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Québec: La nécessité des politiques fondées sur des preuves

09 Juin 2017
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Les syndicats au Québec font campagne en faveur d'une prise de décision fondée sur des preuves. Il est particulièrement important pour les organisations qui développent des politiques de santé publique et de services sociaux.

Alors que les professionnelles en soins représentées par la FIQ souscrivent depuis toujours aux principes de la pratique éclairée par les données probantes, il devrait en être de même pour les organismes et les décideurs qui développent les politiques publiques en santé et en services sociaux. Pourtant, ce n’est pas ce que la FIQ observe. Que ce soit un chercheur ayant reçu une subvention pour apprécier le mode de rémunération des médecins ou un organisme ayant pour mandat d’évaluer la performance du système de santé, l’accès à l’ensemble des données pertinentes est systématiquement refusé par le gouvernement québécois.

Les données fiables – produites de manière intègre, selon des méthodes transparentes et rigoureuses – doivent pourtant être la base de toute nouvelle politique publique. Elles doivent aussi être utilisées pour produire des évaluations neutres et objectives permettant d’apprécier l’évolution du système de santé et de services sociaux. Le Québec n’est pas différent des autres juridictions à ce titre. Son système public de santé a fait l’objet de plusieurs réformes successives en plus de faire face à d’importantes coupures, alors que les besoins de la population sont en constante progression. Entre 2014 et 2017, un peu plus de 1,3 milliard $ a été coupé du budget des établissements publics, uniquement en lien avec des projets dits d’optimisation. Pourtant, nous ne savons pas si nos professionnelles en soins devront encore longtemps faire les frais de l’improvisation découlant de décisions budgétaires subjectives et arbitraires. Nous devons aussi rapidement compléter l'information colligée par nos membres sur le terrain pour évaluer l'impact réel des coupures sur la qualité des services et des soins. Il est urgent de simplifier l’accès aux données pour que les organisations, particulièrement les syndicats, puissent donner l’heure juste à la population et bénéficier de données neutres et fiables pour appuyer leurs revendications au nom de leurs membres.

L’accès aux données détenues par les ministères et organismes publics doit maintenant être perçu comme un service aux citoyens et non une entrave à la protection des renseignements personnels ou commerciaux. Pour permettre le développement de politiques fondées sur des preuves, les informations doivent être librement échangées entre les scientifiques, les détentrices de savoirs traditionnels, les décideuses publiques et la population¹. L’exploitation des milliards d’informations qui dorment dans les serveurs du ministère de la Santé permettrait de diffuser et de mettre à jour des indicateurs concernant la qualité et la sécurité des services et des soins. Un outil important pour que la population puisse apprécier les efforts des professionnelles de soins, comprendre le contexte difficile dans lequel elles évoluent et ultimement s’impliquer dans les décisions à venir. Un outil également indispensable pour donner aux organisations syndicales, comme la FIQ, un puissant levier pour réclamer notamment des ratios professionnelles en soins/patients sécuritaires afin d’améliorer les conditions de travail de ses membres et la qualité des soins offerts à la population.

Pour la FIQ, se baser sur des faits pour prendre des décisions éclairées en matière de santé des populations n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Cet article est extrait de Bulletin d’information « Droit à la Santé », numéro 02/2017. Abonnez-vous au bulletin. Envoyez-nous vos articles.

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