cadre d’un programme pour l’emploi des jeunes conduit par le ministère du Travail en 1978. Elle s’est toujours refusée à rejoindre le faux syndicat interne et a commencé à organiser d’autres jeunes afin d’intégrer la CGIL.

Elle a ensuite travaillé à temps complet pour la CGIL, et a été nommée Secrétaire générale régionale en 1999, puis Présidente de la division de la CGIL pour les employés du secteur public (FP-CGIL). Elle a également assuré la fonction de Vice-présidente de la Fédération syndicale européenne des services publics en 2009 et de Vice-présidente de PSI pour la région Europe.

En Italie, Rosa était un chef de file dans la lutte en faveur des droits de négociation collective pour les employés de la fonction publique –  une campagne également marquée par de violentes attaques à l’encontre des syndicalistes et de leurs alliés.
« Il s’agissait d’une véritable révolution dans le domaine de la législation du travail, une grande réussite pour les travailleurs du secteur public. Mais l’architecte de la loi, Massimo D’Antona, a été assassiné à l’extérieur de son domicile en 1999, alors que nous l’attendions en vue d’une réunion, » explique Rosa.

En sa qualité de dirigeante de la FP-CGIL, Rosa a travaillé aux côtés d’une vaste coalition sociale sur le référendum national de 2011 dans le cadre duquel 95 % des électeurs italiens ont rejeté la privatisation de l’eau, l’immunité dont jouit le chef du gouvernement italien et le retour au nucléaire.  Elle se dit également fière du soutien apporté sur le plan professionnel et communautaire par la FP-CGIL et ses membres suite aux récents séismes dévastateurs qui ont frappé le nord de l’Italie.


Par ailleurs, Rosa participe activement au travail de solidarité international mené aux côtés des syndicats au Brésil, au Nicaragua, en El Salvador, au Guatemala et en Uruguay.  En Inde, elle soutient depuis longtemps la SEWA (Self-Employed Women’s Association), qui est un syndicat enregistré.  
 
À l’issue de ses premiers mois à la tête de l’Internationale des Services Publics, Rosa déclare que les défis posés aux travailleurs de la fonction publique s’accentuent assurément.

« Les forces qui s’opposent aux gens ordinaires –  acteurs privés, institutions financières internationales, milliardaires de droite et gouvernements captifs – sont impitoyables et puissantes. Elles sont destructrices. Elles ne tiennent nullement compte du bien public. Elles sont mues par leur intérêt propre et une cupidité insatiable. Les femmes, les jeunes, les travailleurs et leurs familles en paient le tribut, avec l’explosion du chômage et le recul considérable de services publics pourtant essentiels. »

« Le néolibéralisme, qui conduit à l’austérité, est une idéologie scandaleuse. Vous ne pouvez pas établir une communauté saine en menant vos voisins à leur perte, » déclare Rosa.

Rosa n’est nullement intimidée par l’ampleur des défis posés aux syndicats.


« Notre mouvement surmonte les épreuves et vient à bout de difficultés apparemment insurmontables, depuis longtemps et avec fierté. J’entends exercer mon rôle grâce au consensus, à la coopération et à la solidarité. »

« Les ressources financières et l’effectif de PSI sont sans commune mesure avec ceux de nos adversaires, mais nous devons faire preuve d’ambition. Nous devons oser augmenter notre effectif, accroître notre pouvoir et renforcer notre influence aux niveaux local, national et international. Unis, nous sommes forts. Unis, nous sommes en mesure d’améliorer l’existence de nos membres et de leurs familles, et de contribuer à façonner un monde qui aspire à faire progresser le bien commun, et non à satisfaire la cupidité de quelques uns, » ajoute-t-elle.

« Ce n’est pas sans impatience que j’attends de collaborer avec chaque affilié à PSI, partout dans le monde, afin d’établir des communautés fortes et saines, améliorer la qualité des services publics et veiller à ce que chaque travailleur soit traité avec respect. »

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