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Les travailleuses municipales du Brésil et du Cône Sud se réunissent pour réduire les écarts entre les hommes et les femmes dans le secteur

27 Septembre 2017
Pour la première fois depuis la création de la Confédération des travailleurs/euses municipaux/ales de la région Interamériques de l’ISP (CONTRAM-ISP), plus de 60 syndicalistes du secteur se sont réunies dans la ville d’Asunción, au Paraguay, le 7 septembre dernier, pour débattre des réalités de la vie professionnelle et syndicale des travailleuses du secteur.

Les participantes sont venues d’Argentine, du Brésil, du Chili et, de toute évidence, du Paraguay pour discuter de stratégies syndicales qui permettraient de mettre en lumière le rôle des femmes en matière de travail et d’action syndicale dans les municipalités, par exemple :

« Donner aux femmes du secteur les moyens d’effacer les inégalités en matière de conditions de travail, notamment en supprimant les écarts de rémunération ou la violence sur le lieu de travail », comme l’a indiqué Mirtha Arias, la responsable de l’égalité des genres de la CONTRAM et membre du Syndicat des travailleurs/euses de la municipalité d’Asunción (Syndicato de Trabajadores de la Municipalidad de Asunción, SITRAMA) ainsi que responsable politique de l’organisation de l’évènement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Secrétaire sous-régionale de l’ISP pour le Cône Sud, Nayareth Quevedo, a quant à elle précisé :

« La discrimination et la violence envers les femmes restent des problèmes dramatiques, et la pauvreté touche toujours davantage les femmes que les hommes. Nous devons cependant souligner que les principales contributions à la lutte contre la discrimination sexuelle et la violence envers les femmes proviennent du rôle actif des comités de femmes de cette région d’Amérique latine ».

« Ce rassemblement de travailleuses municipales a sans conteste été organisé pour lancer un débat général sur les municipalités dont nous rêvons et que nous aimerions ériger, mais en garantissant l’équité et l’égalité des genres. Nous voulons évidemment que la population reçoive des services municipaux de qualité, et pour ce faire, l’unité des travailleurs/euses et de leurs organisations est indispensable », a ajouté Nayareth Quevedo.

Dans ce même esprit, Sandra Gonçalves, membre du Syndicat des fonctionnaires municipaux/ales de São Paulo (Sindicato de Servidores Municipales de São Paulo, SINDSEP) au Brésil, a appelé à façonner des organisations syndicales axées sur le genre et a accueilli les participantes présentes au nom de la présidente en poste de la CONTRAM, Paula Leite.

Problèmes mondiaux, problèmes locaux

Cette rencontre fut l’occasion pour les travailleuses municipales de discuter de la politique globale de l’ISP dans le cadre du prochain Congrès mondial, qui se tiendra du 30 octobre au 3 novembre à Genève, en Suisse. A cet égard, le débat a également porté sur l’intégration de la dimension de genre dans les grandes questions qui préoccupent l’organisation et ses affiliés, comme la justice fiscale et les droits des femmes, abordés par Mirtha Arias (SISTRAMA), ainsi que sur des sujets tels que les retraites et l’impact des réformes du système de prévoyance sur les femmes dans des pays comme le Chili ou le Brésil, sur lesquels Carolina Espinoza (CONFUSAM, Chili) et Maria Ozaneide de Paulo (CONFETAM, Brésil) se sont penchées.

Des bonnes pratiques syndicales intégrant la dimension de genre ont été présentées par María José Lacoste (CTM, Argentine), qui a évoqué à plusieurs reprises la convention collective de son organisation, qui prévoit des clauses relatives au genre et renforce les droits des travailleuses du secteur.

Les participantes ont également abordé les problèmes auxquels elles font face dans la sphère municipale en matière de travail et d’action syndicale. La plupart des femmes se sont accordées sur le fait qu’à cause des dettes des municipalités, certaines demandes comme l’amélioration des conditions de travail ou des retraites des travailleuses étaient moins prises en considération.

Elles ont cité d’autres obstacles tels que la politisation partisane des administrations locales, la fragmentation syndicale, la persécution politique, l’absence d’études pour la fonction publique et la corruption. A ces éléments s’ajoutent des circonstances aggravantes puisque les femmes « sont victimes de maltraitance et de harcèlement sexuel au travail », comme l’a indiqué une participante en conclusion de l’un des travaux de groupe.

En outre, les participantes ont estimé qu’il fallait démocratiser les syndicats du secteur municipal et intégrer la perspective de genre aux actions syndicales, notamment le respect de la parité dans les postes à responsabilité et la garantie d’une plus grande participation des femmes « aussi bien à la base que dans la structure des organisations », comme l’a précisé une autre participante lors d’une des séances plénières.

Sur la base des problèmes identifiés, les syndicalistes se sont accordées sur un plan de travail provisoire qui aura pour objectif « d’améliorer les conditions de travail des travailleuses municipales en vue de renforcer les syndicats et la qualité des services publics, en intégrant la dimension du genre ». La stratégie de ce plan englobera l’éducation et la formation, l’amélioration des canaux de communication, la réalisation d’études sur la réalité des travailleuses municipales ainsi que la revalorisation de la fonction dirigeante.

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