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Tel est le message de l’Internationale des Services Publics à l’occasion de la Journée internationale des migrants du 18 décembre.
Les conflits, la violence, les violations des droits humains, les catastrophes climatiques, l’extrême pauvreté et le chômage poussent chaque jour davantage de personnes à fuir leur pays d’origine, en quête de sécurité et de moyens de subsistance. A l’heure actuelle, la planète compte près de 250 millions de migrant(e)s internationaux/ales, dont plus de la moitié émigre pour chercher du travail. En outre, quelque 66 millions de personnes sont déplacées de force de leur foyer à cause de violences, de conflits et de violations des droits humains.
« La situation en Libye, un pays accablé par l’esclavage humain, où les migrant(e)s sont vendu(e)s aux enchères et mis(es) au travail forcé, entassé(e)s dans des camps, battu(e)s et violenté(e)s par les passeurs et les trafiquants d’êtres humains, hante notre conscience », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’Internationale des Services Publics.
« Malheureusement, la Libye n’est pas un cas isolé. Les migrant(e)s mettent leur vie en péril en traversant la mer Méditerranée, ils/elles meurent en tentant de franchir des déserts arides tels que le Sahara et les déserts du Mexique, ou se blessent en essayant de passer les frontières barbelées d’Europe. Plus de 6 700 musulman(e)s rohingyas, dont 730 enfants, ont été tué(e)s alors qu’ils/elles fuyaient la violence. Et la liste ne s’arrête pas là », a affirmé la Secrétaire générale.
« Tandis que nous constatons, horrifiés, ces tragédies au quotidien, l’Union européenne reste hypocritement paralysée par son inertie. Les gouvernements européens paient pour ériger de nouvelles barrières en Turquie, en Tunisie, en Libye, au Niger, et, de ce fait, éloigner les frontières de ces pays de l’Europe afin de protéger le territoire telle une forteresse. Le gouvernement américain souhaite construire un mur à la frontière mexicaine pour arrêter les migrant(e)s et a pris une décision menaçant les jeunes immigré(e)s d’être déporté(e)s, tout en se retirant des négociations des Nations Unies en vue d’un Pacte mondial sur la migration. Ces politiques sèment la peur, la xénophobie et le racisme, affaiblissent la cohésion sociale et politique et ébranlent la paix et la sécurité », a ajouté Mme Pavanelli.
En 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a prescrit l’élaboration d’un Pacte mondial sur la migration établissant un ensemble de principes, d’engagements et d’accords entre les Etats membres concernant toutes les dimensions de la migration internationale, qui serait adopté par les Nations Unies en 2018.
« Dans un an, les Nations Unies auront signé un Pacte mondial sur la migration. Ce ne sera pas un processus aisé et il faudra probablement faire beaucoup de compromis. Néanmoins, certains sujets ne sont pas ouverts au compromis, à savoir l’engagement envers les droits humains et le développement durable, la protection des vies et la préservation de la dignité de chaque migrant(e), sans discrimination aucune », a-t-elle déclaré.
« Ce dont nous avons besoin, c’est d’un Pacte mondial sur la migration qui protège les droits humains et s’attaque aux causes profondes des déplacements forcés. Il ne peut être question d’un pacte mondial qui légitime la migration temporaire et circulaire, car elle représente un manquement aux droits humains, ou d’un pacte qui encourage la migration comme outil du développement, dans la mesure où il s’agirait d’un modèle de développement défectueux, perpétuant les déséquilibres entre les pays riches et les pays pauvres », a souligné Mme Pavanelli.
« Si l’on veut que le Pacte mondial soit efficace, il faut l’aborder parallèlement aux efforts déployés à l’échelle internationale pour atteindre les Objectifs de développement durable, en se penchant sur les asymétries économiques, le sous-développement, le changement climatique, les inégalités structurelles, la pauvreté, les droits humains et syndicaux, la démocratie et la paix. Pour toutes ces questions, des politiques sociales solides et un accès à des services publics de qualité sont essentiels », a-t-elle déclaré.
« De plus, nous savons que les importants déplacements de personnes et les migrations découlent de ces facteurs. Toutefois, un aspect de cette tendance est particulièrement troublant : le phénomène croissant du “commerce de la migration”. Les Etats se soustraient de leurs obligations en matière de droits humains et d’action humanitaire et les sous-traitent à des sociétés et des entreprises privées. Les centres d’accueil, les refuges, les soins de santé, les services sociaux et les centres de détention sont devenus des affaires rentables pour ces entreprises », a prévenu Mme Pavanelli.
L’ISP, la Fédération Syndicale européenne des Services Publics (FSESP) et l’Unité de recherche de l’Internationale des Services Publics (PSIRU) ont publié conjointement un rapport intitulé « Privatisation de la migration et des services pour les réfugié(e)s et autres formes de désengagement de l’Etat » (Privatisation of Migration & Refugee Services & Other Forms of State Disengagement). Ce rapport présente l’ampleur et l’impact de la privatisation de ces services sur les droits humains des migrant(e)s et des réfugié(e)s, sur les communautés d’accueil et sur les travailleurs/euses qui assurent les services en question.
Le rapport est disponible ici (en anglais) : http://www.world-psi.org/en/privatisation-migration-refugee-services-other-forms-state-disengagement .
Télécharger les posters de l’ISP en l’honneur de la Journée internationale des migrants du 18 décembre:
Download the PSI Posters in commemoration of December 18th International Migrants Day:
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