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Enquête sur les salaires non payés, les indemnités de risque et assistance aux familles

30 Août 2016
Photo: UNICEF Guinea. Creative Commons
Pour les syndicats du secteur de la santé, la première démarche de la stratégie a consisté à collecter des informations et des données fiables afin de formuler leurs doléances. [Article extrait de la publication "Les priorités de l’ISP dans le domaine de la santé et la réponse syndicale à la maladie à virus Ebola"]

Pour les syndicats du secteur de la santé, la première démarche de la stratégie a consisté à collecter des informations et des données fiables afin de formuler leurs doléances. Une enquête a permis de collecter des données sur les indemnités de risque et les salaires qui ont été payés aux travailleurs et travailleuses de la santé, ainsi que sur l’assistance financière accordée aux familles des travailleurs et travailleuses de la santé décédés, puisqu’à ce sujet, de sérieux problèmes ont été identifiés dans les trois pays. Fait intéressant, des fonds consacrés aux indemnités de risque ont été alloués par la Banque mondiale, mais l’on n’a jamais su vraiment expliquer à quelle fin ces fonds ont été utilisés.

En Sierra Leone, les indemnités de risque ont été payées après d’intenses négociations entre les syndicats et les instances gouvernementales concernées. La responsabilité de payer les volontaires et de s’acquitter des indemnités de risque incombe au ministère de la Santé et de l’Assainissement, chargé par ailleurs de dresser la liste des personnes à payer. Cette responsabilité incombe aussi partiellement au Centre national de réponse à l’Ebola (NERC), chargé d’effectuer lesdits paiements. Cependant, après que l’armée a pris la relève pour assurer la réponse nationale, tout le processus a été interrompu. Ainsi, des noms des responsables clés du personnel ont été supprimés de la fiche de paye et il y a eu de sérieux retards de paiement. Spontanément, les membres du personnel ont organisé des grèves, mais les syndicats et le gouvernement ont su maintenir la continuité des services.

Il y avait eu également plusieurs problèmes de paiement des salaires des travailleurs et travailleuses de la santé. Seuls les agents des organisations étrangères, telles que le DFID et les ONG, ont été payés et ces paiements ont été effectués dans leurs propres centres. À cause de ces problèmes et pour éviter des grèves et l’absentéisme au travail, le PNUD a été désigné comme conseiller technique chargé de mettre au point le système de paiement dans les centres nationaux de réponse à l’Ébola. Il s’agit notamment de contrôler les listes et de veiller à ce que les vrais travailleurs et travailleuses soient payés à temps. Le personnel du PNUD a également constaté quelques irrégularités : chaque mois, dans certaines localités, certains noms étaient ajoutés ou supprimés de la liste.

Par ailleurs, au Liberia, les syndicats se sont occupés du paiement des indemnités de risque. Malheureusement, contrairement aux dispositions de l’accord signé le 9 août 2014 entre la Présidente Johnson Sirleaf et les travailleurs et travailleuses de la santé, tous n’ont pas perçu leur indemnité de risque. Plusieurs agents publics n’ont reçu qu’une partie du montant dû, tandis que la quasi-totalité des travailleurs et travailleuses du secteur privé n’ont pas encore été payés.

On assiste également à un problème de paiement de salaire. Le gouvernement libérien en a carrément fait fi alors que le ministère de la Santé sait parfaitement que les numéros des comptes bancaires des travailleurs et travailleuses ont été mal saisis dans le système et que, par conséquent, ils n’ont reçu aucune compensation financière. Les noms de certains travailleurs et travailleuses de la santé ont été omis en raison de la mauvaise gestion des données et le gouvernement accusait, de temps à autre, des retards de trois à quatre mois pour payer les salaires et/ou des indemnités de risque en même temps. Le gouvernement n’a jamais accordé de délai suffisamment long pour que les travailleurs et travailleuses puissent réclamer leurs salaires et indemnités de risque. Les délais de réclamation étaient trop courts pour la plupart des travailleurs et travailleuses de la santé affectés dans des zones difficile d’accès. Beaucoup d’entre eux n’en étaient même pas informés avant l’expiration de ce délai.

Lorsque le gouvernement libérien s’était félicité de ce que tous les travailleurs et travailleuses de la santé avaient été payés, le NAHWAL est allé collecter leurs états financiers pour prouver que certains n’avaient pas du tout été payés et que d’autres n’avaient reçu qu’une partie des indemnités de risque Ébola qui leur avaient été promises lors des négociations. Le fait que le gouvernement libérien néglige ces problèmes soulève beaucoup de questions pour l’avenir. Les deux syndicats libériens s’en sont vivement préoccupés, certainement du fait que les agents de santé du secteur privé n’ont toujours pas été payés.

Ainsi, bien que le gouvernement prétende avoir rémunéré tous les travailleurs et travailleuses de la santé publique, notamment les agents chargés du suivi des contacts et les membres des équipes de riposte, les syndicats ont voulu savoir le nombre exact de travailleurs et travailleuses de la santé déjà rémunérés et ils réclament par ailleurs la création d’une structure neutre qui regrouperait des représentant(e)s du gouvernement et des cadres dirigeants afin de valider les chiffres avancés. Les délais de réclamation devraient du reste être prolongés pour permettre aux travailleurs et travailleuses dans les zones difficiles d’accès d’être informés et de pouvoir réagir à l’appel. Il conviendrait également de permettre aux travailleurs et travailleuses du secteur privé de vérifier leurs paiements lorsque ceux-ci auront été effectués.

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