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NOTRE SANTÉ N'EST PAS À VENDRE ! Les affiliés de l’ISP marquent la Journée Mondiale de la Santé par une lutte en faveur du Droit à la santé

12 Juin 2017
FESPROSA
Les affiliés de l’ISP dans le domaine de la santé ont marqué la Journée Mondiale de la Santé par des actions menées dans différentes régions du monde dans le cadre de la campagne mondiale de l'ISP en faveur du Droit humain à la santé. Ces actions impliquaient une collaboration avec d'autres organisations de société civile en lutte contre la marchandisation de la santé dans certains pays et certaines régions.

Les affiliés de la région Asie-Pacifique ont insisté sur « La vie plutôt que le profit », attirant l'attention sur le fait que la marchandisation de la santé revient à sacrifier les vies et le bien-être de milliards de personnes pour les intérêts de quelques-uns. Dans toute la région, les syndicats de la santé sont restés unis pour lutter en faveur du droit humain à la santé.

Health4all AP

KHMU

À Séoul, l'Union Médicale des Travailleurs de la Santé de Corée (KHMU) a organisé une conférence de presse devant l'Assemblée Nationale. Emmenés par Yoo Ji-hyun, président de la KHMU, les membres du syndicat ont déroulé une banderole qui annonçait leur engagement en faveur de « l'éradication du diable profondément enraciné dans le système médical coréen, la réparation du système médical et de santé coréen, la garantie du droit de vote des travailleurs de la santé et du secteur médical et la création d'une société dans laquelle la vie des gens aura plus de poids que le profit. »

Les 160 filiales de la KHMU réparties dans toute la Corée ont organisé des rencontres afin de sensibiliser les gens à l'importance des perspectives de santé publique dans le discours politique à l'approche des élections. Cela implique une position ferme à l'encontre de la privatisation des services de santé et en faveur des réformes du système médical visant à faire passer les personnes avant le profit.

À New Delhi, l'ISP a organisé une séance de discussions avec le Mouvement Populaire pour la Santé (PHM) sur la façon d'empêcher la privatisation du système de santé. Les participants, notamment des activistes de la santé publique et des syndicalistes, ont constaté « l'un des principaux échecs de l'OMS, à savoir sa réticence à prendre des mesures décisives afin de promouvoir le rôle du secteur public dans la prestation des soins de santé, et à contribuer de façon significative à la réglementation du secteur privé. » Cette journée était également l'occasion de lancer trois dépliants ISP dans le cadre d'une série traitant des « Emplois non conventionnels dans le secteur de la santé en Asie du Sud. 

New Delhi

En Europe, les affiliés de l’ISP membres de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics (FSESP) ont activement manifesté pour marquer la Journée d'Action Européenne contre la marchéisation, la commercialisation et la privatisation du système de santé. Il s'agit là d'une initiative importante visant à empêcher que la santé ne soit considérée comme une marchandise et à poursuivre la campagne pour une prise en charge de qualité pour tous qui a débuté l'année dernière.

La FSESP, rejointe par d'autres plateformes et réseaux tels que le Réseau Européen de Lutte contre la Privatisation et la Commercialisation de la Santé et de la Protection Sociale ont organisé une conférence de presse et un séminaire à Bruxelles, ainsi que des actions de masse dans plus d'une dizaine de villes afin d'attirer l'attention sur le fait que notre santé n'est pas à vendre. Pour la Fédération des syndicats, section Services de Santé en Bulgarie, il s'agit d'une opportunité pour exiger un financement plus important de la santé publique, une économie solidaire, la législation du travail et la protection professionnelle de ses membres.

Au Belarus, les activistes du Syndicat Biélorusse des Travailleurs de la Santé ont mené des actions d'information et d'éducation dédiées à la Journée Mondiale de la Santé sur le sujet : « Dépression : parlons-en. » À Minsk, des psychologues ont offert des diagnostics du niveau d'anxiété et de dépression. Les psychologues et psychothérapeutes membres du syndicat ont proposé des consultations gratuites.

Le syndicat a animé 127 événements dans tout le pays, notamment des manifestations, des tables rondes, des conférences, des séminaires, etc. Des livrets, dépliants et affiches ont également circulé, tandis que les activistes du syndicat, les spécialistes des instituts de santé publique ainsi que les services sanitaires et épidémiologiques ont fait des apparitions télévisuelles et radiophoniques.

Bulgaria

En Argentine, la FESPROSA, affiliée à l'ISP, a encouragé une action de masse par le Mouvement pour le droit à la santé publique. Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes du pays, notamment une importante marche de protestation à Buenos Aires. Le Mouvement pour le droit à la santé publique a choisi d'occuper la rue au pied du Ministère de la Santé. Ses membres y ont proposé de vérifier gratuitement la tension artérielle des gens. Les manifestants ont exigé la suspension de la loi de couverture sociale universelle proposée par le gouvernement au motif qu'elle est définie pour enrichir les assurances santé privées au lieu d'assurer la protection sociale et l'accès universel aux soins de santé.

FENSPROSAPour illustrer l'esprit de la manifestation, Jorge Yabkowski, Président de la FEPROSA a affirmé, « Cette année, l'OMS a dédié cette journée à la dépression. Nous affirmons que le meilleur moyen de lutter contre la dépression provoquée par les mesures économiques des gouvernements néolibéraux ne consiste pas à prendre des pilules, mais à sortir pour défendre ses droits. »

En Afrique de l'Ouest, le Syndicat des Travailleurs des Services de Santé du TUC au Ghana a fait une déclaration pour « attirer l'attention sur les conditions de travail injustes et les atrocités perpétrées à l'encontre de milliers d'hommes et de femmes professionnels de la santé dans le domaine de la santé publique au Liberia. » Reynolds Tenkorang, Secrétaire général du Syndicat des Travailleurs des Services de Santé (HSWU) a rappelé que l'injustice, où qu'elle soit perpétrée, constitue une entrave à la justice dans le monde. Il a également insisté sur la nécessité de respecter les droits des syndicats et d'apporter un financement à la santé publique pour parvenir à une santé pour tous.

Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'ISP, a résumé l'esprit de ce vaste mouvement de lutte pour le droit à la santé illustré lors de la Journée Mondiale de la Santé :

Aucune avancée notable n'a jamais été possible sans lutte. La reconnaissance de la santé comme droit humain fondamental constitue l'une des étapes les plus importantes entreprises par l'homme au cours du 20e siècle. Toutefois, en pratique, cette reconnaissance formelle est étouffée sous une pile de politiques, programmes, législations et accords qui font avancer les programmes des grandes entreprises et multinationales grâce à la privatisation, la commercialisation, les PPP et le commerce des services.

Les actions de masse menées dans le monde par les affiliés de l’ISP et autres organisations de société civile pour lutter contre les attaques à l'encontre de notre humanité sont d'une importance capitale pour garantir la priorité aux personnes plutôt qu'au profit. Nous continuerons de nous battre pour le droit de tous aux soins de santé publique.

Le système de santé universel ne peut être obtenu autrement, parce que le profit sera toujours au cœur de toutes les décisions des acteurs du secteur privé. Aucune femme, aucun homme, aucun enfant ne devrait voir sa santé pâtir de son incapacité à s'offrir des soins. Et il ou elle ne peut être confronté au risque d'une pauvreté encore plus grande. 

Cet article est extrait de Bulletin d’information « Droit à la Santé », numéro 02/2017. Abonnez-vous au bulletin. Envoyez-nous vos articles.

 

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