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Évaluation de la 60e Commission de la condition de la femme des Nations Unies

A l’occasion de la soixantième session de la Commission de la condition de la femme qui s’est tenue du 14 au 24 mars 2016 au siège des Nations Unies, à New York, l’ISP a envoyé une délégation de 20 personnes composée de membres de ses syndicats affiliés. A l’issue de cet événement, certain(e)s participant(e)s nous ont confié leurs impressions.
 
Anahit Asatryan

Anahit Asatryan, membre de la Branche républicaine des Organisations professionnelles des entreprises publiques (Republican Branch of Professional Organizations of State Enterprises, PROFROSGU), Arménie

« Grâce à cet événement, j’ai pu rencontrer le ministre arménien des Affaires sociales, et exposer les problèmes auxquels nos syndicats sont aujourd’hui confrontés au regard des violations des droits syndicaux.

Ma participation s’est révélée importante pour les membres de notre syndicat. Je leur ai présenté l’événement dans son ensemble, en insistant sur l’importance et sur l’impact des événements organisés par l’ISP. Une interview de moi relative à cette réunion est parue dans les médias. J’ai également rejoint le Conseil du Réseau pour l’égalité homme-femme du bureau du Premier ministre, ce qui est très important pour nous, puisque nous serons ainsi en mesure de prendre part aux discussions relatives à différents sujets concernant les femmes. »

Cintia Assumpcao

Cíntia Assumpção, membre de la Confédération des fonctionnaires du Brésil

« Le rythme des réunions et des ateliers était assez intense. Pourtant, de nombreuses décisions concernant la façon de traiter les différentes questions et de mettre en œuvre les directives finales sont prises exclusivement par les délégations gouvernementales. J’admets que les questions relatives au mouvement syndical et aux services publics de manière générale ont été très peu explorées. C’est vraiment regrettable, car je suis convaincue qu’il s’agit de deux domaines clés dans les processus d’autonomisation et de protection des conditions légale et sociale des femmes.

A l’avenir, la préparation de la prochaine session de la CSW pourrait prévoir des réunions virtuelles préalables entre les délégué(e)s, en particulier ceux/celles qui œuvrent à l’échelle régionale, pour une meilleure compréhension à la fois de la dynamique de l’événement et des agences qui composent le système de l’ONU. »

Randa

Randa Ali Numan Al-Khaldi, membre du Syndicat général des travailleurs/euses des services de santé et de l’industrie pharmaceutique (General Trade Union of Workers in Health Services and Pharmaceutical Industries, Jordanie)

« Comment pouvons-nous espérer réaliser les OMD alors que certains pays sont engagés dans des guerres qui ont déjà tué et continuent de tuer des innocent(e)s ? La communauté internationale reste impassible et ne pense qu’aux OMD et à la façon d’aider les réfugié(e)s ! Pourquoi n’essaient-ils pas d’abord de mettre un terme à ces guerres et à la souffrance, plutôt que d’attendre que les populations se déplacent pour enfin songer à les aider ?

J’espère que ce sujet sera traité plus en profondeur l’année prochaine. Mais j’ai le sentiment qu’en tant que femmes syndicalistes arabes, nous avons échoué dans la préparation et l’organisation de cet événement. Nous n’avons pas établi de plan ou de stratégie assez clair(e), et n’avons pas préparé de document fixant des objectifs bien définis et précis pour les pays arabes afin de mobiliser d’autres organisations et d’obtenir leur soutien. Nous devons apprendre plus des autres délégué(e)s sur la façon de travailler, de mobiliser et d’organiser le travail de plaidoyer afin d’atteindre nos objectifs.

Peut-être que les personnes qui assisteront à cet événement l’année prochaine devraient être formé(e)s dans ce sens. J’ai le sentiment que nous avons abordé un certain nombre de sujets, mais pas de façon suffisamment axée sur les femmes arabes, et en particulier les syndicalistes.»

Tuti Suwartini

Tuti Suwartini, membre du Syndicat des travailleurs de l’industrie pharmaceutique et de la santé (Pharmaceutical and Health Workers Union, Indonésie)

« La délégation de l’ISP a réalisé de grandes choses, notamment celles et ceux qui sont devenu(e)s des personnes-ressources pour chaque événement. L’événement parallèle de l’ISP s’est également déroulé au mieux. Les dirigeantes des pays arabes sont particulièrement fortes et impressionnantes. Elles m’ont beaucoup appris, et je les respecte tout comme les autres délégations qui ont collaboré à la préparation de cet événement. Un dernier point, mais non des moindres : je tiens à remercier l’ISP de m’avoir permis de participer à la 60e Commission de la condition de la femme des Nations Unies, car ce fut une expérience très enrichissante. La plupart de ceux/celles qui y sont venu(e)s pour la première fois ont réalisé qu’ils avaient beaucoup de chance. Merci ! »

Gabriela Figueroa

Gabriela Figueroa, membre du Syndicat des travailleurs/euses de l’université de Buenos Aires (Asociación del Personal de la Universidad de Buenos Aires, Argentine)

« J’approuve tous les amendements au document qui ont été proposés par les syndicats, et nous, les femmes argentines, nous nous engageons à poursuivre et à nous battre pour leur mise en œuvre. »

Juneia Batista

Juneia Batista, de la Fédération des travailleurs/euses de l’administration et des services publics municipaux de l’Etat de São Paulo (Federação dos Trabalhadores da Admin. e do Serviço Púb. Munic. do Estado de São Paulo, Brésil)

« Il est important de nouer des relations avec les gouvernements avant, pendant et après la CSW, car ce sont eux qui prennent les décisions et mettent en œuvre la déclaration finale. Ils doivent connaître nos revendications, même si en fin de compte, elles n’apparaissent pas [dans le texte final].

Toutefois, je n’approuve pas le mode de participation aux réunions officielles. Nous disposons de peu de temps pour exposer notre point de vue, ce qui entraîne souvent une prise de décision unilatérale ! Cette situation doit impérativement changer.

Les sujets majeurs, tels que la paix dans le monde et la vie des femmes vivant dans des zones de conflit, doivent toujours figurer à l’ordre du jour annuel de la CSW. En outre, de plus en plus de femmes se perçoivent elles-mêmes comme celles qui se retrouvent le plus exploitées en raison des accords commerciaux internationaux qui privatisent les services publics et les rendent précaires. Ces services publics sont alors de plus en plus dégradés et font de plus en plus défaut. »

Irene Jansen

Irene Jansen, membre du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Canada

« Grâce au travail des délégué(e)s syndicaux/ales, les Etats membres ont tous quelque peu modifié leur vocabulaire, même si bien sûr, nous n’avons pas pu obtenir tout ce que nous souhaitions. Nous nous sommes référés aux Principes et droits fondamentaux au travail définis par l’Organisation internationale du Travail (OIT), mais les lobbies des entreprises ont soutenu l’emploi des termes "secteur privé socialement responsable" et "Principes d’autonomisation" établis par ONU Femmes, qui visent tous deux à occulter la commercialisation. Les efforts des syndicats ont permis l’inclusion de formulations telles que "accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable, ainsi qu’à des installations d’assainissement et d’hygiène adéquats", ou encore "accès universel à une éducation et à des soins de santé de qualité". Cependant, ils ne sont pas parvenus à obtenir un engagement en faveur de la propriété publique et de la mise en place de tels services. L’"emploi" a été intégré à la liste des mesures en faveur des femmes en situation de handicap. L’adjectif "progressif" a été ajouté au paragraphe relatif à la réforme fiscale, mais pas le principe qui consiste à "transférer le fardeau fiscal vers les sociétés et l’industrie extractive". Il ne s’agit là que de quelques exemples de nos revendications et de ce que nous avons obtenu. »

Andrée Côté

Andrée Côté, membre de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC)

« L’an dernier, les conclusions concertées avaient été négociées en amont de la réunion de la CSW, ce qui avait été dénoncé par les groupes de femmes, les syndicats mondiaux et d’autres défenseurs des droits des femmes. La délégation syndicale de l’année dernière avait exigé la mise en place d’un processus plus inclusif et participatif pour la réunion de l’UNCSW, permettant aux groupes syndicaux de femmes ainsi qu’à d’autres organisations de la société civile d’apporter une contribution significative aux conclusions concertées provisoires.


Grâce aux pressions exercées sur ONU Femmes, une résolution sur les "Méthodes de travail de l’UNCSW" a été adoptée au cours de la deuxième semaine de cette session de l’UNCSW, ce qui semble avoir entraîné la mise en place d’un meilleur processus cette année.

Un "avant-projet" des conclusions concertées a été publié début février, et l’AFPC a pu soumettre nos commentaires aux responsables canadiens travaillant sur ces négociations, à l’occasion du Congrès du travail du Canada. Certaines des formulations que nous avions proposées ont été adoptées par ces responsables, et intégrées à la toute première version.

Comme lors des années précédentes, à New York, l’AFPC s’est montrée active au sein du "comité de rédaction" international ad hoc, qui se penche sur les formulations spécifiques des conclusions concertées provisoires au fil de leur évolution. Ces conclusions concertées ont été approuvées le 24 mars.

La délégation syndicale internationale s’est révélée efficace dans la mesure où elle est parvenue à faire figurer un grand nombre de ses priorités dans la version finale des conclusions concertées.

Il a notamment été reconnu que les femmes devaient bénéficier des mêmes possibilités que les hommes "de parvenir au plein emploi productif et d’obtenir un travail décent" (e), et que les gouvernements avaient le devoir de :
  • promouvoir "le droit des femmes au travail et le respect de leurs droits sur le lieu de travail" ;
  • assurer "l’égalité de salaire et de rémunération entre les hommes et les femmes pour un travail égal ou de valeur égale ;
  • défendre les femmes contre la discrimination et le harcèlement sur le lieu de travail" ;
  • faciliter l’accès aux "services publics" (par. f).

Les groupes de femmes, les syndicats et les organisations qui militent en faveur des droits humains doivent désormais veiller à ce que le gouvernement fédéral tienne les engagements qu’il vient de prendre à l’occasion de cet important forum de l’ONU.

Nous devons également préparer la CSW de l’an prochain, qui sera axée sur une thématique particulièrement importante pour les syndicats : L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution. »

Mathilda Tilly

Mathilda Tilly Masame, membre du Syndicat des employé(e)s du secteur public du Botswana (Botswana Public Employees Union, BOPEU)

« La CSW60 est la première CSW à laquelle nous assistions, et c’était assez exaltant. Cependant, nous n’avons pas pu participer à l’intégralité de la conférence. Pour résumer, il m’est difficile d’évaluer le succès de la délégation de l’ISP à l’occasion de cette CSW60 puisque nous n’avons pas pu assister à l’ensemble de la CSW, étant donné que je faisais partie de la délégation gouvernementale. A l’avenir, nous devrons faire preuve d’une meilleure coordination. »

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