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LE SYNDICAT
Mis à jour : il y a 48 min 51 sec

De meilleures conditions de travail et des revalorisations salariales pour l’ensemble du personnel de l’établissement scolaire Vauban !

jeu, 04/01/2024 - 13:54

L’OGBL et le Conseil d’administration de Vauban, Ecole et Lycée français de Luxembourg, ont signé récemment le renouvellement de la convention collective de travail qui couvre les quelque 330 salariés de cet établissement d’enseignement.

Cette nouvelle convention collective, qui offre de nouvelles mesures d’équité, des améliorations en matière de conditions de travail et des revalorisations salariales impactant l’ensemble du personnel, a été négociée pour une durée de trois ans.

L’histoire de la convention collective de Vauban débute en 2005. A l’époque, elle couvrait uniquement le personnel du Lycée Vauban. Après la fusion, en 2017, de l’Ecole Française de Luxembourg (EFL ; enseignement primaire) et du Lycée Vauban, la convention collective a été élargie pour s’étendre à l’ensemble du personnel des deux entités à présent réunies. Cet accord, signé en septembre 2019, fut le fruit de négociations difficiles et laborieuses reflétant à l’époque un compromis entre les revendications de l’employeur et celles de l’OGBL. En septembre 2022 ont alors commencé des négociations en vue du renouvellement de cette convention collective dans un climat constructif entre partenaires sociaux.

Ces négociations ont permis de s’accorder sur des améliorations considérables portant, d’une part sur les conditions de travail et, d’autre part sur les salaires, incluant notamment :

  • une augmentation du taux d’avancement salarial annuel qui passe à 2,1% pour tout le personnel (précédemment, le taux était de 2% pour les salaires allant jusqu’à 4000 euros brut mensuel, de 1,8% pour les salaires compris entre 4001 et 5500 euros brut mensuel et de 1,6% pour les salaires supérieurs)
  • une équité salariale entre le personnel enseignant du primaire détenteur du CAPE (et diplômes équivalents) et le personnel enseignant du secondaire détenteur du CAPES, placés au même niveau dans la grille salariale
  • la création d’une grille d’embauche pour le personnel administratif, technique et d’encadrement prévoyant des fourchettes en fonction du poste à pourvoir et du niveau de séniorité, ainsi qu’un repositionnement dans cette grille du personnel en place
  • une augmentation du nombre de jours de congé conventionnels pour le personnel administratif, technique et d’encadrement des élèves en fonction de leurs postes respectifs
  • des revalorisations des indemnités pour les enseignants du secondaire et du primaire, et l’introduction d’une indemnité pour missions particulières pour l’ensemble du personnel
  • une valorisation salariale en fin de carrière, prévoyant une augmentation de 2,1% du salaire à l’âge de 55 ans
  • une revalorisation de l’ancienneté à l’embauche, passant d’une prise en compte des années d’ancienneté antérieures à Vauban de 2/3 à 1/1 pour un poste à fonction équivalente, et de zéro à 2/3 pour un poste sans fonction équivalente
  • une diminution de la période de référence du personnel administratif, technique et d’encadrement des élèves passant d’un an à 4 mois
  • l’intégration dans le texte de la convention collective du principe de mobilité interne
  • la mise en place d’un groupe de suivi concernant l’élaboration d’une cartographie des fonctions.

L’OGBL salue la volonté de la direction de Vauban, Ecole et Lycée français de Luxembourg, de reconnaître et de valoriser le travail et les compétences de son personnel. Le syndicat remercie également les salariés pour leur soutien et leur engagement tout au long des négociations.

Communiqué par le département Ecoles privées du syndicat Education et Sciences (SEW) de l’OGBL, 
le 4 janvier 2024

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Signature d’une première convention collective chez BCD Travel — Pérennisation des acquis et obtention de nouveaux avantages

ven, 22/12/2023 - 10:31

L’OGBL et la direction de BCD Travel ont récemment signée une première convention collective de travail pour les 35 salariés qu’emploie l’entreprise spécialisée dans les voyages d’affaires. A noter qu’il s’agit également de la toute première convention collective conclue dans le secteur des agences de voyage au Luxembourg !

La convention collective, qui porte sur une durée de trois ans, à savoir du 1er novembre 2023 au 31 octobre 2026, comprend entre autres avantages :

  • une augmentation linéaire de tous les salaires de 1,5% avec effet rétroactif au 1er novembre 2023
  • une augmentation progressive des chèques-repas, dont la valeur faciale passera de 9,40 euros à 11,40 euros
  • une prime annuelle net par enfant scolarisé : crèche et maternelle (37,50 euros), enseignement primaire (50 euros), enseignement secondaire (87,50 euros), enseignement supérieur (112,50 euros) enseignement universitaire (137,50 euros)
  • une allocation de mobilité : 30 euros net par an (payable en septembre de chaque année)
  • une prime de mariage : 200 euros brut
  • une prime de naissance : 125 euros brut
  • un pécule de vacances en 2024 de l’ordre de 200 euros net

Les avantages acquis précédemment, tels que le 13e mois, les primes de fonction et de flexibilité, ainsi que le congé d’ancienneté (un jour supplémentaire par tranche de cinq ans d’ancienneté) ont évidemment été repris dans la nouvelle convention collective de travail.

L’OGBL salue un bon accord qui n’aurait pas été possible sans la participation de la délégation du personnel à tous les stades de la négociation. Il convient également de souligner que les négociations avec la direction se sont déroulées dans un climat de travail serein et dans un esprit de dialogue social constructif.

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL,
le 22 décembre 2023

Catégories: Psi

Accord global signé : Les emplois, les conditions de travail et les existences des salariés sont garantis

jeu, 21/12/2023 - 16:14

Fin mai 2023, Luxair avait décidé de ne plus participer à la soumission concernant les licences pour le « Ground handling cargo ». Par conséquent, les 1.200 salariés du CargoCenter ont dû vivre un calvaire énorme de 7 mois avec des incertitudes et inquiétudes quant à la pérennité de leurs emplois et conditions de travail. Après de nombreuses démarches des syndicats dont notamment de multiples rencontres avec toutes les parties impliquées et l’organisation d’un piquet de protestation en date du 29 septembre 2023, un accord global dans l’intérêt de tout le personnel du CargoCenter a enfin pu être dégagé.

Le 21 décembre 2023, les syndicats OGBL, LCGB et NGL-SNEP ont signé un accord avec les directions générales de Luxair et Luxcargo Handling concernant le transfert du personnel du CargoCenter de Luxair vers Luxcargo Handling suite à l’attribution des licences pour la fourniture des services de « Ground handling cargo ».

L’accord global signé prévoit ce qui suit :

  1. Les salariés transférés chez Luxcargo Handling bénéficieront d’une garantie d’emploi. En cas de sureffectif éventuel, aucun licenciement pour raison économique n’aura lieu et le cas échéant Luxcargo Handling s’engage à négocier un plan de maintien dans l’emploi (PME) avec les syndicats contractants.
  2. Une convention collective individuelle pour Luxcargo Handling sera conclue sur base de la convention collective de Luxair garantissant la sauvegarde des droits et acquis des salariés dès la date du transfert du personnel.
  3. Une représentation du personnel adéquate sera garantie dès le transfert du personnel afin de pouvoir accompagner le transfert des salariés.
  4. Un accord quant aux accords existants et les avantages extra-légaux spécifiques au personnel Luxair pour les salariés transférés a pu être trouvé.

Il s’agit d’un bon accord global puisque les points ci-dessus répondent aux inquiétudes et incertitudes du personnel du CargoCenter et représentent une amélioration substantielle par rapport aux dispositions de la loi en matière de transfert d’une activité.

C’est uniquement grâce à la persévérance des syndicats avec le soutien permanent du personnel lors des différentes actions syndicales et manifestations que cet accord global a pu être obtenu.

L’accord global conclu avec Luxair et Luxcargo Handling fait preuve d’une reconnaissance du travail sans faille réalisé jusqu’ici par le personnel du CargoCenter en garantissant la pérennité de leurs emplois, leurs conditions de travail et leurs existences.

Communiqué le 21 décembre 2023

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Grève victorieuse chez Ampacet

jeu, 21/12/2023 - 15:41

Le courage et la détermination des salariés d’Ampacet ont payé. Au 25e jour de grève, un accord a ainsi pu être trouvé entre l’OGBL et la direction d’Ampacet dans le conflit social qui opposait les salariés de l’entreprise à leur direction depuis mars dernier.

L’accord, signé le 21 décembre 2023, prévoit tout d’abord le rétablissement intégral des dispositions de l’ancienne convention collective, qui avait été résiliée unilatéralement par la direction il y a quelques semaines. Une résiliation qui avait constitué l’élément déclencheur du mouvement de grève dans l’entreprise. Le rétablissement des dispositions de l’ancienne convention collective constituait, dans ce contexte, une condition sine qua non en vue de la signature d’un quelconque accord avec la direction.

Mais si le rétablissement des acquis s’avérait être, certes, une condition nécessaire à un accord avec la direction, il n’était toutefois pas suffisant pour mettre un terme au conflit social en cours. Ainsi, dans le cadre de l’accord conclu avec la direction, l’OGBL a également obtenu un certain nombre d’améliorations pour les salariés, qui viennent donc s’ajouter au maintien de l’ensemble des acquis précédents.

Parmi ces améliorations, on peut citer : une revalorisation salariale substantielle, l’introduction d’une nouvelle grille salariale comprenant notamment un mécanisme d’avancement annuel quasiment automatique et le versement d’une prime unique de 600 euros en janvier 2024.

Notons que l’accord prévoit, par ailleurs, que l’employeur maintiendra le versement intégral du 13e mois.

L’accord prévoit également une garantie de paix sociale, assurant aux salariés ayant participé à la grève de ne pas faire désormais l’objet de représailles de la part de leur employeur.

A noter, enfin, que la nouvelle convention collective conclue dans le cadre de cet accord s’appliquera sur une durée de trois ans.

L’OGBL tient à saluer l’engagement, le courage et la détermination sans faille des salariés en grève chez Ampacet, qui ont mené une lutte exemplaire au cours de ces 25 jours et sans lesquels cet accord n’aurait jamais pu voir le jour.

L’OGBL remercie aussi très chaleureusement tous ceux qui ont pris l’initiative de soutenir financièrement les salariés d’Ampacet, en participant à la caisse de grève, qui avoisine désormais les 85 000 euros !

L’OGBL tient également à remercier toutes les personnes et les organisations qui d’une manière ou d’une autre ont soutenu les salariés et leur syndicat au cours de cette lutte, dont les nombreuses personnes anonymes qui se sont arrêtées quotidiennement sur le piquet de grève pour apporter de quoi réchauffer les corps et les esprits, mais aussi les musiciens qui ont organisé des concerts de soutien devant l’entreprise, les communes de Bettembourg, de Rumelange et de Dudelange qui y ont fait parvenir du bois de chauffage ainsi que les partis politiques (LSAP, déi Lénk, déi gréng et KPL) qui se sont solidarisés publiquement avec le mouvement de grève.

Du reste, l’OGBL souligne la passivité totale du gouvernement tout au long de ce conflit, alors même que le modèle social luxembourgeois y était littéralement piétiné. En effet, hormis un appel à la reprise du dialogue social, les membres du gouvernement n’ont à aucun moment jugé bon d’intervenir.

Enfin, il reste à préciser qu’avec la signature de cet accord victorieux pour l’OGBL, approuvé à l’unanimité par les salariés grévistes, la grève qui avait débuté le 27 novembre dernier chez Ampacet est officiellement levée.

Communiqué par l’OGBL,
le 21 décembre 2023

Catégories: Psi

L’OGBL obtient des améliorations importantes pour les salariés du Groupe CFL multimodal !

jeu, 21/12/2023 - 14:42

Les chiffres du Groupe CFL multimodal étant en baisse significative, les syndicats représentés au sein des délégations du personnel du Groupe CFL multimodal ont été approchés par la direction du groupe avec la demande de reconduire pendant un an la convention collective de travail du groupe.

L’OGBL, syndicat majoritaire au sein du Groupe CFL multimodal, et ses délégués se sont montrés ouverts à cette proposition, mais ont tout de même insisté pour obtenir des améliorations dans l’intérêt des salariés du groupe.

Dans le cadre de la reconduite de la convention collective conclue le 21 décembre 2023, les améliorations suivantes ont ainsi pu être obtenues :

  • augmentation des chèques-repas qui s’élèveront à 10,80 euros à partir d’avril 2024
  • attribution d’une carte-cadeau unique d’une valeur de 150 euros
  • adaptation des grilles salariales pour compenser toute progression perdue en raison de l’évolution du salaire social minimum

La reconduite de la convention collective de travail prendra effet au 1er janvier 2024 et s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2024.

En fin d’année 2024, l’OGBL et ses délégués au sein du Groupe CFL multimodal mèneront de nouvelles négociations avec la direction en vue d’un véritable renouvellement de la convention collective de travail avec un cahier de revendications plus important, établi évidemment en concertation avec les salariés.

Communiqué par le syndicat Chemins de Fer-FNCTTFEL/Landesverband de l’OGBL
le 21 décembre 2023

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L’économie, c’est nous!

mar, 19/12/2023 - 11:34

Les syndicats professionnels de l’OGBL avaient invité le 30 novembre dernier leurs délégués, militants et candidats de tous les secteurs de l’économie à un meeting pour parler de temps de travail, sécurisation des emplois et politique salariale. Bref, le cœur de l’activité quotidienne de l’OGBL dans les entreprises. Rendez-vous avait été donné pour l’occasion à la discothèque Encore à Luxembourg.

Les syndicats professionnels de l’OGBL avaient invité le 30 novembre dernier leurs délégués, militants et candidats de tous les secteurs de l’économie à un meeting pour parler de temps de travail, sécurisation des emplois et politique salariale. Bref, le cœur de l’activité quotidienne de l’OGBL dans les entreprises. Rendez-vous avait été donné pour l’occasion à la discothèque Encore à Luxembourg.

Dans son introduction, la présidente de l’OGBL, Nora Back, est notamment revenue sur le nom de ce meeting. «L’économie, c’est nous! », a-t-elle ainsi souligné, «nous, les salariés dans tous les secteurs socioéconomiques qui prestons le travail, qui produisons les richesses. C’est ça l’économie. Sans nous, ces plus-values ne peuvent pas être produites. Sans nous, les entreprises ne fonctionnent plus». Un message adressé aussi bien au patronat qu’au nouveau gouvernement.

La présidente de l’OGBL s’est également adressée directement aux salariés d’Ampacet entrés en grève quelques jours plus tôt (lire en pages 24-25) et présents dans la salle, en fustigeant l’attitude inacceptable de leur employeur qui piétine le modèle social luxembourgeois.

Elle a ensuite expliqué que les cinq prochaines années risquent également d’être difficiles pour tous les salariés du Luxembourg, au regard de ce que prévoit (ou ne prévoit pas) le nouveau gouvernement (lire en pages 10-11). L’OGBL donnera évidemment sa chance au nouveau gouvernement et discutera avec lui, mais il n’acceptera en aucun cas des mesures allant à l’encontre des intérêts des salariés.

Les participants au meeting ont ensuite pu «voir et entendre ce que signifie concrètement la transposition d’une politique salariale par l’OGBL », comme l’a résumé Isabel Scott, secrétaire centrale adjointe de l’OGBL et modératrice de cette soirée. Au programme de celle-ci: trois blocs thématiques mêlant des exposés de secrétaires centraux et des témoignages de délégués de l’OGBL issus de secteurs très hétérogènes: Armand Klamm (Hôpitaux Robert Schuman), José Da Costa (Voyages Emile Weber), Jacques Adam (Tarkett) Calogero Galletta (banque Caceis), Maria Das Dores (Nettoservice) et Loïc Duprel (commune de Schifflange).

Temps de travail
Le premier thème du meeting a été consacré au temps de travail. Une question très diverse, comme l’a rappelé Jean-Luc De Matteis, membre du Bureau exécutif de l’OGBL: «Ce n’est pas seulement la question de savoir combien de temps je travaille, que ce soit aujourd’hui, cette semaine, ce mois-ci ou cette année? Mais c’est aussi, celle de savoir quand est-ce que je travaille? Comment je travaille? Quand est-ce que je suis libre? Quand est-ce que je suis en congé? Et bien d’autres facettes encore.» Comme par exemple aussi la question de la réduction du temps de travail ou celle de la période de référence. Toutes ces questions sont régulièrement débattues lors de négociations de convention collective entre syndicats et employeurs.

Et chaque situation est différente. Ce qui est bon pour les salariés d’une entreprise ou d’un secteur, ne l’est peut-être pas pour d’autres. Le cadre de la négociation collective permet justement de trouver des compromis sur mesure, avec des contreparties pour les salariés lorsque leur activité exige un effort particulier. On peut penser ici aux salariés du secteur de la santé qui, certes, ont une période de référence annuelle, mais bénéficient pour cela d’une réduction de leur temps de travail avec maintien de salaire.
Une période de référence annuelle serait pourtant de très mauvais augure dans d’autres secteurs. Sans parler du fait qu’une telle mesure saboterait ce que l’on peut escompter du résultat d’une négociation collective. Deux raisons pour lesquelles l’OGBL s’oppose catégoriquement à sa généralisation comme le prévoit le programme du nouveau gouvernement, qui reprend ici une ancienne revendication patronale à laquelle l’OGBL a toujours réussi à s’opposer. «Jusqu’à aujourd’hui, l’OGBL a été le garant de bonnes heures de travail. Et on continuera à se battre contre toute détérioration », assure Jean-Luc De Matteis

Sécurisation des emplois
Le deuxième thème de la soirée était consacré plus particulièrement au Plan de maintien dans l’emploi (PME). Comme l’a rappelé Frédéric Krier, également membre du Bureau exécutif de l’OGBL, cet important instrument «n’est pas tombé du ciel », mais a été introduit en 2006 sous la pression de l’OGBL, alors que les plans sociaux se multipliaient à l’époque.

Frédéric Krier ne cache pas que la loi actuelle, même si elle a constitué une avancée lors de son introduction, comporte néanmoins un certain nombre de défauts auxquels il faudrait pallier. Il note toutefois avec satisfaction que l’OGBL a réussi ces dernières années à inverser une tendance qui avait cours pendant longtemps, en forçant un certain nombre d’entreprises, notamment dans l’industrie, à négocier des plans de maintien dans l’emploi en lieu et place de plans sociaux pourtant déjà annoncés et chiffrés par les directions. Ce qui a permis de sauver des centaines d’emplois menacés.

Mais l’OGBL souhaiterait que cet instrument que constitue le PME soit enfin renforcé, pour permettre de sécuriser encore davantage les emplois au Luxembourg. Outre, l’introduction d’une obligation pour les employeurs de négocier un plan de maintien dans l’emploi à la demande des syndicats, de pouvoir saisir l’Office national de conciliation si un accord n’est pas trouvé avec l’employeur et d’un renforcement des contrôles de l’ITM pour veiller à la transposition des mesures conclues dans le cadre d’un tel PME, il faudrait également introduire une dimension préventive dans cet instrument.

«C’est la raison pour laquelle nous proposons, également dans le cadre de la transition écologique et de la transformation numérique, que l’instrument du Plan de maintien dans l’emploi soit réformé pour identifier en amont, dans la cogestion au sein de l’entreprise avec la délégation du personnel, quels emplois l’entreprise aura besoin à l’avenir, de quels profils elle aura besoin et quels emplois sont en danger et risquent de disparaître. Et définir ainsi, ensemble, dès à présent, des formations ou d’autres mesures, comme par exemple la préretraite, pour sécuriser les emplois à l’avance», résume Frédéric Krier. Aux yeux de l’OGBL, cet instrument réformé devrait également être associé à un «bilan social» des entreprises, une sorte d’audit social que toutes les entreprises devraient obligatoirement définir tous les ans en concertation avec leurs délégations.

Politique salariale offensive… et grève
Enfin, troisième thème du meeting: la politique salariale que poursuit l’OGBL pour améliorer les conditions de rémunérations des salariés dans les différents secteurs d’activités. Initialement, David Angel, également membre du Bureau exécutif de l’OGBL, avait prévu d’exposer de quelle manière les trois éléments clés de cette politique salariale – l’index, le salaire social minimum et les conventions collectives — s’articulent entre eux et pour quelle raison lorsque l’un d’entre eux est attaqué, c’est tout l’édifice qui l’est. «Je voulais vous parler de ce qui constitue le cœur de notre engagement syndical: notre politique salariale. Comment avec nos conventions collectives, nous améliorons au quotidien les conditions de vie et de travail de nos membres et des salariés en général! Mais chers collègues, comment vous dire? Le cœur de notre engagement syndical, notre raison d’être en tant que syndicat se tient actuellement à Dudelange dans la zone industrielle devant l’entreprise Ampacet», indique-t-il.

«La grève, la décision collective de refuser de travailler, constitue la forme la plus haute de l’engagement syndical. Notre arme ultime et la plus puissante en tant que salariés», a tenu à souligner le syndicaliste en insistant sur l’enjeu que revêt le conflit social en cours chez Ampacet. Car nombre d’employeurs scrutent en effet attentivement l’issue de ce conflit pour en tirer des leçons. «Si on les laisse faire, ils prendront tout ce qu’on a acquis pendant des décennies.»

David Angel a ensuite tout de même étendu son propos aux autres menaces qui pèsent sur les conditions de rémunération, notamment sur l’index qui constitue l’un des piliers de la formation des salaires dans le pays et qui fait l’objet d’attaques incessantes de la part des gouvernements successifs et surtout du patronat. Il souligne dans ce contexte que toute manipulation ou détérioration de l’index aurait également des répercussions négatives immédiates sur l’évolution du salaire social minimum.

S’attardant ensuite sur le programme de la nouvelle coalition, il note que les prochaines attaques sont déjà préprogrammées, qu’il s’agisse de l’index, mais également de l’idée que laisse entendre le gouvernement selon laquelle les salariés et les employeurs devraient pouvoir négocier directement entre eux… sans l’entremise des syndicats. Et de conclure: «Tout seul en tant que salarié, je ne peux pas négocier d’égal à égal avec mon patron, mais si je suis dans un syndicat et que je négocie avec mon syndicat et ses 75 000 membres dans le dos, alors à ce moment-là, oui, on discute enfin d’égal à égal.».

L’article a été publié dans l’édition de décembre de l’Aktuell

Catégories: Psi

Avis du Conseil économique et social : Les différentes facettes de la transition énergétique

mar, 19/12/2023 - 11:33

Le Conseil économique et social (CES) vient de publier un avis sur la Transition énergétique. Il s’agit d’une auto-saisine commune des partenaires sociaux, qui ont tenu à soumettre leurs analyses et recommandations par rapport à la modification structurelle profonde des modes de production et de consommation de l’énergie en cours aux décideurs politiques.

Pour les membres du CES, il faut agir résolument contre le changement climatique. Il faut par conséquent adopter des alternatives aux combustibles fossiles, en les remplaçant par des sources d’énergies décarbonées. Ce processus en cours touche, en fin de compte, la quasi-totalité des activités humaines.

Le CES analyse et commente les différents types d’instruments en faveur de réaliser avec succès la transition écologique: la sensibilisation pour parvenir à une adaptation volontaire des comportements, les mesures fiscales, les subventions, les normes, les signaux-prix, les interdictions…

Le CES développe la discussion sur le caractère volontaire ou obligatoire, sans finalement trancher ce débat, estimant qu’il y a lieu de trouver une juste balance entre incitatifs et interdictions. Une attitude basée uniquement sur des interdictions risque de heurter l’acceptation des mesures climatiques par les citoyens. En même temps, une approche basée sur le seul volontarisme favorise en fin de compte les personnes avec des revenus plus élevés, pour qui l’effet prix des taxes environnementales peut être facilement ignoré, alors que les citoyens aux faibles revenus les subissent de plein fouet et n’ont souvent même pas la possibilité de diminuer leur empreinte carbone pour des raisons financières.
Le CES encourage en même temps les investissements dans la recherche, le développement et l’innovation technologique. Sans progrès technologique, les objectifs prévus notamment par le Green Deal au niveau européen ne sont pas atteignables.
Le CES se prononce par ailleurs pour une réforme du marché de l’électricité européen et d’un déploiement plus rapide de la production d’électricité décarbonée accessible à un prix acceptable plutôt que de subvenir longtemps à la couverture d’une facture énergétique trop chère. Il discute des modèles de tarification dynamique (tarifs différents selon la demande relatif au temps de la journée, pour éviter des engorgements), tout en appelant à ne pas exclure une dimension sociale, p.ex. sous forme d’une mise à disposition d’un socle à tarif modéré, voire un minimum vital garanti.

Le CES analyse ensuite les défis et opportunités pour les différents secteurs de l’économie luxembourgeoise (agri- et sylviculture, artisanat, industrie, secteur bancaire, grande distribution, transport routier de personnes et de marchandises).

Une autre partie vise l’impact sur l’emploi et la formation professionnelle. Le CES souligne que la reconversion vers une économie à faible émission de carbone concernera inévitablement tous les secteurs économiques. Il faut préparer dès à présent les changements à venir, en adaptant l’orientation et la formation initiale aux nouveaux profils en lien avec la transition énergétique («emplois verts » », mais aussi identifier déjà aujourd’hui les emplois qui risquent à disparaître et donner aux salariés concernés la possibilité de se reconvertir, en garantissant l’accès à la formation professionnelle continue.

Le CES se doit néanmoins de constater que de la dimension de l’impact de la transition énergétique sur l’emploi n’a guère été abordée dans le cadre des discussions nationales sur les plans climat successifs. Pour le CES, il faut impérativement intégrer la dimension de l’emploi et de la formation professionnelle dans la politique climatique nationale. Elle doit faire l’objet de négociations et d’accord entre partenaires sociaux, ceci tant au niveau national, sectoriel que de l’entreprise individuelle.

Ensuite, le CES se penche sur le cadre de vie et notamment sur les aspects essentiels du logement et de la mobilité.

«Tant que les incitants fiscaux et les normes et règlements préconisent des mesures accessibles  et abordables
à tous les citoyens,  l’acceptation ne devrait pas être compromise.»

En matière de logement, le CES recommande, entre autres, de réintroduire la possibilité de prêts climatiques à taux zéro pour les ménages à faible revenu ou encore de prévoir le préfinancement intégral ou partiel de mesures de rénovation pour les ménages modestes («tiers payant climatique»), couplé à un versement rapide, voire immédiat, des sommes avancées par l’État aux entreprises en charge des travaux.

Au niveau de la mobilité, le CES s’exprime notamment pour le développement continu des transports en commun, notamment en maintenant des investissements élevés dans le ferroviaire. La tendance du transport des marchandises devrait être inversé, en privilégiant le rail par rapport au transport routier.

Pour promouvoir l’accès à des alternatives aux carburants classiques, le CES s’exprime notamment pour des investissements dans le développement de carburants de substitution durables, pour la mise en place systématique et en nombre suffisant de bornes de charge pour voitures électriques dans les quartiers résidentiels ou encoure pour l’introduction du «leasing social » avec des contrats de longue durée pour aider les ménages à faible revenu dans l’électrification de leur mobilité individuelle.

En conclusion, le CES estime que la transition énergétique ne pourra se faire «contre» les citoyens. Tant que les incitants fiscaux et les normes et règlements préconisent des mesures accessibles et abordables à tous les citoyens, l’acceptation ne devrait pas être compromise. Il faut dès lors concevoir les interventions étatiques pour compenser une partie des surcoûts de la transition au niveau des ménages par des instruments de redistribution sociale .

L’article a été publié dans l’édition de décembre de l’Aktuell

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Le nouveau gouvernement affiche sa couleur… libérale-conservatrice

mar, 19/12/2023 - 11:18

Dès l’annonce de la formation de la nouvelle coalition gouvernementale composée du CSV et du DP, l’OGBL avait prévenu que des temps difficiles s’annonçaient, compte tenu des programmes électoraux de ces deux partis. L’accord de coalition finalement conclu entre le parti conservateur et le parti libéral n’est venu que confirmer les craintes exprimées par l’OGBL. Si le programme gouvernemental comprend certes quelques éléments positifs, il demeure toutefois vague sur de nombreux sujets et puis il comprend surtout des attaques en règle dans les domaines qui touchent au plus près les intérêts des salariés, des pensionnés et de leurs familles.

Index
Si le nouveau gouvernement affirme certes que «le système d’indexation sera maintenu sous sa forme actuelle », il le remet cependant en question dès la phrase suivante, en annonçant la convocation d’une tripartite dès lors que plus d’une tranche indiciaire serait due en l’espace d’un an. Et le gouvernement ne compte certainement pas réunir de tripartite pour proposer des améliorations, comme le serait par exemple le versement d’une tranche anticipée. Non, ce qui s’annonce, ce sont bel et bien de nouvelles tentatives de manipulations. L’OGBL se rendra à ces tripartites, mais avec un message clair et net: Pas touche à l’index!

Pensions
Alors que le niveau des réserves du régime de pension s’élève à 23,5 milliards d’euros, et alors que les assurés ont déjà essuyé de lourdes pertes en raison de la réforme de 2012, le programme de gouvernement affirme néanmoins que le taux de cotisation actuel sera «insuffisant pour payer des pensions annuelles à partir de 2027 ». Alors que les programmes électoraux étaient restés plutôt silencieux à ce sujet, il est désormais clair que le gouvernement prépare d’ores et déjà de nouvelles détériorations, même s’il dit souhaiter trouver un «consensus » en la matière avec la «société civile ». Ce qui est certain, c’est que l’OGBL ne fera pas partie d’un «consensus » qui vise à détériorer le régime des pensions, que ce soit pour les pensionnés actuels ou futurs. Au contraire, il faut des améliorations.

Temps de travail
Sous couvert de vouloir promouvoir une meilleure «work-life-balance », le gouvernement annonce des réformes fondamentales, qui risquent pourtant de produire exactement l’inverse: une flexibilisation à outrance, avec des salariés qui devront se tenir disponibles pour travailler à tout moment suivant le bon vouloir de l’employeur. Ainsi, il est annoncé que les limitations par rapport au travail du dimanche seront levées et que même le repos hebdomadaire sera revu. Plus grave encore, l’accord de coalition s’attaque directement aux droits de négociation des syndicats, en prévoyant d’office une annualisation du temps de travail. De telles formes de travail, aussi flexibles, sont possibles aujourd’hui mais uniquement dans le cadre de convention collective de travail (donc avec des contreparties). Et elles doivent le rester. L’OGBL s’oppose à ce que les conventions collectives soient remplacées par des accords d’entreprise sans les syndicats. Il faut une réduction du temps de travail et non des salariés disponibles 24 h sur 24.

Fiscalité
Un des rares points positifs de l’accord de coalition réside dans l’ajustement des barèmes de l’impôt au 1er janvier 2024 qui s’appliquera désormais à 4 tranches indiciaires au lieu des 2,5 tranches prévues initialement. Mais, malgré les belles promesses électorales, aucun automatisme n’est prévu à l’avenir. Et le programme de gouvernement ne prévoit rien par ailleurs pour introduire plus de justice fiscale. Bien au contraire. Il s’oppose explicitement à une imposition plus forte des hauts revenus, des très grandes fortunes et des successions. Il annonce une baisse généralisée de l’imposition des bénéfices des entreprises, alors que le gouvernement précédent l’avait déjà baissée à deux reprises. En comparaison, les annonces portant sur d’éventuels allégements fiscaux pour les petits et moyens revenus, ainsi que pour la classe 1a, restent très vagues. C’est un programme fiscal qui ne fera que creuser les inégalités sociales. L’OGBL s’y opposera de toutes ses forces.

Logement
Dans la même lignée que le programme fiscal du nouveau gouvernement, les mesures annoncées pour venir à bout de la crise persistante du logement se résume surtout à des cadeaux pour les promoteurs immobiliers et les investisseurs. Des instruments, qui ont pourtant clairement échoué par le passé pour améliorer l’accès au logement (comme l’amortissement accéléré) sont même renforcés. Des études scientifiques ont pourtant démontré que de telles mesures n’ont fait qu’accentuer les inégalités au niveau de l’accès au logement. Avec une politique qui mise uniquement sur l’offre, y compris en négligeant des considérations environnementales, le gouvernement affiche clairement que ce qui lui importe le plus, c’est l’augmentation des marges de profits des promoteurs immobiliers. L’OGBL s’engagera pour une autre politique – une politique qui met l’accès au logement au centre.

Santé et Sécurité sociale
Au niveau de l’assurance maladie, le programme de gouvernement annonce d’ores et déjà vouloir «épurer… les missions de prise en charge de la CNS». Cependant, si un déséquilibre existait au niveau du budget de la CNS, l’OGBL n’accepterait aucune détérioration au niveau des prestations dans ce cadre. Ceci mettrait en péril notre système solidaire et mènerait à terme à un système de santé à deux vitesses où seuls les plus riches auraient les moyens de se faire soigner. L’OGBL s’oppose également à la révision annoncée de la loi sur le virage ambulatoire, avec comme but de privatiser l’utilisation d’appareils dit lourds, ce qui permettrait à des acteurs privés de venir s’enrichir sur le dos de notre système de santé. Enfin, l’OGBL souligne également que le principe du payeur-décideur doit impérativement être conservé au sein de la CNS.

Et demain l’austérité?
Ce que le programme de gouvernement ne prévoit pas, c’est une politique d’austérité. Mais… il prévoit des baisses d’impôts, une pléthore de subventions et d’exemptions fiscales pour les entreprises, des investissements publics élevés, tout en excluant en même temps une augmentation de la dette publique. Le programme ne prévoit aucune nouvelle recette pour l’Etat et exclut d’avance toute mesure qui mettrait les très hauts revenus et les grandes fortunes davantage à contribution. Cette équation ne tient pas la route et fait écho aux politiques d’austérité menées après la crise financière de 2008. En excluant de nouvelles recettes ainsi qu’un endettement supplémentaire, le gouvernement n’aura d’autre choix que de s’attaquer aux dépenses de l’Etat. Le programme de coalition ne l’évoque pas, mais la suite logique du programme néolibéral présenté par la coalition CSV/DP consistera logiquement en la mise en œuvre d’une politique d’austérité.

Il n’est pas encore trop tard pour s’opposer à ces politiques annoncées. Pour l’instant, il ne s’agit que de déclarations d’intention, et non de projets de loi concrets.

Pour s’opposer aux attaques annoncées contre nos acquis, pour éviter une politique d’austérité, il faut une opposition forte. Il faut un syndicat fort. Et seul l’OGBL, le syndicat no 1 au Luxembourg, est en mesure de relever ce défi. Pour le faire, il a besoin du soutien de tous les salariés et pensionnés.

L’article a été publié dans l’édition de décembre de l’Aktuell

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«On est là pour défendre notre convention collective»

mar, 19/12/2023 - 11:00

Le syndicat Bâtiment de l’OGBL avait appelé les salariés du secteur à une manifestation le 7 décembre dernier au Casino syndical de Bonnevoie. Pour de meilleures conditions de travail! Pour des emplois sûrs et de qualité. Et contre la flexibilisation du temps de travail.

D’entrée, José Nicolau Nunes Pinto, le président du syndicat Bâtiment de l’OGBL, a annoncé la couleur: «On est là pour défendre notre convention collective. C’est cette union qui va nous permettre de nous battre contre le patronat qui devient de plus en plus mesquin, arrogant et d’un égoïsme incomparable et démesuré. Il ne faut pas oublier que les patrons ont bien rempli leurs poches et ça grâce à nous. Il est temps qu’ils partagent enfin avec nous leurs richesses».

Cela fait deux ans que la convention collective sectorielle dans le secteur du Bâtiment est arrivée à échéance, deux ans que l’OGBL bataille avec les fédérations patronales du secteur pour négocier une nouvelle convention collective. «Ils refusent toute négociation sérieuse et c’est un scandale», explique Jean-Luc De Matteis, secrétaire central du syndicat Bâtiment de l’OGBL.

Et pourtant, depuis des dizaines d’années, les employeurs ont largement profité de la dynamique qu’a connue le secteur de la construction. Et comme le précise Jean-Luc De Matteis, les entreprises de la construction, ce sont aussi très souvent eux-mêmes des investisseurs, des promoteurs qui ont largement profité de la flambée des prix du logement. «Les augmentations des prix du logement et des terrains sont en très grande partie entrés dans les mêmes poches.» Précisons dans ce contexte que les marges    bénéficiaires des promoteurs se sont élevés à 20-40% du prix d’un logement, ce qui représente des dizaines de millions d’euros gagnés sur le dos des salariés.

«Aucune entreprise dans la construction ne peut dire que ces dernières années, les marges n’étaient pas assez importantes, que les bénéfices n’étaient pas assez élevés et que leurs carnets de commande n’étaient pas assez remplis. C’est pourtant ce que dit le patronat depuis le début des négociations», dénonce le secrétaire central de l’OGBL.

Depuis deux ans, le patronat use de tous les arguments possible et imaginable pour ralentir les négociations. «Au début, il y avait la guerre en Ukraine, ensuite l‘inflation en raison de la flambée des prix de l’énergie. Malgré tout cela, on leur a prouvé, chiffres à l’appui, que le secteur allait bien ». A l’arrêt pendant trois semaines au début de la pandémie de Covid, le secteur du Bâtiment avait aussi été l’un des premiers à repartir, affichant une reprise fulgurante. « Et cette reprise, c’est vous qui l’avez faite, avec des heures supplémentaires. Le secteur en est sorti renforcé.»

Selon les fédérations patronales, les salaires et les conditions de travail seraient actuellement satisfaisantes et il n’y aurait donc pas de raison d’envisager des augmentations. Or comme le précise Jean-Luc De Matteis, si les conditions de salaires et de travail étaient vraiment si bonnes, comment expliquer alors la pénurie de mains-d’œuvre dont souffre actuellement le secteur! «Ce n’est qu’avec des conditions de travail sérieuses et avec des perspectives qu’on arrivera à attirer des jeunes dans le secteur et à pallier cette pénurie de mains-d’œuvre».

L’OGBL reconnait que les négociations en vue du renouvellement de la convention collective se déroulent cette fois-ci dans un contexte un peu différent que par le passé et que «depuis plusieurs mois, le secteur de la construction se trouve dans une phase de ralentissement». Mais, précise Jean-Luc De Matteis, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Toutes ne souffrent pas de ce ralentissement. Le secteur n’est pas homogène et un grand nombre d’entreprises continuent à faire des bénéfices.

Et c’est là un autre grief de l’OGBL envers le patronat que dénonce l’OGBL. Depuis 2022, «le patronat ne cesse de crier au loup afin d’obtenir, par tous les moyens possibles, des aides massives de l’État». Désormais, les fédérations patronales réclament la mise en place d’un plan de maintien dans l’emploi sectoriel auquel s’oppose l’OGBL. «Toutes les entreprises ne sont pas toutes touchées de la même manière du coup d’arrêt momentané. Il est dès lors inconcevable que ceux qui ne sont pas dans le besoin mettent la pression pour toucher ces aides. L’État ne doit pas remplir les poches des acteurs qui ont pendant au moins une décennie gagné des centaines de milliers d’euros sur le dos des travailleurs», clame le secrétaire central du syndicat Bâtiment de l’OGBL.

L’OGBL se dit en revanche tout à fait disposé à négocier des plans de maintien dans l’emploi individuels avec les entreprises réellement en difficulté en raison de la conjoncture actuelle. Or, les fédérations patronales font tout pour bloquer cette option, en mettant actuellement la pression sur les chefs d’entreprise. «Nous avons eu connaissance de lettres envoyées dans lesquelles les entreprises sont appelées à ne pas conclure de plans individuels, surtout pas avec l’OGBL. C’est tout simplement dégueulasse comme démarche», fustige Jean-Luc De Matteis, en rappelant que des milliers d’emplois sont en jeu.

L’OGBL regrette également d’être un peu seul dans ce dossier. L’autre syndicat s’étant rallié à la position patronale.

Dernier point abordé lors de la manifestation: l’annonce du nouveau gouvernement qui souhaite  flexibiliser le temps de travail — un énorme cadeau fait au patronat dans le secteur du Bâtiment. «Leur rêve de faire travailler les salariés quand ils veulent et comme ils le veulent: plus en été et moins en hiver», explique Jean-Luc De Matteis.

L’annonce du gouvernement renvoie en effet parfaitement à la revendication de longue date que portent les fédérations patronales dans le secteur de la construction. Une mesure que l’OGBL juge non seulement dangereuse, car faisant augmenter les risques d’accident, mais étant également au détriment des salariés, car signifiant des pertes de salaire ainsi qu’une perte de qualité de vie.

L’OGBL s’opposera à cette mesure, comme il s’y est opposé par le passé. Et dans ce combat qui s’annonce, il ne pourra pas compter non plus sur l’autre syndicat…

Renouvellement de la convention collective - les revendications de l’OGBL:
  • Augmentation de 1% de la prime de fin d’année versée à chaque salarié, indépendamment du nombre de jours de maladie
  • Revalorisation de la grille salariale
  • Amélioration du système de formation afin que chaque salarié puisse y prendre part, sachant que la promotion est liée à la formation
  • Augmentation du nombre de jours de congé pour atteindre 6 semaines par an

L’article a été publié dans l’édition de décembre de l’Aktuell

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Stop à la chasse aux malades! Stop à l’hypocrisie!

mar, 19/12/2023 - 11:00

Le 17 novembre 2023, l’OGBL Sidérurgie a organisé un piquet de protestation devant le site d’ArcelorMittal à Differdange suite à quatre licenciements pour cause de maladies. Pour l’OGBL, la direction d’ArcelorMittal a franchi une ligne rouge et plus de 150 salariés et militants OGBL se sont réunis pour marquer leur désaccord avec cette décision et pour demander la réintégration des collègues licenciés injustement.

Nous devons par ailleurs constater qu’ArcelorMittal ne respecte pas ses obligations en matière de dialogue social. L’entreprise n’a même pas informé les délégués OGBL qu’elle envisageait de licencier des salariés du «Train Grey» qui occupe environ 300 salariés sur les presque 800 du site de Differdange. Ce sont les salariés qui nous ont informés. Nous savons que l’autre syndicat avait été informé des entretiens par la direction, mais pas l’OGBL. Est-ce pour empêcher que nos représentants soient mis au courant et nous écarter? Pour nous empêcher de défendre les salariés convenablement? Faites-vous votre propre opinion…

L’OGBL dénonce cette chasse aux malades
Conformément à la tradition de la sidérurgie luxembourgeoise, l’OGBL a toujours privilégié la voie du dialogue en cherchant le contact direct avec la direction d’ArcelorMittal pour éviter les licenciements et retourner ces décisions. Malheureusement, nous avons été évités ou ignorés. Les quelques réponses que nous avons obtenues ne nous ont pas satisfaites:  les licenciements seraient limités à un seul service et il n’y en aura pas d’autres. Néanmoins, ces licenciements sont totalement approuvés et soutenus par les décideurs. L’entreprise ne veut pas changer sa position et veut laisser les tribunaux effectuer leur travail. Facile à dire quand on a les moyens de se payer les avocats les plus chers du pays.

La situation et les quelques réponses obtenues nous obligent à agir, en tant que représentants du personnel et surtout en tant que sidérurgistes! Nous ne pouvons pas laisser faire et attendre que les tribunaux décident ultérieurement du destin de nos collègues. Pour la majorité des licenciés, c’était la première convocation et ArcelorMittal ne leur a laissé aucune chance. De plus, nos collègues n’ont pas non plus été convoqués pendant leurs périodes de maladie, encore moins au bout de 6 mois consécutifs de maladie, comme certains le laissent entendre. Cela a été beaucoup sournois! C’était soit au moment de la reprise de travail après une longue maladie ou juste après une brève absence.

L’OGBL dénonce l’hypocrisie du groupe ArcelorMittal
L’information nous a également été rapportée qu’ArcelorMittal justifie ces licenciements en prétextant que les salariés étaient licenciés pour les protéger de la sidérurgie! Le monde à l’envers! ArcelorMittal semble oublier que derrière ces salariés, ce sont aussi des familles qui sont victimes d’une décision visant uniquement à sanctionner des salariés malades. Mais quelles sont les raisons des maladies? Personne ne veut poser cette question, sauf l’OGBL.

La direction d’ArcelorMittal semble oublier que ce n’est pas par plaisir que les salariés tombent malades. Nos collègues préféreraient être en bonne santé et pouvoir travailler. La médecine du travail interne les suivait et les pathologies et les raisons étaient connues. D’où la surprise et le choc pour l’OGBL d’avoir constaté qu’ArcelorMittal organise des entretiens préalables en vue de procéder à des licenciements et surtout maintienne ces licenciements après exposition des faits.

Le travail rend encore et toujours malade
Pour l’OGBL, ces salariés sont malades parce que les conditions de travail les ont rendus malades! Nous pointons trop régulièrement du doigt les problèmes et demandons des solutions, des adaptations de postes, des investissements. Malheureusement, nos demandes sont trop souvent rejetées ou oubliées.

Encore dernièrement, des responsables ont ignoré la détresse de salariés sur des manipulateurs de ponts roulants. Certains ont même dû être mis en incapacité de travail! À côté de cela, nous avions adressé une lettre ouverte à la direction d’ArcelorMittal afin de dénoncer le comportement inacceptable d’un responsable. Nous avons demandé à l’employeur de prendre des mesures concrètes pour enquêter et mettre fin aux dérives. Le point commun entre ces deux faits, est qu’ils se sont produits au «Train Grey» de Differdange, le même service auquel appartiennent nos quatre collègues licenciés! Où est la responsabilité sociale de l’entreprise? Où est le respect des engagements pris par ArcelorMittal dans le cadre des accords tripartites?

Nous constatons que ces licenciements ont eu lieu dans des secteurs qui ont été longuement en sous-effectif! Lors des entretiens préalables, la hiérarchie n’a jamais été en mesure de citer des exemples concrets de l’impact des absences pour maladie sur les arrêts. Il n’y a pas de lien entre les deux. Ceci n’empêche pas le fait que les absences pour maladie mettent davantage en évidence le sous-effectif dans les secteurs. Et c’est là le serpent qui se mange la queue, puisque cela engendre davantage de maladies et intensifie le mal-être des salariés.

Les salariés d’ArcelorMittal ne vont pas bien
Les enquêtes le démontrent et le confirment. Nous savons que de nombreux salariés sont accompagnés par des spécialistes. L’OGBL avait interpellé la médecine du travail interne à ce sujet et avait posé une simple question: «est-ce que les salariés d’ArcelorMittal vont bien?» La réponse était aussi claire qu’elle n’était brève: «NON». Malgré le fait que la réponse ait été entendue par la direction, nous ne constatons aucune amélioration.

La direction d’ArcelorMittal établit des «règles d’or» que tous les salariés doivent respecter tels que: «Si je ne me sens pas bien, je reste chez moi, je consulte mon médecin et je suis ses recommandations», «En cas de restrictions ou d’aménagement du poste de travail, je respecte les recommandations du médecin de travail», «Avant de travailler, j’ai suffisamment dormi, je suis reposé». Les salariés en question ont suivi ces règles et ils ont néanmoins été sanctionnés et licenciés. Est-ce que ces règles sont juste là pour permettre à ArcelorMittal de se dédouaner de toute responsabilité? Aujourd’hui, nous constatons que les règles sont surtout utilisées pour sanctionner les salariés.

Il y a encore peu de temps, nous avions convenu avec la direction de nous revoir pour faire le point et tenter de trouver des solutions communes aux cas de maladies qui augmentent. Le sujet n’est pas un tabou et doit faire l’objet d’une analyse en profondeur pour mettre en évidence les raisons de ces maladies et la corrélation avec l’activité professionnelle. Aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix que de constater que ces licenciements annulent ces engagements.

La chasse aux malades est ouverte
Nous devons également faire le rapprochement avec d’autres faits. ArcelorMittal n’a pas digéré le fait que l’OGBL ait bloqué par tous les moyens et avec succès l’introduction de sanctions liées aux maladies dans la dernière convention collective. Par ailleurs, les dirigeants d’ArcelorMittal ne cessent de revendiquer l’introduction de jours de carence en cas de maladies au Luxembourg. Le fait de ne pas payer les salariés malades ne va pas empêcher les salariés de tomber malade.

La volonté et les intentions sont claires. ArcelorMittal s’attaque au patient, jamais à la maladie ou encore moins à l’origine de la maladie. Pour l’OGBL, il y a une volonté de faire un exemple et d’instaurer un climat de peur qui contraint les salariés à venir travailler malades par crainte d’être les prochains. L’humain ne compte plus, seul le résultat compte.
Tout ceci a lieu dans un contexte plus que favorable. ArcelorMittal sort de deux années de bénéfices records au Luxembourg, et l’année 2023 s’annonce très bonne. Aucun arrêt de production n’est dû aux salariés. Ils sont surtout liés au manque de fiabilité des installations, aux problèmes logistiques ou au manque d’investissements. Malgré cela, les Ressources humaines d’ArcelorMittal établissent régulièrement des analyses sur l’absentéisme d’après le facteur «Bradford». Ce n’est plus une personne qui apprécie les situations, mais une formule mathématique inhumaine. L’entreprise ferait mieux de veiller à l’application des accords en vigueur et de veiller au respect des effectifs suivant les organigrammes, à l’anticipation des départs, ou encore à l’adaptation des taux de couverture aux changements de loi. Nous ne parlons même pas du casting et de la formation des managers.

Ce piquet est une première étape, un avertissement lancé au groupe ArcelorMittal.

L’OGBL Sidérurgie exige la fin de cette chasse aux malades et la réintégration des salariés licenciés et surtout la recherche de vraies solutions permettant aux collègues de continuer à travailler au sein d’ArcelorMittal.

L’OGBL continuera à assister les salariés dans toutes leurs démarches et continuera à soutenir toutes les personnes qui ont fait l’objet d’agressions, d’intimidations ou de provocations. Dans ce contexte, nous appelons tous les salariés à dénoncer les abus, les harcèlements, les remarques déplacées via les instances prévues à cet effet.

L’OGBL Sidérurgie continuera à défendre ces positions et à interpeller les décideurs du groupe. Plus que jamais, ArcelorMittal doit prendre ses responsabilités. Une entreprise qui emploie plus de 3000 salariés au Luxembourg a la taille et les moyens de faire mieux. Elle a l’obligation d’aider ses salariés. Si l’entreprise ne change pas d’attitude, nous serons contraints de continuer nos actions et de les amener plus près des décideurs.

L’article a été publié dans l’édition de décembre de l’Aktuell

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5e rencontre de syndicalistes, conseillers et dirigeants d’associations lusophones en Europe

mar, 19/12/2023 - 10:54

Depuis 1992, la CGTP-IN et l’OGBL organisent au Luxembourg une rencontre entre syndicalistes, conseillers des communautés et dirigeants associatifs lusophones en Europe. La cinquième édition s’est tenue les 11 et 12 novembre 2023 au CEFOS à Remich.
La délégation de la CGTP comprenait Fernando Gomes et João Barreiros, tous deux membres du Comité exécutif, et des syndicalistes représentant plusieurs secteurs spécifiques. La secrétaire-générale de la CGTP, Isabel Camarinha, a quant à
elle participé par vidéo-conférence depuis Lisbonne.

Etaient présents du côté de l’OGBL, sa présidente Nora Back, Carlos Pereira et David Angel du Bureau exécutif ainsi qu’Eduardo Dias e Sónia Neves du département des Immigrés, entre autres membres et forces syndicales.

Etaient aussi présents des représentants de partis portugais, des dirigeants du mouvement associatif lusophone au Luxembourg, des membres du CCP-Conseil des Communautés Portugaises (organe consultatif du gouvernement portugais pour les questions d’émigration) et des syndicalistes du SPE-Syndicat des professeurs portugais à l’étranger, UNIA (Suisse), IGMETALL (Allemagne), CIG France, CIG-Galicie (Espagne) et UNTC-CS (Cap-Vert).

Immigration portugaise non-stop
Carlos Pereira a abordé la question de l’immigration portugaise au Luxembourg, constante depuis 60 ans. Il se rappelle que «les premiers portugais avaient un niveau de scolarité plutôt bas. Ceux qui arrivent actuellement sont hautement qualifiés. Ce sont deux expériences de l’immigration très différentes». Il s’est dit content de constater qu’aujourd’hui les ressortissants portugais sont mieux intégrés et présents désormais dans tous les secteurs d’activité, du Bâtiment au Nettoyage, du Commerce à la Santé, en passant par l’Education, la Finance, jusque dans la Fonction publique.

Un salaire minimum de 1 000 euros en 2025
João Barreiros a, quant à lui, expliqué qu’au Portugal «quelque 935.000 salariés doivent (sur)vivre avec un salaire minimum de 760 euros, ce qui se traduit en réalité par un salaire net de 676 euros. Cela ne permet pas de vivre dignement aujourd’hui! Deux travailleurs sur trois gagnent moins de 1.000 euros/mois. C’est le reflet d’une politique de bas salaires et de travail précaire qui pousse les travailleurs, surtout les jeunes, à émigrer. » Le salaire minimum portugais passera à 820 euros en janvier 2024. Pour la CGTP, c’est insuffisant face à la perte de pouvoir d’achat des salariés. Le syndicat demande une augmentation générale des salaires de 15 % et un salaire minimum de 910 euros en 2024 et de 1.000 euros en 2025.

João Barreiros a également critiqué la Commission européenne pour sa «politique néolibérale qui s’attaque aux droits des salariés, des migrants et des réfugiés, qui a détruit la production nationale, l’industrie, la pêche et l’agriculture. En même temps, l’on constate moins d’investissement dans les services publics et les fonctions sociales de l’Etat, la clôture d’hôpitaux, et il manque des d’enseignants partout dans les écoles du pays».

Joaquina Almeida de l’UNTC-CS s’est dite également inquiète avec l’émigration massive au Cap-Vert. Le chômage des jeunes s’y élève à 40 % parmi les 15-34 ans, ce qui les poussent à venir en Europe, la plupart du temps comme main-d’œuvre bon marché. Pour l’archipel, cela signifie la perte de ses jeunes. Attirés par de meilleurs salaires en Europe ou des emplois tout courts, «les cap-verdiens sont condamnés à l’émigration » regrette la dirigeante. En effet, si le pays compte aujourd’hui une population d’un demi-million d’habitants, il y en a trois fois plus qui vivent à l’étranger.

Lors de son intervention, Eduardo Dias a critiqué le manque d’investissement de l’Etat portugais dans les cours de portugais à l’étranger, destinés aux enfants d’émigrés. Il a rappelé qu’à un moment, il y avait 56 instituteurs portugais au Luxembourg et qu’aujourd’hui, avec beaucoup plus d’élèves, il y a pourtant beaucoup moins d’enseignants ». Il a aussi exigé que les autorités portugaises informent mieux les associations de l’émigration sur les aides qu’elles peuvent demander auprès de l’Etat portugais.

Solidarité et lutte intersyndicales
La secrétaire-générale de la CGTP, Isabel Camarinha, défend une «lutte générale au niveau internationale pour l’augmentation des salaires». La chute du gouvernement portugais, début novembre, l’inquiète, car la droite et l’extrême droite unissent leurs forces en vue des législatives de mars 2024. La dirigeante a évoqué dans ce contexte le 50e anniversaire de la Révolution des œillets, le 25 avril 2024, pour rappeler que son syndicat refusera toute «politique fascisante» de tout futur gouvernement.

La présidente de l’OGBL, Nora Back, a bien évidemment marqué son accord quant au fait que le combat contre les bas salaires doit être mener tant au niveau national qu’international. «Il faut renforcer la solidarité intersyndicale au-delà des frontières», au moment où des guerres et les crises servent d’excuses au patronat pour éroder les acquis sociaux des travailleurs dans le monde. «Nous devons protéger ces droits, combattre les politiques d’austérité, le dumping social, et demander plus d’investissements dans des politiques sociales ».

Résolution
Fernando Gomes a présenté la Résolution approuvé pendant la rencontre. Le document, à remettre au gouvernement portugais, exige, entre autres, de mieux défendre les droits et l’intégration des portugais à l’étranger; une politique de coopération, d’immigration et d’asile à l’abri des droits humains; la criminalisation de l’exploitation des travailleurs; plus d’articulation entre organismes d’inspection du travail dans l’UE; «mieux combattre la précarité face au néolibéralisme galopant ».

Avec 25 % d’émigrés, le Portugal est le pays de l’UE avec la plus grande partie de sa population émigrée. Pour la CGTP et l’OGBL, le Portugal doit miser sur la création d’emplois dans les secteurs productifs pour répondre aux nouvelles qualifications des jeunes et éviter qu’ils émigrent. En 2019, le gouvernement portugais a créé un programme d’encouragement pour le retour au pays («Programa Regressar »), initiative qui a eu peu de succès, les mesures proposées étant très insuffisantes, estiment les deux syndicats.
En amont de la rencontre, les syndicats du Commerce, Bâtiment et Nettoyage de la CGTP et de l’OGBL se sont rencontrés lors de réunions bilatérales. Chaque partie a présenté la situation actuelle dans ces secteurs respectifs au Portugal et au Luxembourg, tout comme les combats qui se profilent à l’avenir au niveau syndical, politique et social.

L’article a été publié dans l’édition de décembre de l’Aktuell

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Des temps difficiles s’annoncent

lun, 18/12/2023 - 11:28

Non, l’OGBL ne s’est pas radicalisé. Ce sont les temps que nous traversons qui se sont radicalisés. Nous sommes confrontés à des vents contraires, émanant aussi bien de la politique que du patronat. Et l’OGBL est exactement là où il doit être en tant que syndicat: nous résistons et défendons les droits des salariés et de leurs familles. Et ces derniers sont actuellement attaqués violemment dans une entreprise: Ampacet…

Une direction a décrété ici unilatéralement l’échec de la conciliation et a ainsi dénoncé la convention collective en vigueur. Il s’agit d’un événement inédit dans l’histoire sociale du Luxembourg : un employeur qui dénonce lui-même la trêve sociale qui va de pair avec la durée de validité de la convention collective ! Ce n’est rien d’autre qu’une attaque frontale à l’encontre du modèle social luxembourgeois!

Il ne s’agit donc pas, dans le cas d’Ampacet, uniquement d’une grève dans une petite entreprise industrielle, mais d’un dossier revêtant une importance nationale! Il s’agit d’éviter que l’exemple d’Ampacet fasse école et que d’autres entreprises suivent la même voie.

C’est la raison pour laquelle il est hors de question de céder chez Ampacet. Les grévistes d’Ampacet, qui bravent depuis plus de deux semaines la pluie, la neige, le gel et les rafales de vent, démontrent chaque jour de façon impressionnante qu’ils n’abandonneront pas. L’OGBL, tout l’OGBL, se tient chaque jour avec la même détermination à leurs côtés. Nous continuerons avec force jusqu’à ce que l’employeur cède enfin !

Au niveau de la politique nationale, les premières attaques sont également préprogrammées. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que la nouvelle ministre de la Santé et de la Sécurité sociale ne donne le ton : renforcement des retraites privées complémentaires au détriment de la collectivité, ce qui signifie une remise en cause de notre système de pensions public et solidaire!

Nous allons traverser des temps difficiles. Le programme de coalition est clair et ce, au-delà de la question des pensions!

Le capital sera encore renforcé, l’éducation, la santé et les pensions abandonnées au libre marché. L’environnement ne sera pas prioritaire, la crise du logement continuera à faire rage. Les employeurs veulent quant à eux modeler notre vie privée en flexibilisant de façon autoritaire le temps de travail. Et, avant tout, les salariés et les pensionnés devront se serrer la ceinture.

A l’heure où un gouvernement libéral-conservateur parle la même langue que les organisations patronales et que de multiples crises pèsent sur les salariés et leurs familles, il est devenu indispensable de renforcer l’OGBL.

Nous devons défendre nos acquis, protéger et développer notre droit du travail, garantir nos pensions afin d’assurer et améliorer la situation générale des salariés, des pensionnés et de leurs familles.

Et c’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’un OGBL fort.

Il nous appartient à tous de faire des prochaines élections sociales une démonstration de force pour les salariés et les retraités! Il ne s’agit pas seulement d’une élection de plus, mais de l’occasion de placer nos intérêts tout en haut de l’agenda.

Cette fois-ci, nous pourrons tous voter. Et nous devrions user de ce droit, car l’élection à la Chambre des salariés représente, avec plus de 600 000 électeurs, la plus grande élection démocratique au Luxembourg. C’est l’occasion de peser activement sur le cours des choses.

Ensemble, nous sommes forts et ce n’est qu’ensemble que nous pouvons apporter de véritables changements! Pas de fausses promesses, juste des actes forts.

Nora Back, présidente de l’OGBL 

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On ne lutte pas contre la pauvreté en s’attaquant à ceux qui en sont les premières victimes

jeu, 14/12/2023 - 12:10

L’OGBL s’indigne et dénonce avec fermeté la récente décision du nouveau ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, qui va permettre à la Ville de Luxembourg d’interdire la mendicité dans un certain nombre de rues de la capitale à partir du 15 décembre 2023.

L’OGBL tient tout d’abord à rappeler — comme l’avait d’ailleurs souligné l’ancienne ministre de l’Intérieur lorsqu’il y a quelques mois elle avait refusé d’octroyer cette même autorisation à la commune de Luxembourg — qu’aucune raison objective ne justifie en soi une telle interdiction.

Et alors même que le nouveau gouvernement annonçait, il y a quelques semaines encore, vouloir faire de la lutte contre la pauvreté l’une des grandes priorités de son mandat, l’OGBL constate avec effroi que l’un des premiers actes exécutoires rendus par la nouvelle coalition libérale-conservatrice consiste précisément à stigmatiser, importuner, et le cas échéant, sanctionner les premières victimes de la pauvreté.

L’OGBL appelle le gouvernement à revenir sur sa décision et à présenter rapidement un plan d’action de lutte contre la pauvreté.

La pauvreté, ça se combat ! Et on ne lutte certainement pas contre la pauvreté en s’attaquant à ceux qui en sont les premières victimes.

Communiqué par l’OGBL
le 14 décembre 2023

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Rencontre entre déi gréng et l’OGBL au sujet de la grève en cours chez Ampacet

jeu, 14/12/2023 - 10:08

Des représentant.e.s de l’OGBL et de déi gréng se sont rencontré.e.s le 13 décembre pour discuter de la grève en cours chez Ampacet à Dudelange.

Déi gréng et l’OGBL ont exprimé à cette occasion leur solidarité avec les grévistes d’Ampacet et ont également renouvelé leur engagement pour un dialogue social qui doit avoir lieu d’égal à égal. Le respect du modèle luxembourgeois du dialogue social est et demeure la pierre angulaire pour  garantir, aujourd’hui comme à l’avenir, la paix sociale et des droits forts pour les salariés.

Au regard de la situation actuelle chez Ampacet, les représentant.e.s de déi gréng et de l’OGBL en appellent à la responsabilité du ministre du Travail afin qu’il assume un rôle de médiateur dans le sens d’un dialogue social fort entre les deux parties.

Communiqué par déi gréng et l’OGBL, le 13 décembre 2023

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Entrevue avec la ministre de la Mobilité et des Travaux publics

ven, 08/12/2023 - 15:38

Aujourd’hui, une délégation des syndicats OGBL, LCGB et NGL-SNEP a rencontré la ministre de la Mobilité et des Travaux publics. En présence des secrétaires syndicaux et de représentants du personnel, la délégation syndicale a pu discuter et présenter les incertitudes et les inquiétudes du personnel avec la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, dans le cadre du transfert de l’activité du CargoCenter.

Alors que les licences pour la fourniture des services de « Ground handling cargo » ont été attribuées en date du 5 décembre 2023, les syndicats ont présenté à la ministre de la Mobilité et des Travaux publics les points essentiels restants à résoudre par rapport aux questions fondamentales du personnel :

  1. Une garantie d’emploi pour tous les salariés concernés. Cette garantie d’emploi devra clarifier et assurer qu’il n’y aura aucun licenciement à la suite du transfert d’activité et qu’en cas de sureffectif, la société procédera à la négociation d’un plan de maintien dans l’emploi (PME) avec les syndicats.
  2. La mise en place d’une convention collective individuelle pour la nouvelle société sur base de la convention collective de Luxair garantissant la sauvegarde des droits et acquis des salariés, dès le départ de ses activités.
  3. Une représentation du personnel adéquate, afin de pouvoir accompagner le transfert des salariés, dès la reprise du personnel.
  4. La garantie des accords existants et la sauvegarde des avantages extra-légaux spécifiques au personnel Luxair.

Les syndicats ont rappelé à la ministre de la Mobilité et des Travaux publics que faute d’une solution rapide aux inquiétudes du personnel, un conflit majeur chez Luxair au CargoCenter est inévitable.

La discussion a été très constructive et la ministre de la Mobilité et des Travaux publics a souligné l’importance du dialogue social. Après avoir reçu les différents acteurs impliqués, la Ministre est confiante et a assuré à la délégation syndicale son plein soutien et support pour trouver des solutions dans ce dossier.

La ministre de la Mobilité et des Travaux publics a conclu que les points ouverts, devront maintenant être réglés rapidement dans des prochaines réunions de négociations entre les organisations syndicales et les directions des entreprises.

Communiqué le 8 décembre 2023

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12e jour de grève chez Ampacet — La grève la plus longue depuis 1995

ven, 08/12/2023 - 10:58

Aujourd’hui, le 8 décembre 2023, la grève chez Ampacet est entrée dans son 12e jour. Il s’agit de la plus longue grève au Luxembourg depuis celle des carreleurs en 1995, qui avait duré au total 28 jours. En 2018, la grève dans les maisons de soins avait quant à elle duré 11 jours.

Depuis 12 jours, la direction d’Ampacet se mure dans un silence absolu. Alors que les ministres du Travail et de l’Economie ont contacté la direction de l’entreprise ainsi que l’OGBL dans un courrier, en soulignant l’importance du dialogue social, la seule réaction de la direction a consisté à convoquer la délégation du personnel à une réunion pour parler du Plan d’organisation du travail (POT). Dans une énième tentative d’intimidation — et contrairement à ce que prévoit le Code du Travail — elle a tenté d’imposer que cette réunion se tienne sans responsable de l’OGBL. Évidemment, la délégation ne se rendra à cette réunion qu’en présence d’un responsable de l’OGBL. L’Inspection du Travail et des Mines a d’ores et déjà été avertie.

La grève s’installe désormais dans la durée. Face au silence de la direction, les grévistes ensemble avec leur syndicat, l’OGBL, ont commencé à prendre leurs dispositions en vue d’une grève plus longue. La détermination des grévistes reste absolument intacte et la solidarité demeure toujours exceptionnelle.

La cagnotte de solidarité a atteint entre-temps la somme de 25 000 euros. Des représentants des partis LSAP, déi Lénk, déi gréng et KPL ont tenu à exprimer leur solidarité envers les grévistes et se sont également rendus sur le piquet de grève pour les soutenir. Les communes de Bettembourg, Rumelange et Dudelange ont fait parvenir du bois de chauffage aux grévistes. Par solidarité, des personnes s’arrêtent également tous les jours pour ramener de quoi réchauffer les corps et les esprits. Et toute une série de musiciens ont proposé de tenir des concerts de soutien.

Face à cela, la seule réponse qu’apporte la direction consiste à appeler la police plusieurs fois par jour et à tenter de briser la grève par tous les moyens juridiques. Par ailleurs, il semblerait que l’entreprise tente désormais d’embaucher rapidement du personnel. S’il devait s’agir d’une tentative visant à remplacer les salariés grévistes, cela s’avérait évidemment totalement illégal et l’OGBL y réagirait par les moyens appropriés.

L’OGBL tient à rappeler qu’il s’agit ici d’un conflit social qui doit être résolu à la table des négociations et non devant les juridictions.

Le message de la part des grévistes est clair : « Nous serons encore là à Noël et au-delà s’il le faut ! »

Communiqué par le Comité de Grève Ampacet
le 8 décembre 2023

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Liberty Dudelange – La situation s’aggrave

jeu, 07/12/2023 - 10:17

Le 4 décembre 2023, quelques jours après la passation des pouvoirs, les syndicats OGBL et LCGB, la délégation du personnel soutenue par les syndicats, ont rencontré Georges Mischo, ministre du Travail, et Lex DELLES, ministre de l’Économie, afin de faire le point sur la situation quant au site de Liberty Dudelange.

Cette réunion, demandée par les syndicats, fait également suite à la rencontre organisée par la direction de Liberty en date du 23 novembre pour demander aux délégués du personnel, ainsi qu’aux syndicats OGBL et LCGB d’entamer les négociations en vue de mettre en place un Plan de maintien dans l’emploi (PME) afin de garantir le paiement des salaires.

Le scénario d’un défaut de paiement se précise. La situation ne cesse d’empirer. L’entreprise a informé les représentants du personnel qu’elle n’était plus en mesure de garantir le paiement des salaires pour les mois à venir. La patience des salariés, des délégués et celle des syndicats est épuisée. Depuis maintenant presque trois ans, les paroles et les promesses sans lendemain créent une lassitude omniprésente sur le site devenu fantôme. Le climat d’incertitude suscitant une ambiance toujours plus lourde sur le site.

Les représentants du personnel ont également réitéré leur demande de soutien de la part du gouvernement, déjà confirmé par le passé par les précédents ministres. Ce soutien consistait en deux points essentiels :

1. L’accompagnement des salariés afin d’éviter les pertes momentanées de salaire en cas de faillite du site de Dudelange sous la bannière Liberty.

2. La réactivation d’un plan B afin d’évaluer et de relancer les solutions de reprise des activités et du personnel par un nouvel acteur industriel sérieux.

Les ministres Delles et Mischo, en présence des conseillers ministériels qui suivent le dossier de près, ont conforté les représentants du personnel sur leurs intentions et engagements pris vis-à-vis des salariés de Dudelange et ils ont confirmé la volonté du gouvernement de soutenir les salariés en vue de la reprise de l’activité sur le site de Dudelange.

Les ministres ont également annoncé qu’ils allaient prochainement rencontrer la direction de Liberty afin de faire le point sur la situation et évaluer les différentes perspectives. De leur côté, les syndicats OGBL et LCGB continuent de juger l’attitude du groupe Liberty comme des plus minables. Liberty tue le site de Dudelange à petit feu et prend ses salariés en otage afin d’obtenir des aides publiques sans concessions, ni contreparties. Les syndicats et la délégation du personnel ont affirmé leur perte de confiance face au Groupe Liberty, ne pouvant plus s’imaginer une reprise de l’activité avec ce groupe.

Les syndicats OGBL et LCGB ont remercié les deux ministres, en mettant l’accent sur le soutien et l’accompagnement fournis jusqu’ici. Si un semblant de calme et de paix sociale existe encore du côté de Dudelange, c’est aussi grâce à l’engagement et le soutien public.

Publié le 7 décembre 2023

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