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Les organisations syndicales municipales colombiennes forment un Réseau national et renforcent leur capacité de négociation collective

11 Mai 2017
Parallèlement à la création du Réseau national des employés des collectivités locales et régionales/municipales, s’est tenue la Réunion des employés municipaux de Colombie, les 19 et 20 avril 2017 à Medellín.

Une quarantaine de dirigeant(e)s de syndicats colombiens, représentant 12 organisations et venant de 16 municipalités, dont sept capitales de département, avec la participation des centrales syndicales Central Unitaria de Trabajadores (CUT) et Confederación de Trabajadores de Colombia (CTC), ont échangé sur leurs expériences positives en matière de négociation collective. Ils ont également défini des stratégies et des actions à mettre en place ensemble, déterminé les priorités du Réseau international de l’ISP des travailleurs/euses des administrations locales et régionales/municipalités et discuté de la Charte du Réseau.

Colombia taller LRG

Un des plus grands défis à relever pour les travailleurs/euses du secteur public colombien reste de parvenir à la pleine mise en œuvre des Conventions n°151 et 154 de l'Organisation internationale du travail (OIT), que la Colombie a ratifiées par le biais des lois 411 de 1997 et 524 de 1999, respectivement, et qui sont entrées en vigueur en décembre 2000. L’adoption du décret 1092 de 2012 a permis de compléter le cadre normatif pour donner effet au droit de négociation collective des employés des services publics de Colombie à tous les niveaux, et pour faire respecter les Conventions n°151 et 154 de l’OIT. L’application du décret 1092 est à l’origine du premier accord national, signé en mai 2013 entre les organisations représentatives des employé(e)s de l’État et le gouvernement national, et a donné lieu à une série d’accords au niveau territorial, par entité et par branche en Colombie. De même, l’application de ce décret a permis de réformer la réglementation du processus de négociation, avec la promulgation du décret 160 de 2014, qui réglemente la négociation collective dans le secteur public, jusqu’à ce jour.

Ce processus d’application de la négociation collective au niveau territorial se traduit par de nouveaux défis pour les employé(e)s municipaux, afin d’obtenir de meilleures conditions de salaire et de travail et davantage de stabilité de l’emploi ; ces défis englobent également la gestion du budget public et la définition de bonnes pratiques de négociation et d’organisation. Au niveau organisationnel, le processus de négociation a été renforcé dans le secteur public grâce aux neuf réunions nationales entre États, mais les employé(e)s municipaux ne disposent toujours pas d’un espace de coordination et de réflexion propre à leurs besoins et stratégies. Les participant(e)s ont fait part des principales difficultés que rencontrent les travailleurs/euses des collectivités locales et régionales/municipales de Colombie, qui ne sont pas très différentes de celles auxquelles se heurtent l’ensemble des travailleurs/euses du pays, bien qu’elles présentent certaines particularités, à savoir :

  • Privatisation des services publics ;
  • Manque de formation et de connaissances des travailleurs/euses et employé(e)s dans les domaines juridique, budgétaire, du fonctionnement de l’État et des techniques de négociation ;
  • Atteinte à la liberté syndicale (et aux droits d’association, de négociation et de grève) de la part des autorités publiques ;
  • Fragmentation et manque d’unité syndicale ;
  • Inefficacité de l’État et des organes de contrôle ;
  • Rapports entre les dirigeant(e)s et leurs associé(e)s ;
  • Utilisation inadaptée des technologies de l’information et de la communication ;
  • Faiblesses du cadre normatif qui réglemente les relations de travail dans la fonction publique.

Face à ces difficultés, les membres du Réseau national des employés des collectivités locales et régionales/municipales de Colombie ont décidé de centrer leurs efforts autour d’axes stratégiques et d’actions, parmi lesquels :

  • Initiatives consistant à approcher d’autres secteurs sociaux pour défendre les services publics en tant que droits fondamentaux ;
  • Sensibilisation de l’opinion publique au sujet du rôle des services publics et de leurs employé(e)s, et de la remunicipalisation des services publics privatisés ;
  • Campagnes de développement et de renforcement des organisations syndicales ;
  • Mise au point d’une action unie pour défendre les droits des employé(e)s municipaux ;
  • Établissement de pactes de travail décent tripartites au niveau municipal, également importants pour promouvoir un développement local inclusif ;
  • Mise en place d’un système d’exigibilité du respect des accords de travail négociés au niveau municipal, en renforçant les actions de nature juridique et légale, aussi bien au niveau national qu’international ;
  • Organisation de syndicats par branche (en procédant à la fusion de divers syndicats municipaux) ;
  • Coordination entre les actions des employé(e)s municipaux et les actions des fédérations et centrales syndicales et des organisations syndicales internationales ;
  • Renforcement de la mobilisation des employé(e)s municipaux.



La Réunion des employés municipaux a également donné lieu à la présentation de l’ouvrage « Presupuesto Municipal, Fundamentos para los Acuerdos Colectivos » (Budget municipal, principes fondamentaux des conventions collectives) ; cet outil destiné à renforcer les processus de négociation est le fruit de trois années de travail assidu du dirigeant syndical de SINTRAESTALES, Francisco Rincón, pour proposer une formation syndicale sur cette question à plusieurs municipalités colombiennes. Le processus de formation, l’élaboration et la publication du manuel ont bénéficié du soutien du Bureau de l’OIT pour les pays andins, au titre du projet « Renforcement des capacités pour promouvoir l’affiliation syndicale et la couverture de la négociation collective », financé par le gouvernement norvégien.

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