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Les syndicalistes représentants des travailleurs/euses des services de ramassage, de gestion et de destination finale des déchets et des services municipaux connexes[1] provenant d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, de Colombie, d’Équateur, du Guatemala, du Mexique, du Nicaragua et du Paraguay ont discuté et comparé leurs conditions de travail. Ils ont fait part de leurs difficultés et uni leurs voix pour lancer un appel conjoint aux autorités locales et régionales/municipales, aux gouvernements nationaux, aux Nations Unies et aux institutions financières internationales pour demander le respect des droits des travailleurs/euses de ce secteur, l’amélioration de leurs conditions de travail et la valorisation de leur rôle.
Par ailleurs, ils ont mis au point une déclaration politique et un programme de travail commun qui constituent la feuille de route du travail régional de l’ISP dans le secteur des administrations locales et régionales/municipales pour les années à venir.
En dépit d’une présence très marquée des opérateurs privés et des partenariats public-privé dans de nombreuses villes de la région – souvent encouragés par les politiques de prêt de la Banque mondiale et du FMI – il est constaté que le ramassage municipal des déchets et les services connexes restent principalement dispensés par les autorités locales et assurés essentiellement par les employé(e)s municipaux, à l’exception des pays traditionnellement libéraux comme le Chili et la Colombie, où les syndicats de l’ISP continuent de combattre la sous-traitance ou de lutter pour faire revenir ce service dans le giron public.
Le service des déchets urbains représente souvent une partie non négligeable – parfois la plus importante – du budget municipal ; en effet, la gestion des déchets et le rôle des employé(e)s municipaux sont souvent un enjeu pour les différents intérêts politiques et économiques, en particulier pendant les campagnes politiques et électorales, ce qui donne lieu à des concessions plus instables que dans les autres services publics, et à une dépendance plus forte vis-à-vis des cycles politiques.
Les divers types de financement ont été analysés dans chaque pays (impôts fonciers, factures d’électricité ou d’eau, facturation directe, ou combinaison de plusieurs types) et il en ressort que la durabilité et la stabilité du financement ont un lien étroit avec la qualité du service et les conditions de travail. Par exemple, le manque de ressources et d’investissements dans les outils, dans le matériel de protection ou le renouvellement et l’entretien des machines a une conséquence directe sur la santé et la sécurité des travailleurs/euses. De la même manière, il existe une forte corrélation entre l’instabilité financière du service et la précarité du travail, l’externalisation/privatisation et le faible niveau de rémunération.
Sans grande surprise, il apparaît que le travail dans le secteur des déchets urbains est l’un des plus dangereux et des plus difficiles des services publics, du fait des risques quotidiens qu’il comporte pour la santé physique et mentale des employé(e)s. Ces risques sont notamment dus aux coupures, à la contamination biologique, au contact avec des déchets médicaux, à l’intoxication provenant de déchets chimiques et de métaux lourds, aux blessures liées à l’ergonomie et aux troubles musculosquelettiques. Les accidents invalidants et mortels sont fréquents en raison de la circulation, de la chute de véhicules, et pendant les phases de broyage et de compactage des ordures – sans compter les morsures d’animaux et les piqûres d’insectes, le stress et la violence de la part des usagers du service ou imputables à la délinquance de rue, plus particulièrement à l’égard des travailleuses.
De surcroît, dans de nombreux pays, la profession souffre généralement d’une mauvaise perception car les usagers et les citoyen(ne)s stigmatisent les personnes qui travaillent dans le secteur des déchets, au lieu d’apprécier leur contribution à la santé publique et à la protection de l’environnement.
Les différents cadres juridiques existant pour planifier la gestion des déchets urbains affichent des incohérences institutionnelles entre les politiques locales, provinciales et nationales, qui portent préjudice à la qualité du service, à l’objectif de protection de la santé publique et de l’environnement et aux conditions de travail du personnel.
Il apparaît que les coopératives sociales de collecteurs de déchets jouent un rôle relativement peu important en termes quantitatifs, mais ce rôle a tendance à prendre de l’ampleur dans les programmes de gestion des déchets ménagers ; en outre, bien que plusieurs cadres juridiques nationaux et territoriaux exigent leur intégration dans le système de gestion des déchets, ce qui est positif, les employé(e)s municipaux de ce secteur ne semblent pas bénéficier de la même attention et ils sont rarement mentionnés dans ces cadres juridiques.
Les représentant(e)s du réseau mondial des travailleurs/euses pauvres et informels, WIEGO, ont participé à une partie de l’atelier pour discuter avec les syndicalistes de leurs points de vue et des difficultés qu’ils rencontrent au niveau des droits et des conditions de travail, ce qui a permis de confirmer que la coopération était bien la stratégie à adopter pour exiger des conditions de travail décentes pour tous les employé(e)s des services municipaux.
Daria Cibrario, Responsable du secteur administrations locales et régionales/municipales de l’ISP, a déclaré : « La gestion des déchets urbains est un service public essentiel et une composante fondamentale de la qualité de vie et de la santé des usagers. C’est également un facteur indispensable à la protection de l’environnement et au développement d’économies locales prospères. À l’échelle mondiale, nous constatons un considérable intérêt politique et une hausse des investissements économiques dans ce qu’on appelle ‘l’économie circulaire’. Cependant, les travailleurs/euses qui dispensent ces services – qu’il s’agisse d’employé(e)s municipaux, d’entreprises privées ou informelles – et qui récupèrent souvent des matériaux réutilisables sont tous confrontés à l’immense déficit de travail décent dans la région : situation de travail précaire, graves risques pour la santé, salaires de misère, absence de droits syndicaux pour la plupart d’entre eux – ce qui les rend invisibles et les empêche de se faire entendre. Il est temps de redonner de la fierté, de la dignité et des conditions de travail décentes à ces travailleurs et travailleuses dont la tâche difficile est essentielle à toute collectivité. Les gouvernements, notamment les administrations locales et régionales/municipales, ont la responsabilité d’offrir des conditions de travail dignes aux employé(e)s du secteur des déchets urbains ».
Rapport de fond
ES Los servicios de gestión de residuos solidos municipales en América Latina
Papier d'introduction
ES Sector de Residuos Sólidos Municipales en América Latina: un diagnóstico inicial
Compilation des interventions et des expériences partagées lors de la réunion
ES Informe contribuciones participantes
Rapport de WIEGO
Documents politiques
ES Llamado a autoridades publicas
Photos de l'événement
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