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Le Liberia fut le troisième pays à avoir été frappé par la crise Ebola en 2014-2015. Plus de 10 000 cas et près de 5 000 décès ont été dénombrés sur son territoire. Les travailleurs/euses de la santé ont tout particulièrement été durement touché(e)s par ce fléau, non seulement parce qu’ils/elles ont manqué d’équipements de protection individuelle, de médicaments et de matériel, mais aussi parce qu’ils/elles ne disposaient pas d’assez de connaissances sur la maladie.
Martha C. Morris, Présidente de la NAHWAL dans la section de Bong (à droite sur la photo ci-dessus)
Martha est assistante dentaire au Phebe Hospital et à la School of Nursing (école d’infirmiers/ères).
Parmi les nombreuses avancées auxquelles elle a contribué, citons la pétition des travailleurs/euses de la santé grâce à laquelle elle est parvenue à promouvoir les équipements de protection et la formation des travailleurs/euses de la santé dans la législation. Elle a également joué un rôle déterminant dans la construction d’une unité de traitement contre Ebola et dans l’obtention d’une hausse des salaires des travailleurs/euses.
Martha faisait partie des 22 travailleurs/euses de la santé licencié(e)s à la suite de la grève nationale de février 2014. Si elle a pu réintégrer ses fonctions, elle a toutefois été privée de rémunération pendant 8 mois.
« Lorsque j’ai recommencé à travailler, je n’ai pas été payée pendant huit mois. En tant que dirigeante et militante, j’ai dirigé l’équipe qui a ouvert l’unité de traitement contre Ebola dans le comté de Bong, tout en allaitant à l’époque mon bébé de six mois. […] Un mois plus tard, j’ai été licenciée de l’unité parce que je plaidais en faveur d’une présence constante d’équipements de protection, de meilleures conditions de travail et de meilleurs avantages ».
George Poe Williams, Secrétaire général de la NAHWA
George est infirmier agréé et conseiller sur le VIH/SIDA.
George a lutté sans relâche pour attirer l’attention sur le sort des travailleurs/euses de la santé du Liberia qui perdent la vie, dans le pays comme à l’étranger. Il figurait en première ligne des manifestations visant à réclamer une formation des travailleurs/euses de la santé, la mise à disposition d’équipements de protection individuelle (EPI) et le versement d’une prime de risque pour les travailleurs/euses de la santé et d’indemnités en cas de décès pour les familles des travailleurs/euses de la santé victimes d’Ebola.
Figurant à la tête des négociations avec le gouvernement et les autres parties prenantes, George a joué un rôle crucial dans l’embauche de 2 000 travailleurs/euses de la santé supplémentaires en 2013-2014, dans l’obtention d’une augmentation salariale des travailleurs/euses des services publics de santé, ainsi que dans l’instauration d’une prime de risque et de congés annuels.
D’après George, « ces revendications ont un prix. Mes lignes téléphoniques et ma boîte de courrier électronique sont surveillées de près. Parfois, mes lignes se coupent lorsque des institutions internationales telles que la BBC me sollicitent pour un entretien. A d’autres moments, les courriels que l’on m’envoie ne me parviennent jamais. Je dois en permanence changer d’apparence afin d’être difficilement reconnaissable. En juillet 2012, on m’a infligé une double suspension de cinq mois pour me contraindre à cesser mes revendications. Aujourd’hui, cela fait 25 mois (18 février 2014) que j’ai été licencié pour avoir milité en faveur de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés pour les travailleurs/euses de la santé au Liberia, ainsi que d’un meilleur système de soins de santé pour mon pays. »
A l’heure où nous rédigeons ces lignes, George et le Président de la NAHWAL, Joseph S. Tamba, n’ont toujours pas réintégré leurs fonctions.
Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP, qui vient d’être nommée Commissaire de la Commission de haut niveau sur les emplois dans le secteur de la santé et la croissance économique de l’ONU, a déclaré que « les conséquences tragiques du manque d’investissement dans la santé publique en Afrique de l’Ouest – la région même qui a été frappée par Ebola – nous rappellent que c’est non seulement le niveau de dépenses mais aussi la méthode de prestations, qui influent sur les performances en matière de santé. L’offre de services publics s’avère ainsi plus efficace et génère de meilleurs résultats sur le plan de la santé. »
L’ISP maintient qu’il sera impossible d’atteindre les objectifs de l’ONU si l’investissement public n’est pas renforcé. Pour être en mesure de fournir des soins de santé à ceux/celles qui en ont besoin, nous devons pouvoir compter sur un plus grand nombre de travailleurs/euses de la santé, mieux formé(e)s et soutenu(e)s.
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