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Argentine : 30 000 professionnel-le-s de santé en grève

17 Avril 2019
Les professionnel-le-s de santé en Argentine manifestent contre les coupes budgétaires dans les services de santé.
La Fédération syndicale argentine des professionnel-le-s de santé (FESPROSA) a organisé une grève de deux jours, les 6 et 7 mars, pour protester contre les « ajustements et licenciements ». Près de 30 000 médecins, infirmiers/ères, pharmacien-ne-s et autres professionnel-le-s de santé ont cessé le travail dans plus de 600 établissements de santé dans le pays.

Le syndicat s'est exprimé dans un communiqué : « Nous sommes déterminés à lutter pour une santé digne pour les secteurs les plus vulnérables de la société, une lutte qui ne va pas sans l'exigence de salaires et conditions de travail décents ».

Le refus du gouvernement de trouver un accord de négociations collectives qui améliorerait les conditions de travail des travailleurs/euses de la santé et travailleurs/euses sociaux n'est qu'un aspect de ses attaques renouvelées contre les conditions de travail et le mouvement syndical. Et pour enfoncer le clou, le gouvernement a licencié des travailleurs/euses dans le plus gros établissement du pays, le Posadas Hospital de Buenos Aires. Ce geste s'inscrit dans son programme en vigueur depuis 2016 et visant à réduire le personnel du secteur public. Ces licenciements (et ces baisses de salaire) se sont révélés plus agressifs ces derniers mois.

La grève des travailleurs/euses de la santé illustre notre résistance aux attaques visant le système de santé publique et le secteur public en général. Les politiques néolibérales du gouvernement, sous la direction des institutions financières, telles que le Fonds Monétaire International (FMI), exposent les populations d'Argentine à un grand danger. La lutte dans laquelle s'est engagée la FeSProSa, en collaboration avec un vaste panel de syndicats et organismes de société civile, attire l'attention du reste du monde.

Le financement de la santé publique a connu une série de réductions marquées l'année dernière, alors que les dépenses militaires continuent d'augmenter. Cette situation déjà difficile s'est aggravée lorsque le gouvernement a imposé un budget d'austérité pour 2019, qui sabre les dépenses publiques de 35 %. Ce budget a immédiatement été adopté par le Sénat, en novembre 2018. Les syndicats et organismes de société civile ont alors organisé des manifestations pour protester contre ces mesures d'austérité, mais cela n'a servi à rien.

Les conditions du FMI pour obtenir un prêt de 57,1 milliards de dollars pour construire un établissement sont au cœur même de la crise sociale actuelle. Le budget d'austérité est conçu pour un accord avec le FMI. Deux mois avant sa signature, les activistes du secteur de la santé sont descendus dans les rues à Washington, DC aux États-Unis pour orienter les projecteurs vers la crise sanitaire imminente qui menace le peuple argentin avec les objectifs stricts définis par le FMI et les conditions qu'il impose.

Les mesures d'austérité, y compris les « ajustements » de salaire et les licenciements, ont un impact dévastateur sur le système de santé argentin, qui devrait perdurer. La lutte menée par la FeSProSa se fait autant au nom des millions d'Argentins qui bénéficient du système de santé publique qu'au nom des membres du syndicat.

L'ISP débat sans relâche contre les conditions du FMI qui resserrent le financement social au détriment des populations. Nous condamnons le régime d'assainissement budgétaire que le FMI a imposé à l'Argentine. Le gouvernement argentin doit également recentrer ses priorités. Ce sont les services sanitaires et sociaux, et non l'armée, qui méritent le financement du gouvernement, si le peuple argentin se place au centre du programme de développement et si le système politique respecte le principe démocratique.

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