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Pourquoi tant de villes dans le monde choisissent-elles de mettre fin à la privatisation de l’eau et de revenir à la gestion publique?

09 Avril 2015
Our public water future
En vue du Forum Mondial de l'Eau 2015, qui se tiendra en Corée du Sud le 12 avril prochain, le Transnational Institute s'est associé à quatre organisations[1] afin de publier une nouvelle étude sur la vague croissante de villes du monde entier qui « remunicipalisent » les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement – jusqu'alors privatisés.

Le rapport révèle qu'au cours des 15 dernières années, 235 cas de « remunicipalisation » des services de distribution d'eau ont été recensés dans 37 pays, profitant ainsi à plus de 100 millions de personnes. De plus, le rythme des remunicipalisations s'est considérablement accéléré, doublant ainsi entre 2010 et 2015, par rapport à la période 2000-2010.

Le lancement du livre Our public water future: The global experience with remunicipalisation (« L'avenir de notre eau publique : l'expérience mondiale de la remunicipalisation ») s'inscrit dans le sillage de la décision de Jakarta (mars 2015) d'annuler ses contrats de privatisation de l'eau, invoquant la violation du droit humain à l'eau des 9,9 millions habitants du district. Il s'agit de la plus grande remunicipalisation au monde.

Ces cas de remunicipalisation se concentrent actuellement dans les pays à revenu élevé – 184 cas contre 51 dans les pays à faible et moyen revenu. La grande majorité de ces phénomènes se sont produits dans deux pays : en France (94) – où sont basées de deux entreprises privées mondiales de distribution d'eau, Suez et Veolia – et aux États-Unis (58).

Selon David Boys, Secrétaire général adjoint de l’ISP : « Ce nouvel ouvrage confirme que le rythme des remunicipalisations s’est accéléré au cours des cinq dernières années. Nous demandons à la Banque mondiale et aux autres acteurs du développement d’intégrer ces résultats dans leurs politiques et leurs programmes et de cesser immédiatement d'imposer la privatisation qui a échoué dans le monde entier ».

Selon le rédacteur en chef et expert en eau du Transnational Institute, Satoko Kishimoto : « Ce rapport montre qu'après de nombreuses années de fausses promesses, de services médiocres et de prix élevés, la privatisation de l'eau – qui a été si largement préconisée ces dernières années – est de plus en plus rejetée par des villes du monde entier. Cette tendance marque un retour en faveur des services publics d'eau, en raison des effets positifs indéniables de la remunicipalisation : des économies immédiates, une efficacité opérationnelle, une hausse des investissements et davantage de transparence et de responsabilité. »

« La remunicipalisation offre la possibilité de mettre en place des services de distribution d'eau socialement souhaitables, durables et de qualité, et ce, au profit des générations actuelles et futures – des questions qui retiennent peu l'attention des opérateurs privés des services d'eau, plutôt préoccupés par leurs profits et leurs actionnaires », a précisé Anne Le Strat, ex-adjointe au maire de Paris qui a défendu avec ferveur le retour à une gestion publique de l'eau de la capitale française (en 2010). De plus, les opérateurs publics du secteur unissent désormais leurs forces, tant à l'échelle nationale que mondiale, afin de se soutenir mutuellement et d'apprendre les uns des autres, en vue d'assurer le droit humain à l'eau pour tous. »

L'ouvrage Our public water future: The global experience with remunicipalisation paraît au moment même où les dirigeants du monde entier se rassemblent à l'occasion du Forum Mondial de l'Eau, un événement dominé par les opérateurs privés des services d'eau et qui s’est inscrit comme l'un des principaux défenseurs de la privatisation de l'eau au cours de ces dernières années.

/ Fin

Pour de plus amples informations, veuillez contacter Satoko Kishimoto, Transnational Institute (GMT+1 courriel : satoko@tni.org ; téléphone +32 474486268) ou Emanuele Lobina, PSIRU (GMT0 courriel : e.lobina@gre.ac.uk; Tél. +44(0)2083318476)

 

Notes :

  1. L'Unité de recherche de l'Internationale des Services Publics (PSIRU), l'Observatoire des multinationales, le projet des services municipaux (MSP), la Fédération Syndicale européenne des Services Publics (FSESP)
  2. Le rapport pourra être téléchargé en anglais sur http://www.tni.org/briefing/our-public-water-future, à partir du 9 avril. Si vous souhaitez recevoir un exemplaire sous embargo, merci d'en faire la demande par courriel [satoko@tni.org]
  3. Pour une carte mondiale interactive, veuillez consulter : http://www.remunicipalisation.org

Le Transnational Institute (TNI) est un institut international de recherche et de sensibilisation, engagé à bâtir un monde juste, démocratique et durable. Depuis plus de 40 ans, le TNI établit un lien entre les mouvements sociaux, les experts engagés et les décideurs politiques. http://www.tni.org

 
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