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Notre fédération syndicale internationale, l'Internationale des services publics, a chargé le Bureau indépendant de recherche internationale sur les services publics (PSIRU), à l'Université de Greenwich, de réaliser ce rapport afin d'aider nos syndicats à combattre cette idéologie fatale pour la société qui consiste à encourager la réduction des services publics et la privatisation de services essentiels tels que la santé.
Il est recommandé aux syndicats d'utiliser cette publication comme un instrument, parmi d'autres, pour lutter contre la destruction des emplois qui s'opère à tous les niveaux des services publics pendant cette période de reprise succédant à la récession mondiale.
Cette publication ne cherche pas à plaider en faveur des intérêts spécifiques des employés du service public. Les dépenses publiques financent la moitié de tous les emplois de la planète. Par ailleurs, les services publics de qualité sont incontournables pour bâtir des sociétés démocratiques et durables.
Partout dans le monde, les mesures de relance massives de 2009 ont augmenté l'emprunt public pour sauver l'économie mondiale, mise à mal par les excès des banques privées – résultant de la gestion, de la déréglementation et de la libéralisation chères au secteur financier – et non par des dépenses et des emprunts publics excessifs.
Dans les pays du Nord, c'est l'association de la spéculation des marchés et des conditions régressives imposées par le Fonds monétaire international (FMI) qui ont contraint des pays tels que la Lettonie et la Grèce à entreprendre des réductions radicales qui nuisent à l'ensemble de l'économie et aux services publics. Dans certains pays, comme le Royaume-Uni et le Canada, les gouvernements réduisent les déficits en diminuant les dépenses consacrées aux services publics et aux prestations sociales, alors que le niveau de chômage reste élevé et qu'il n'y ait aucune perspective de reprise alimentée par le secteur privé.
Dans les pays du Sud, la Banque mondiale et le FMI continuent de décourager les dépenses publiques dans les infrastructures essentielles d'eau et d'énergie, et promeuvent encore la privatisation de ces secteurs alors que l'on sait pertinemment qu'il s'agit d'une mauvaise stratégie.
Partout, nous assistons à une attaque persistante de la santé publique et des retraites du secteur public, à l'instigation du FMI essentiellement, mais aussi de la Banque mondiale, de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et de la Commission européenne. Le nombre croissant de personnes âgées dans les pays du Nord sert de prétexte pour diminuer les dépenses publiques consacrées aux prestations sociales et les remplacer par des systèmes de soins privés et des retraites privées, moins efficaces.
Les syndicats doivent mobiliser leurs membres et les inciter à former des coalitions avec les organisations de la société civile, ou à renforcer les coalitions existantes, et à élaborer des campagnes de sensibilisation afin de battre en brèche le propos selon lequel « il n'y a pas d'alternative ». L'alternative économique existe bel et bien, et elle repose sur une imposition juste, un financement approprié des services publics essentiels, une augmentation des créations d'emplois et une amélioration des conditions de travail à tous les niveaux. Le progrès économique et social doit être associé à des politiques publiques adaptées, qui garantissent à tout le monde la possibilité de vivre dignement, et pas uniquement à une minuscule élite qui s'octroie une part toujours plus importante de la richesse mondiale.
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